Face aux échecs, l’entreprise veut encore plus de subventions et de normes – au profit de la rentabilité des investissements en vue.
La conversion à l’électrique dans l’automobile, et l’installation de renouvelables pour la génération de courant, subissent de plus en plus de déceptions.
En plus des pertes du secteur, le programme mène à une hausse des importations, en particulier dans l’automobile, et une perte de part de marché pour d’autres…
Le graphique ci-dessous montre la hausse de la part de marché des marques d’importation de Chine, pour l’électrique, jusqu’en 2022. De plus, selon Schmidt Automotive Research, les importations depuis la Chine grimpent à plus de 8% de part du marché de l’électrique en 2023 !
Les importations profitent du paiement de subventions à l’achat.
Selon des chercheurs dans The Conversation, le système de subventions pour l’installation de renouvelables et l’achat de voitures électriques a comme résultat la disparition de la concurrence, au profit des importations.
Ils expliquent :
« Sur le Vieux continent, plus de 48 milliards de dollars ont par exemple été dépensés sur la seule année 2010 pour soutenir le déploiement de l’éolien et du photovoltaïque, contre seulement 315 millions de dollars pour leur R&D. La disproportion est manifeste. Cette politique axée sur la demande a largement profité à l’industrie chinoise, qui a fourni la majorité des panneaux solaires déployés en Europe. »
Engie, gagnant de la connivence avec l’UE
L’un des profiteurs de la lutte contre les émissions de carbone – le fournisseur d’électricité Engie – demande plus de mesures.
La société a publié un rapport en association avec un Think Tank, l’Institut Jean Jaurès, avec des recommandations pour les dirigeants. Le rapport revient à une communication en faveur d’une hausse des dépenses sur la distribution d’énergies, le domaine d’activité de Engie !
Selon Catherine MacGregor, directrice du groupe, « nous avons tenu à opposer au scepticisme notre connaissance de la réalité du terrain ».
Le rapport explique :
« En complément des investissements nécessaires au développement massif des énergies renouvelables électriques et gazières, plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissement devront être mobilisés chaque année pour le déploiement des réseaux électriques et les solutions de flexibilité essentiels au système décarboné. »
Le rapport assure les dirigeants de la nécessité des mesures, à travers plusieurs arguments…
- La transition énergétique demande un effort d’investissement important, mais améliorera notre niveau de vie.
- La transition énergétique sera créatrice nette d’emplois.
- Nous pouvons faire de la transition une aventure industrielle, mais nous ne devons pas ralentir la décarbonation ni compromettre notre compétitivité.
- Si nous n’agissons pas pour contenir le changement climatique, la facture sera plus lourde.
Engie cherche ainsi des contrats et des aides de la part des gouvernements. Comme l’écrit Le Figaro :
« Cette plaidoirie s’explique aussi par la réalité de l’entreprise qu’elle dirige. L’avenir d’Engie repose sur la transition énergétique, avec la nécessité de réduire puis d’arrêter la consommation de gaz fossile au profit d’énergies renouvelables, électrique ou biogaz. »
En effet, Engie dépense des dizaines de milliards d’euros sur des projets en rapport aux renouvelables et à la conversion au tout-électrique.
Selon Les Echos :
« L’enveloppe globale consacrée aux investissements [par Engie] va augmenter de 50% sur la période 2023-2025, par rapport à la période 2021-2023. Ceux servant à financer la croissance atteindront 22 à 25 milliards d’euros dans les trois prochaines années, dont 70% seront consacrés aux renouvelables et aux solutions de décarbonation proposées aux clients du groupe. »
Engie a beaucoup de peau en jeu. Ils veulent plus de garanties des dirigeants, des normes sur les émissions et des promesses de subventions.
Stagnation des baisses de coûts
A part la perte de parts de marché face aux importations, l’imposition des renouvelables rencontre aussi le problème des coûts en hausse par rapport aux attentes.
En effet, à l’inverse des déclarations des médias, le coût de l’éolien et du solaire connaît peu d’amélioration au fil du temps.
L’Agence internationale de l’énergie rapporte :
« Les coûts de génération d’électricité pour les nouvelles installations d’éolien terrestre et de panneaux solaires devraient baisser en 2024, mais pas assez rapidement pour retrouver les niveaux de pré-COVID-19, dans la plupart des marchés hors de Chine. Bien que les prix des transports et des matériaux aient baissé depuis 2022, ils restent élevés. En même temps, les coûts de financement pour les constructeurs de projets ont grimpé avec les taux d’intérêt. En résultat, le coût des photovoltaïques et de l’éolien terrestre restent 10 à 15% plus hauts en 2024, qu’en 2020. »
Le graphique ci-dessous montre l’évolution des coûts d’installation (sans compter les coûts de fonctionnement) pour le solaire. Vous pouvez observer une chute du prix de 2018 à 2020, puis un rebond par la suite.
Le même genre d’évolution a lieu dans l’éolien terrestre. Les coûts demeurent autour des niveaux de 2018 et 2019.
Le coût d’une batterie, comme vous le voyez ci-dessous, montre le même genre de stagnation. Le gros de la baisse a lieu de 2013 à 2020, mais le mouvement ralentit par la suite.
Les dirigeants justifient les subventions et garanties aux projets de renouvelables ou usines de batteries par la promesse de baisses de coûts à l’avenir – et ainsi, la fin de la nécessité d’aides.
En réalité, les coûts dépassent les attentes ; rien n’indique de rentabilité des projets à l’avenir, sans subventions ni rachats de courant sur ordre des dirigeants.
Echec des renouvelables
Selon l’auteur Alex Epstein, qui écrit au sujet des énergies, l’erreur des dirigeants et de la presse porte aussi sur les dépenses de fonctionnement des renouvelables.
En effet, les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie prennent en compte les coûts d’installation, mais pas les coûts en marge, comme la compensation des aléas de la météo avec des centrales à gaz.
M. Epstein écrit :
« Si une entreprise produit une télévision moins chère que d’autres, et de la même qualité, alors elle gagne le consommateur en vendant moins cher. Elle n’a pas besoin d’une interdiction de la concurrence, ni d’achats de loi, ni de recevoir des centaines de milliards de dollars de subventions. Un produit réellement moins cher ne requiert pas de favoritisme. »
La nécessité des subventions pour les renouvelables signifie, selon M. Epstein, que « dans la vaste majorité des circonstances, l’éolien et le solaire ne sont pas réellement moins chers ».
Selon lui, « en dépit de l’énorme hostilité politique et culturelle envers les énergies fossiles, qui les rendent plus chères de manière artificielle, la consommation d’énergies fossiles continue de croître » !
M. Epstein explique :
« Le problème de fond de l’éolien et du solaire provient de leur manque intrinsèque de fiabilité. Pour les compenser, vous devez aussi payer pour la construction de formes d’énergies alternatives (les centrales à gaz). Cela entraîne en général du gâchis : la construction de sources d’énergies fiables, seules, coûte moins cher. »
En résultat, le recours aux renouvelables correspond à des hausses du coût du courant.
L’auteur explique :
« Puisque l’éolien et le solaire portent des coûts en plus, sous forme des centrales de secours, vous avez soit une baisse de la fiabilité du courant, soit une hausse du coût de l’électricité. »
Le graphique ci-dessous montre la différence entre le prix du courant en Allemagne, en Californie (avec le plus de recours aux renouvelables), et les Etats-Unis en moyenne (avec moins de recours aux renouvelables).
Des sociétés comme Engie, gagnants du capitalisme de connivence, demandent encore plus de dépenses et l’imposition de renouvelables et du tout-électrique. Face aux échecs, ils veulent encore plus de subventions et de normes – au profit de la rentabilité des investissements en vue.
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