Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur la « logique » de l’empire américain et sur ce à quoi nous pouvons nous attendre dans les prochaines années… que ce soit un démocrate ou un républicain qui occupe le Bureau ovale le 20 janvier 2013.
« Les grands empires, comme l’empire romain ou l’empire britannique, étaient extractifs », a récemment observé l’économiste Paul Craig Roberts. « Les empires prospéraient parce que la valeur des ressources et la richesse extraite des terres conquises excédaient la valeur de la conquête et de sa gestion ».
Mais contrairement aux empires passés, l’empire américain possède sa propre logique, perverse.
« Les guerres de l’Amérique coûtent très cher », affirme Roberts, ce qui est une évidence. « Bush et Obama ont doublé la dette nationale et le peuple américain n’en a tiré aucun bénéfice. Les guerres de Washington n’ont rapporté aux Américains ni richesses, ni pain, ni jeux du cirque ».
Un exemple : lors des enchères du pétrole irakien en 2009, alors même que les hélicoptères de l’armée américaine vrombissaient au-dessus de sa tête, le ministre du Pétrole irakien n’a accordé aucun contrat aux entreprises américaines. Pas un seul. Et nous avons dépensé au moins 3 000 milliards de dollars dans cette guerre – 2 900 milliards de dollars de plus que le budget initial prévu par l’équipe Bush. Voilà ce que cela nous a rapporté de payer pour la guerre avec les « bénéfices du pétrole ».
En fait, c’est la Russie qui en est sortie grande gagnante. Alors, quel est le problème ?
L’empire américain a perverti le mantra romain « Veni, vidi, vici » (je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) en cet étrange slogan impérial : « Nous sommes venus, nous avons vu… nous avons emprunté ! »
Les résultats de ce changement sont tout sauf désirables. Citons encore une fois Roberts : « L’empire de Washington extrait ses ressources du peuple américain pour le bénéfice de quelques intérêts puissants qui dirigent l’Amérique. Le complexe militaro-sécuritaire, Wall Street, l’agro-industrie et le lobby israélien utilisent le gouvernement pour extraire des ressources des Américains dans le but de servir leurs profits et leur puissance. La constitution américaine a été extraite dans les intérêts de l’Etat sécuritaire, et les revenus des Américains ont été redirigés dans les poches des 1% ».
« Voilà comment fonctionne l’empire américain, » conclut Roberts. Au lieu de piller les ressources étrangères pour se financer, l’empire américain cherche toujours à gonfler la prochaine bulle financière. Chacune de ces bulles en série a pour effet « d’extraire » la richesse des citoyens — en entraînant à la fois l’épargne et le crédit dans des classes d’actifs sur-gonflées et qui par la suite éclatent.
A mesure que la bulle enfle, les recettes fiscales entrent dans la poche du gouvernement fédéral. Lorsque la bulle éclate, les dollars des contribuables vont dans la poche de l’élite de Wall Street. Ainsi, au fil du temps, l’épargne passe du portefeuille des citoyens aux poches des crapules de Washington et de Wall Street.