Amazon et Tesla ne dégagent pas de profits. Ces entreprises survivent grâce à un afflux de capitaux bidon mais ne participent pas à la création de richesse.
Nous sommes venu au Nicaragua pour prendre la parole devant un groupe d’analystes et de rédacteurs de sociétés de publications financières.
Les membres du Deep State qui conseillent Donald Trump ont choisi l’homme idéal pour piloter la Fed : Jerome Powell, la quintessence de l’initié.
Nous détaillerons ce point ultérieurement.
En revanche, nous nous sommes demandé pourquoi Tesla et Amazon sont si populaires bien qu’elles perdent de l’argent depuis si longtemps.
Ce sont des entreprises très différentes. L’une fabrique des voitures électriques ; l’autre vend toutes sortes de choses sur internet. Elles ont à peu près une chose en commun : ni l’une ni l’autre ne gagne de l’argent, et ce sont toutes deux des entreprises vaguement « technologiques ».
Tesla perd de l’argent de façon assez classique. Elle est dirigée par un personnage charismatique qui siphonne l’argent des investisseurs. Mais son business model n’a pas de sens.
Certes, Tesla fabrique des voitures. Mais beaucoup de sociétés disposant de beaucoup plus de savoir, d’argent et de compétences marketing le font également.
Il est plus que probable que si Elon Musk a découvert qu’il existait un marché porteur pour ses voitures 100% électriques, les autres constructeurs le lui prendront.
Tesla n’est pas rentable, et ce dans une très large mesure. Mais elle ne fait pas ce que fait Amazon : détruire les bénéfices de tout un secteur. A cet égard, Amazon est exceptionnelle.
Est-ce que ce ne serait pas un indicateur… quelque chose d’emblématique… et de révélateur ? Autrement dit, cela pourrait-il nous apprendre quelque chose de ces nouveaux secteurs du XXIe siècle… et nous dire pourquoi ils ne semblent pas alimenter le PIB de la même façon que le faisaient les anciens secteurs ?
La réponse est « oui ».
Aucun rempart
Traditionnellement, le secteur de la vente au détail est chiche en profits.
C’est une activité qui n’offre pas beaucoup de marge. Le magazine Fortune a étudié le secteur il y a quelques années et conclu que le bénéfice moyen réalisé sur le chiffre d’affaires n’était que de 3,2%. Dans le secteur de l’alimentation et des médicaments, c’est encore pire : il n’est que de 1,5%.
Comme le dit Buffett, le secteur n’a pas de « rempart » ou « barrière à l’entrée » pour se protéger de la concurrence. Donc, lorsqu’une nouvelle entreprise comme Amazon débarque et commence à s’emparer d’une part du chiffre d’affaires, la première chose qui disparaît, ce sont les bénéfices.
[NDLR : vous recherchez des entreprises dégageant des bénéfices et en croissance exponentielle ? Nous avons ce qu’il vous faut… mais elles ne sont pas accessibles aux investisseurs « ordinaires ». Découvrez ici notre cercle d’investissement privé et comment engranger des plus-values à 3 ou 4 chiffres.]
Environ 200 Mds$ ont été dépensés en achats en ligne l’an dernier, sur le total d’environ 5 000 Mds$ que représente le secteur de la vente au détail. Cela représente donc 4% du total des achats, dont près de la moitié revient à Amazon.
Il n’est pas étonnant que le secteur du détail « à l’ancienne » soit en faillite. Les bénéfices réalisés sur le chiffre d’affaires ne représentaient que 3% environ… et 4% du chiffre d’affaires est parti dans la vente en ligne.
Les clients viennent toujours voir les marchandises ; les lumières doivent toujours être allumées ; les vendeurs doivent toujours être à leur poste. Les boutiques ne peuvent augmenter leurs prix pour compenser la perte de chiffre d’affaires. Si les prix augmentent, elles perdront encore plus de ventes.
Ce qui est remarquable, c’est qu’alors que les bénéfices s’évanouissent des magasins de détail ordinaires, ils ne réapparaissent nulle part ailleurs.
Ce que perdent les anciens détaillants, Amazon ne le récupère pas. Or Amazon devrait au minimum récupérer 3% sur ses 136 Mds$ de chiffre d’affaires. Mais non, elle ne récupère rien.
Alors ? Que s’est-il passé ?
Amazon : un afflux de capitaux bidon plutôt que des bénéfices
Il y a deux réponses.
Premièrement, le système de l’argent falsifié a laissé affluer vers Amazon des capitaux bidon presque gratuits.
Tant que cet argent bidon afflue, Amazon n’a pas besoin d’en gagner. Elle a toute la trésorerie qu’il lui faut. Et les actionnaires sont ravis des plus-values qu’ils réalisent.
A quoi bon percevoir des dividendes, si l’action augmente de 20% par an ?
Donc, Amazon peut se permettre de mener ses activités d’une manière nouvelle : sans réaliser de bénéfices.
Deuxièmement, internet n’alimente pas le capital comme le faisaient les anciens secteurs car il n’augmente pas le résultat : il se pourrait même qu’il le diminue.
Nous avertissons les lecteurs – surtout ceux qui viennent de nous rejoindre – qu’il est possible que notre raisonnement soit profondément erroné. Nous n’avons pas encore eu la possibilité de réfléchir à cette question sous tous ses angles. Aujourd’hui, nous testons l’idée, simplement : comme on le fait avec un nouveau manteau, pour voir s’il nous va bien.
Mais nous nous demandons depuis longtemps pourquoi une nouvelle technologie aussi fabuleuse – les communications électroniques essentiellement basées sur internet – est aussi incapable de faire augmenter la croissance du PIB. Elle chute, au contraire.
Voici une réponse rapide : à l’image de la télévision, c’est une perte de temps. Les gens passent désormais 8,4 heures par jour, en moyenne, sur des appareils électroniques. Ils passent surtout ce temps à jouer à des jeux idiots et à regarder des photos de chats.
Il existe une réponse plus complexe qui nous ramène à Amazon.
Il semblerait qu’Amazon simplifie et agrémente la vie de nombreuses personnes… mais elle le fait en réduisant le PIB !
A quoi bon employer des agents de sécurité dans les centres commerciaux, si nous achetons en ligne ? A quoi bon des centres commerciaux, d’ailleurs ?
L’ancienne économie prenait les ressources – surtout l’énergie – et les convertissait en choses que les gens avaient envie d’acheter.
Ces choses rapportaient des bénéfices au fabricant… et alimentaient la richesse du monde.
Cette richesse était partagée entre les employés et les détaillants. Si vous fabriquez un tracteur, par exemple, vous gagnez de l’argent… vos employés gagnent de l’argent… la société qui vend le tracteur gagne de l’argent… et le type qui achète le tracteur l’utilise pour gagner de l’argent.
Amazon ne fait pas ce genre de chose. Pas plus qu’aucun autre type de société axée sur internet.
A la place, elles se contentent de faire circuler des informations…
Vous voulez savoir en quelle année Fats Domino a sorti sa chanson Blueberry Hill ? Vous voulez acheter un billet d’avion pour la Sibérie… ou regarder un porno ? Il suffit d’aller sur internet !
Internet bouleverse les chaînes d’approvisionnement… et réduit les coûts. Mais les coûts sont les revenus de quelqu’un… et ses bénéfices. Et une part de PIB.
Si les consommateurs économisent sur Amazon… comment se fait-il qu’ils n’achètent pas davantage avec l’argent économisé ? Les dépenses totales devraient rester les mêmes.
Et c’est bien le cas, plus ou moins.
Il est difficile de savoir ce qui se passe. Mais bien que Donald Trump martèle que les chiffres de l’emploi n’ont jamais été aussi bons, les consommateurs semblent avoir moins d’argent à dépenser.
Historiquement, il n’y a jamais eu autant d’hommes adultes, et en âge de travailler, sans emploi.
Que font-ils de leur temps libre ? Ils vont sur internet, bien sûr.