La Chronique Agora

Ennemis et complices

La mémoire poussiéreuse de Joe Biden, une dette de la taille d’un iceberg géant et une inflation normative qui gagne du terrain…

Le capitaine des Etats-Unis perd la tête, nous en avons encore eu la preuve la semaine dernière. Le CBS Boston rapporte :

« Lorsque la mémoire de Joe Biden a été mise en question cette semaine, un débat s’est ouvert, demandant si un homme de 81 ans est mentalement apte à diriger le pays. 

‘Ma mémoire va très bien’, a déclaré Biden, se défendant lors d’une conférence de presse jeudi. Il a évoqué les tensions à Gaza et a confondu le nom du dirigeant de l’Egypte avec celui du Mexique. »

Peu importe. Le système est tel que le directeur général peut être un véritable abruti, sans que cela n’ait aucune incidence. Le navire continuera sa course. Malheureusement, il est en route vers sa propre destruction.

En d’autres termes, il se dirige vers plus d’inflation et d’endettement.

Le magazine américain Fortune rapporte :

« Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, estime que Washington est confronté à une ‘rébellion’ du marché mondial en raison de la dette qu’il accumule, tandis que le PDG de Bank of America, Brian Moynihan, pense qu’il est temps d’arrêter d’admirer le problème et de faire quelque chose pour le résoudre.

Par ailleurs, l’auteur du Cygne noir, Nassim Taleb, affirme que l’économie est dans une ‘spirale de la mort’, tandis que le président de la Fed, Jerome Powell, déclare qu’il est grand temps d’avoir une ‘conversation d’adultes’ sur la responsabilité fiscale. »

Une crise de la dette est la « crise la plus prévisible de l’histoire des Etats-Unis ». Nous la voyons tous venir. Et pourtant, selon l’ancien président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, elle n’est pas « encore en tête de l’agenda politique ». 

Iceberg droit devant !

Entre-temps, le Hill a qualifié la dette de « grande cause du déclin des Etats-Unis » :

« La dette américaine incontrôlable : l’horloge de la dette américaine montre l’inévitabilité du déclin américain – une ‘bombe à retardement’ de données et de preuves financières – en particulier les trois suivantes.

Le total des engagements non financés du gouvernement américain – le montant combiné des paiements promis sans fonds aux bénéficiaires de la sécurité sociale, de Medicare, des pensions des employés fédéraux, des prestations des anciens combattants et de la dette fédérale détenue par le public – s’élève à 212 000 Mds$, et augmente rapidement. A titre de comparaison, ce chiffre n’était que de 122 000 Mds$ en 2019 et devrait, selon l’horloge de la dette, atteindre 288 900 Mds$ d’ici à 2028. »

Mais comment se fait-il que l’iceberg soit devenu si gros ? Et pourquoi est-ce qu’il continue de grandir ? C’est le danger le plus évident, alors pourquoi fonçons-nous droit sur lui ?

Regardons de plus près l’inflation. On pourrait y trouver une réponse.

Il y a plus d’une cause et voilà comment elles s’articulent…

L’inflation monétaire est simple. Les autorités fédérales « impriment » de l’argent pour financer leurs gâchis et récompenser leurs complices. Les liquidités et les crédits supplémentaires augmentent la masse monétaire et font grimper les prix. Mais le gouvernement ne se contente pas de distribuer des francs et des jacksons au coin des rues. Ils empruntent l’argent aux grandes banques, augmentant ainsi la dette du pays.

L’inflation fiscale est une autre façon d’augmenter les prix. Les politiciens dépensent plus qu’ils ne prélèvent d’impôts. Là encore, l’idée est de redistribuer les richesses, des personnes qui les ont gagnées vers les groupes favorisés par la caste politique. Les dépenses supplémentaires donnent aux gens de l’argent à dépenser. Les prix augmentent. Une fois encore, le gouvernement emprunte de l’argent pour couvrir les dépenses et la dette augmente.

Ennemis et complices

De nombreux économistes affirment que les emprunts d’Etat ne provoquent pas d’inflation, car ils ne font que retirer des « liquidités » aux épargnants pour les transférer aux dépensiers. La quantité de « liquidités » reste la même.

Mais ce qui se passe en réalité, c’est que si la quantité d’argent reste constante, le volume de biens et de services utiles diminue. Les épargnants pourraient alors soutenir de nouvelles usines et de nouvelles entreprises, augmentant ainsi la production. Au lieu de cela, l’argent sert à financer les fantaisies et les gâchis du gouvernement fédéral, ce qui réduit la production réelle. Les prix augmentent.

C’est l’occasion d’introduire un nouveau concept que les Français appellent « l’inflation normative ». Il existe des « normes », des règlements promulgués par les décideurs à Paris ou à Bruxelles (siège de la bureaucratie de l’Union européenne). Ces règles s’accumulent, année après année, au profit de groupes spécifiques, au détriment de tous les autres. Certains complices et intérêts particuliers favorisés obtiennent plus que ce qu’ils veulent. Le reste de la population est gêné et entravé par des règles tatillonnes… et finit par payer plus cher les biens et les services qu’il désire.

Renoncer, abandonner

Nous installons, par exemple, un poêle à bois dans le petit appartement que nous construisons dans une dépendance de la ferme. Livrés à nous-mêmes, nous le raccorderions à une cheminée existante.

Le plombier nous dit : « Vous ne pouvez pas faire ça. »

« Pourquoi ? »

« Ce n’est pas conforme aux normes. Tous les poêles à bois doivent être raccordés à un tube en acier inoxydable au centre de la cheminée. »

« Bon d’accord… je vais faire descendre un tube dans la cheminée. »

« Non, vous ne pouvez pas faire ça. Il faut faire appel à un plombier agréé. »

Cette semaine, une nouvelle règle a augmenté de 200% les frais de stationnement à Paris, pour nous autres qui avons un vieux 4×4 diesel. Désormais, nous devrons payer trois fois les frais de stationnement habituels – si tant est que le véhicule soit autorisé à entrer dans la ville.

Ce sont des choses mineures pour nous. Pour d’autres, l’inflation des réglementations rend la vie non seulement plus chère, mais presque impossible. Les vieux abandonnent et prennent leur retraite. Les jeunes lâchent l’affaire.

Le respect des « normes » gouvernementales – comme les dépenses publiques elles-mêmes – est comptabilisé dans le PIB. Et les personnes qui les appliquent et les font respecter sont comptabilisées dans les emplois rémunérés. Mais « l’inflation normative » nous donne une fausse image ; la production réelle diminue… et la dette devient plus difficile que jamais à rembourser.

A suivre…

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