La Chronique Agora

L’emploi n’avance pas, mais les banques centrales persistent

▪ Nos banques centrales sont engagées dans un programme d’un activisme à couper le souffle. Nous ne savons pas où ça nous mènera. Mais si l’on en juge par les précédents historiques, l’activisme et les banques centrales ne s’accordent pas mieux que boire et conduire. Faites-le assez longtemps, vous êtes assuré d’avoir un accident.

L’accident ne s’est pas encore produit, ceci dit — de sorte que la plupart des gens ont cessé de s’en inquiéter. Ils sentent l’alcool dans l’haleine du chauffeur… mais montent malgré tout dans le bus.

Pourquoi pas ? La Fed essaie, au moins… même les résultats ne sont guère probants. Le New York Times nous en dit plus :

« La Réserve fédérale fait de modestes progrès dans ses efforts pour réduire le taux de chômage. Mais ce n’est pas là l’objectif établi par le Congrès US pour la Fed. La banque centrale est censée augmenter l’emploi. Et sur ce front, elle ne progresse pas ».

« La proportion d’Américains adultes ayant un emploi se situe aux alentours des 58,5% depuis plus de trois ans, soit environ cinq points de pourcentage de moins que le pic pré-récession ».

« La création d’emploi n’a fait que suivre le rythme de la croissance démographique. Le taux de chômage, de 7,6% désormais, a chuté en majeure partie parce que les gens ont arrêté de chercher un emploi ».

Qu’en pensez-vous, cher lecteur ? La conduite la plus imprudente de toute l’histoire de la banque centrale américaine… multipliant son bilan par cinq… de 800 milliards à 4 000 milliards de dollars…

… et pas un seul emploi supplémentaire n’a été engendré. En dépit de la course à l’inflation de la masse monétaire, le pourcentage de population ayant un emploi n’a pas bougé depuis 2009 aux Etats-Unis. Au moins n’ont-ils pas l’intention d’augmenter plus encore leur niveau d’alcool dans le sang !

▪ L’Europe aussi a de mauvaises nouvelles à nous annoncer
L’emploi n’est pas la seule source de mauvaises nouvelles. Et ces dernières ne viennent pas seulement des Etats-Unis, mais aussi d’Europe. Un article nous disait la semaine dernière que le chômage avait atteint un nouveau sommet dans la Zone euro. L’économie française semble de plus en plus fragile. Et l’Espagne pourrait avoir besoin d’un renflouage.

Mais c’est ainsi : plus longtemps leur conduite imprudente n’aura pas d’impact… plus il y a de chances que les banques centrales voudront appuyer encore plus sur l’accélérateur… et ouvrir une nouvelle bouteille de Jack Daniels.

Qui sait ce qui va se passer ? En ce qui nous concerne, nous savons juste que les autorités ont encore le pied au plancher… et une bouteille de whisky aux lèvres. A quel coin de rue… à quelle vitesse… avec quel véhicule… quel jour… l’accident se produira-t-il ?

Nous attendons de le découvrir, comme tout le monde.

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