La Chronique Agora

Enfer administratif : les politiciens nous prennent-ils vraiment au sérieux ? (4/6)

enfer administratif

Quand certains députés découvrent l’enfer administratif des justificatifs de dépenses…

Toujours dans notre rubrique « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! », plusieurs déclarations tenues à l’occasion de la suppression des indemnités représentatives de frais de mandat (IRFM) méritent d’être rappelées. Ces indemnités, touchées par chaque parlementaire en principe pour couvrir leurs frais de représentation, mais qui ne faisaient l’objet d’aucun contrôle et n’étaient de surcroît pas imposables, vont beaucoup manquer à certains députés et sénateurs, qui ne s’en sont d’ailleurs pas cachés.

Alain Tourret, député LREM du Calvados, est scandalisé à l’idée de devoir justifier la moindre note de frais, pratique bonne pour les manants du secteur privé. Il est vrai que cela risque de lui changer la vie, puisqu’à en croire Médiapart, le brave député aurait utilisé ses IRFM pour s’offrir une télévision, des tickets de cinéma, des parties de golf et autres vacances au Club Med Sénégal… Le parlementaire vit désormais dans la crainte quotidienne de devoir aller manger au McDo, faute de rapporter chaque kilomètre parcouru. Prenez pitié, pauvres contribuables…

Chez Les Républicains, c’est le député de la Manche Philippe Gosselin qui s’est ému des limbes réglementaires dans lesquelles les parlementaires risquent de se voir plongés suite à cette réforme :

Il a rapidement été rejoint par l’un de ses collègues, le député du Nord Sébastien Huyghe :

Il ne viendra pas à tous ces brillants esprits qui viennent d’avoir un avant-goût de l’enfer dans lequel ils ont plongé la majeure partie de la population, de s’interroger sur la pertinence de la bureaucratisation toujours plus poussée de la vie en France. Ils préfèrent se lamenter sur la réduction du diamètre de leur gamelle. A chacun sa vocation.

Je tiens également à évoquer le drame révoltant que vient de subir Jean-Vincent Placé. Au cours du premier week-end de septembre, le sénateur de l’Essonne s’est fait agresser dans une rue parisienne. Bilan matériel : on lui a volé sa montre à 7 000 €, son téléphone et son portefeuille. Bilan physique : une blessure au dos, la lèvre fendue et une dent cassée.
Cette expérience a-t-elle conduit le valeureux* sénateur à s’interroger sur les causes de cette délinquance et aux moyens de la résorber ? Non, il songerait plutôt à « arrêter la politique ». Vous y croyez ?

* Sur sa fiche Wikipédia, il est relaté que : « En juillet 2016, il rejoint les forces spéciales comme réserviste citoyen, au sein du 13e régiment de dragons parachutistes (RDP) spécialisé dans le renseignement, avec le grade, attribué à titre honorifique de colonel, comme le permet une procédure accessible à certains acteurs de la vie publique, dont les parlementaires. Dans cette fonction bénévole, il contribue à la diffusion de l’esprit de défense. »

Les Tartuffes

Commençons léger avec l’un des nouveaux amis du président, le musicien irlandais Bono, leader du groupe U2.

Comme vous pouvez le constater, Bono aimerait beaucoup faire des cadeaux, mais il préférerait que ce soit avec votre argent plutôt qu’avec le sien.

Un peu plus lourd est le dossier de Gérard Filoche, puisque cela fait tout de même plus de 50 ans que ce dernier sévit. Ce militant d’extrême gauche, ancien inspecteur du travail et aujourd’hui membre du Parti socialiste, adore donner son avis. Parfois, il le fait dans d’interminables interviews vidéo de 52 minutes face caméra où, droit dans ses bottes, il pérore sur les bienfaits de l’étatisme et de l’économie centralisée autant qu’il conspue le libéralisme, trônant derrière du matériel Apple flambant neuf :

Cherchez l’erreur…

J’en reviens à notre nouveau président. Vous vous souvenez peut-être qu’Emmanuel Macron s’était engagé pendant sa campagne à faire voter une « loi de moralisation de la vie publique [qui] comprendra […] l’interdiction pour tous les détenteurs d’un casier judiciaire (niveau B2) de se présenter à une élection ». Le 25 juillet, les députés LREM présidés par Richard Ferrand, dont la probité est mise en cause dans plusieurs affaires, ont rejeté cette obligation.

L’Assemblé nationale a préféré voter l’inéligibilité des personnes condamnées pour racisme, antisémitisme, négationnisme ou homophobie, c’est-à-dire pour des délits d’opinions. Que voilà un excellent moyen d’ériger le politiquement correct et le pouvoir des juges en pilier du système, et de passer à la trappe toute opposition qui tiendrait des propos politiquement incorrects ! Cette loi tyrannique, qui n’a pas particulièrement ému les médias, serait passée comme une lettre à La Poste si la disposition relative aux délits de presse n’avait pas finalement été censurée par le Conseil constitutionnel.

A côté cela, les mystifications de Laurent Waulquiez semblent bien anecdotiques, n’est-ce pas ?

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