La Chronique Agora

Un endettement apocalyptique

Que dit le marché de l’or ? Peut-être la même chose que nous… Qu’une crise de la dette approche à grands pas.

MarketWatch rapporte :

« L’or s’est dirigé vers son 14e record cette année, avec le prix de livraison de juin en hausse de 10 $, ou 0,4%, à 2 355,60 $ l’once. Ce prix marque un nouveau sommet intrajournalier et dépasse le record de clôture de vendredi de 2 345,40 $ l’once sur le Comex. »

A ce prix, ajusté à l’or, le Dow Jones devrait atteindre 46 000 points pour égaler son record de 2021.

Qu’anticipe le marché de l’or ? Peut-être la même chose que nous… une crise de la dette qui approche à grands pas et un point de non-retour, qui devrait être atteint avant la fin du prochain mandat présidentiel. Les autorités fédérales n’auront alors pas d’autre choix que d’avoir recours à l’inflation.

Pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde…

Historiquement, à une seule exception près (le Japon), une dette supérieure à 130% du PIB provoque toujours des catastrophes financières. La hausse des taux d’intérêt rend impossible le financement de la dette. Ensuite, une fois la mèche allumée, il est impossible de l’éteindre… les décideurs ne peuvent pas contrôler ce qu’il se passe.  Et boom ! Les gouvernements ont généralement recours à la planche à billets, comptant sur des périodes prolongées d’inflation élevée pour réduire le fardeau de la dette.

Nous sommes convaincus que les Etats-Unis atteindront la barre des 130% avant la fin de la prochaine administration présidentielle. Le plus probable est qu’une situation d’urgence financière survienne, car une inflation obstinément élevée maintient les taux d’intérêt à des niveaux inconfortables.

Avec une dette totale de près de 100 000 milliards de dollars – gouvernement, ménages et entreprises compris –, les Etats-Unis ne peuvent pas se permettre des taux d’intérêt élevés. Les entreprises ne peuvent pas refinancer leurs obligations. Les propriétaires ne peuvent pas refinancer leurs prêts hypothécaires. Les autorités fédérales elles-mêmes ne peuvent emprunter sans faire grimper les taux d’intérêt. Tôt ou tard, une faillite majeure ou même une forte baisse du marché boursier pourrait suffire à faire paniquer le gouvernement et à faire passer le ratio dette/PIB au-dessus de la barre fatidique des 130%.

Etant donné qu’aucun des candidats en lice ne semble avoir conscience du problème – et encore moins la volonté de le résoudre – nous nous tournons vers le candidat en queue de peloton, RFK Jr…

Pas une insurrection

D’après ce que nous savons, RFK Jr. est une personnalité très différente et un politicien improbable. Il cherche à se faire élire non pas en garantissant le statu quo, avec plus d’argent pour tout le monde, mais en remettant en question les idées dominantes.

C’est ce qu’il a fait la semaine dernière en se demandant à haute voix si l’émeute du 6 janvier au Capitole était vraiment une tentative d’insurrection :

« Des personnes raisonnables, y compris des opposants à Trump, me disent qu’il y a peu de preuves d’une véritable insurrection. Ils observent que les manifestants ne portaient pas d’armes, qu’ils n’avaient pas l’intention ou la capacité de s’emparer des rênes du gouvernement, et que Trump lui-même les avait exhortés à protester ‘pacifiquement’. »

Le mythe du 6 janvier fait désormais partie des fantasmes sacrés du pays. Le remettre en question est une hérésie impardonnable. RFK a été traité comme s’il avait nié l’Immaculée Conception.

Nous savons tous qu’il n’y a jamais eu le moindre danger qu’un groupe de ploucs désorientés prenne le contrôle du gouvernement ou que les hauts fonctionnaires de Washington fuient par la Beltway [NDLR : autoroute qui entoure Washington D.C.]… en laissant les codes nucléaires à l’homme aux cornes de buffle. Il n’a jamais été question d’un « assaut contre notre démocratie ».

Mais défier le courant dominant est une stratégie de campagne extrêmement risquée. Elle met Kennedy en porte-à-faux avec presque tous les intérêts du gouvernement et le coupe des grosses sommes d’argent qui les soutiennent.

Il est le petit-fils de l’un des hommes les plus riches des Etats-Unis, mais la fortune a été répartie au sein d’une famille si nombreuse qu’elle ne lui a pas laissé le genre de somme nécessaire pour mener une candidature présidentielle aussi audacieuse.

Il a engagé Nicole Shanahan comme vice-présidente, nous l’imaginons, en partie pour permettre à sa campagne d’accéder à une source de financement indépendante.

Déclencheur de suicide

RFK Jr. nous a appelés il y a quelques mois. Il avait lu l’un de nos articles. C’est inhabituel. Les hommes politiques ne cherchent généralement pas à connaître les opinions divergentes. Soit il s’intéressait sincèrement à ce que nous pensions, soit il avait beaucoup trop de temps libre. Nous l’avons mis en contact avec David Stockman, qui connaît beaucoup mieux que nous les finances fédérales ; David le conseille désormais en matière de politique fiscale.

Stockman, ancien directeur du budget de Ronald Reagan, propose d’importantes réductions budgétaires et une empreinte beaucoup plus réduite de l’empire américain. C’est la seule façon d’éviter le suicide à 130%.

Nous ne savons pas si ses conseils aideront le candidat Kennedy à se faire élire. Javier Milei a gagné en Argentine en proposant des réductions radicales. Mais l’Argentine était au plus bas, ou presque. Comme Milei l’a si bien dit, « il n’y a plus d’argent ».

Mais il y a encore beaucoup d’argent aux Etats-Unis. Et les élites, qui profitent des déficits et des guerres, le veulent. Elles contrôlent la presse, la bureaucratie, l’armée, Wall Street et le Congrès ; elles feront ce qu’il faut pour bloquer tout véritable réformateur.

Que se passera-t-il ? Nous ne le savons pas… mais nous resterons fidèles à notre or en attendant de le savoir.

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