La Chronique Agora

Faites-vous cette erreur d’investissement courante ?

▪ Nous avons déjeuné la semaine dernière avec Richard Smith, mathématicien et trader à la tête du site TradeStops. M. Smith nous a rappelé qu’investir, c’est plus que de simples chiffres. C’est aussi une affaire de chair et de sang… de nerfs et d’instinct.

"Devinez qui sont les meilleurs investisseurs au monde", a-t-il demandé. "Les riches. Pas parce qu’ils ont plus d’informations ou de meilleurs conseillers. C’est parce qu’ils sont plus calmes. Ils ne sont pas comme le petit porteur qui s’inquiète de perdre son bas de laine. Ils peuvent penser à long terme. Ils peuvent suivre le meilleur conseil financier qui soit : ‘avoir raison et ne pas bouger’."

Un bref rappel de ce que nous savons déjà : dans le domaine de l’investissement, la majeure partie des gains se font simplement en étant au bon endroit au bon moment. Ces 100 dernières années, le bon endroit, c’était les marchés boursiers. Il suffisait de se placer sur les actions, de réinvestir ses dividendes et de ne pas bouger. Un investissement de 10 000 $ en 1915 serait devenu 1 754 401,41 $ aujourd’hui.

La plupart des gens se trompent… et ils bougent sans cesse. Ils achètent ceci et vendent cela… ils se trémoussent, suivant n’importe quel caprice ou mode produit par les marchés

Or la plupart des gens se trompent… et ils bougent sans cesse. Ils achètent ceci et vendent cela… ils se trémoussent, suivant n’importe quel caprice ou mode produit par les marchés. Ils perdent la tête lors des sommets boursiers et achètent des ordures. Ils s’affolent lors des plus bas et vendent des trésors. Ils font bien pire qu’"acheter pour conserver". Richard a développé des outils pour aider les investisseurs à se protéger de leur pire ennemi — eux-mêmes.

Mais dans la mesure où la plupart fait pire… certains doivent faire mieux.

▪ Comment s’y prennent-ils ?
Nous vous avons déjà expliqué le peu que nous connaissons de l’investissement par la valeur. En deux mots : on éteint la télé et on annule son abonnement au journal. Ensuite, on fait ses devoirs pour découvrir ce qu’une entreprise produira en bénéfices au cours des années à venir. Puis on soustrait ce flux de futurs revenus à la valeur actuelle de l’action. Et on achète si le prix du marché est substantiellement inférieur à ce chiffre (en ménageant une "marge d’erreur" au cas où votre addition serait erronée).

C’est un travail long et difficile. C’est pour ça que la plupart des gens ne le font pas. Et c’est pour ça que la plupart des gens n’ont pas les rendements de Warren Buffett.

Nous profitons de l’occasion pour vous rappeler que ce n’est pas parce que les actions étaient le bon endroit ces 100 dernières années qu’elles seront le bon endroit pour les 100 prochaines… voire les 10 prochaines. Voyez-vous, dans le monde de l’investissement, les apparences sont toujours trompeuses. Les plus-values boursières de ces 100 dernières années se sont produites en majeure partie depuis 1982. Et ce qui se cache derrière ces années, c’est l’histoire d’une expansion du crédit devenue folle.

De toutes les choses faussées et tordues par la grande expansion du crédit, la perception des investisseurs est au sommet de la liste. L’argent est entré à flot ; quasiment tous les actifs ont vu leur prix augmenter. Et les investisseurs — qui observaient cela sur trois décennies — en sont venus à la conclusion que c’est simplement ainsi que les choses fonctionnent.

▪ Attention aux idées fausses !
Ce n’est pas le cas. Le problème, avec les expansions de crédit, c’est qu’elles sont toujours suivies de contractions du crédit. Et les cours boursiers en ébullition que l’on constate à la fin d’une phase d’expansion deviennent les prix écrasés que l’on voit durant une dépression.

Le taux de rendement le plus probable sur les valeurs US pour les 10 prochaines années est de MOINS 7% par an

Ne comptez donc pas sur une redite des 100 dernières années. En fait, selon notre propre indicateur, le taux de rendement le plus probable sur les valeurs US pour les 10 prochaines années est de MOINS 7% par an.

Une autre remarque importante : c’est juste avant qu’un investissement s’effondre que son rendement de long terme d’un investissement semble optimal. C’est ainsi que le monde financier fonctionne ; comme un chat, M. le Marché joue avec sa proie avant de la tuer. Les investissements grimpent. Au sommet, ils semblent être gagnants. Au plus bas, le tableau est bien différent. La ligne sur le graphique pointe vers le bas, non vers le haut. Les chiffres montrent clairement que cet investissement est un complet perdant. Les investisseurs de long terme considèrent qu’il vaut mieux s’en tenir éloigné, plutôt que l’acheter.

Les hauts et les bas d’un marché sont aussi naturels que le changement de saisons. Il faut s’y attendre. Pourtant, les investisseurs sont choqués et horrifiés chaque fois que la température baisse.

Voilà pourquoi il est si important d’en savoir plus sur le monde de l’investissement que simplement sur l’investissement lui-même. Il faut aussi se connaître soi-même — sans quoi les marchés se chargeront de vous l’apprendre… et ce sera un apprentissage très coûteux.

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