La Chronique Agora

Un empire ne fait pas marche arrière

L’économie américaine tourne au ralenti – et les deux principaux facteurs pesant sur sa croissance ne sont pas près de disparaître.

Deux choses ralentissent l’économie américaine – la politique du marigot (réglementations, favoritisme, fausse monnaies, copinage, gabegies, arnaques et gaspillage) et la dette (qui se développe désormais au moins deux fois plus vite que l’économie qui la soutient).

Prises ensemble, ces deux choses empêchent les Etats-Unis de se sortir un jour « par la croissance » de leurs déficits actuels. Par ailleurs, elles mettent le pays sur la voie d’un déclin long et misérable.

En gros, le pays augmente sa dette deux à trois fois plus rapidement que son PIB. Une telle stratégie est possible sans trop de répercussions sur une petite période. En cas d’urgence, par exemple.

Faites-en une habitude, cependant, et vous voilà en route pour l’enfer.

Programme impérial

C’est vers là que se dirigent actuellement les Etats-Unis – avec des dépenses démesurées à la fois en interne et à l’étranger, et des déficits de plusieurs milliers de milliards de dollars à perte de vue.

Une bonne partie de ces dépenses – quelque 1 000 Mds$ par an – sert à financer le programme impérial des Etats-Unis, avec ses soldats et ses experts ès surveillance jouant les gros bras autour de la planète comme si elle leur appartenait.

Cela vaut la peine de s’y intéresser, parce que les Etats-Unis pourraient éviter la faillite en renonçant à leur empire et en ramenant leurs troupes à la maison. Le budget défense/aide internationale pourrait être divisé par deux – voire plus – simplement en abandonnant le rôle de brute mondiale.

Mais il faut bien dire qu’alors, Raytheon, Lockheed Martin, BAE et des milliers d’autres entreprises, lobbyistes, compères, consultants et experts devraient abandonner leurs contrats. Et le prix du mètre carré de bureaux en Virginie s’effondrerait.

Bottes et poudre aux yeux

Cela n’arrivera pas. Les empires ne font pas marche arrière. Ils continuent de se développer jusqu’à ce qu’ils soient battus ou fassent faillite – généralement les deux.

Qui plus est, les va-t-en guerre ont le Congrès et les universités à leur botte… et ont jeté tant de poudre aux yeux de la presse et du public… qu’il n’y a pas moyen de faire une réduction substantielle.

Ainsi… la bataille pour le marigot se poursuit… et se fait plus amère à mesure que ses habitants perdent de leur utilité. M. Trump lui-même ne présente pas de réelle menace au Deep State et à son programme. Pas plus que les pro et les anti-destitution ne vont altérer le cap des Etats-Unis.

Ce qui signifie que le Dette Express ne ralentira pas… quoi qu’il advienne durant le

processus d’impeachment.

Gagnant-perdant

Nous rappelons aux lecteurs que c’est plus qu’une simple question d’argent. Il n’y a que deux manières d’obtenir ce qu’on veut dans la vie – gagnant-gagnant ou gagnant-perdant.

Gagnant-gagnant, c’est la substance des accords honnêtes. Chaque partie repart avec plus qu’elle n’avait au départ (sans quoi l’échange n’aurait pas eu lieu).

Gagnant-perdant, c’est le fonctionnement de la politique. C’est un jeu à somme nulle où, pour que l’un gagne, l’autre doit perdre. Avant de dépenser de l’argent, par exemple, les autorités doivent le prendre à quelqu’un.

A mesure qu’une économie passe du gagnant-gagnant au gagnant-perdant de la politique du marigot, sa création de richesse ralentit… voire s’inverse. Ensuite, pour contraindre les gens à rester sages, les autorités durcissent le ton. Elles sortent les contrôles de prix, les contrôles de capitaux (vous empêchant de sortir de l’argent du pays), les camps de travail, les goulags, les assassinats, l’argent bizarre, les purges… et tous les autres accessoires d’un régime crétin.

Généralement, la société s’effondre elle aussi. Au Venezuela, par exemple, on dénombrait 27 enlèvements en 1989 et 44 en 1999. Dix ans plus tard, alors que l’équipe Chávez avait fait un épouvantable gâchis de la situation, on en comptait plus de 1 000… suite à quoi la police a arrêté de compter. A présent, c’est « un événement courant » à Caracas, selon les journalistes.

Les « événements courants » aux Etats-Unis sont déjà assez durs. A mesure que le pays continue sur sa longue route vers la perdition, ils le deviendront probablement plus encore.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile