La Chronique Agora

Un coûteux poisson d’avril

Elon Musk et son poisson d'avril qui passe mal...

Les marchés n’ont pas apprécié la blague d’Elon Musk. Le crédit plus cher rend les erreurs plus difficiles à camoufler, y compris dans la gestion des finances publiques.

Les marchés actions ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils ont presque tous chuté au premier trimestre 2018.

CAC 40 : -2,73%
Dax : -6,35%
EuroStoxx 50 : -4,07%
Footsie : -8,21%
Nikkei : -7,05%
S&P 500 : -1,22%
Dow Jones : -2,91%
Nasdaq : +1,07%

Jusqu’à présent le Nasdaq, propulsé par ses valeurs technologiques, résistait. Cependant, M. le Marché n’a pas trop apprécié un poisson d’avril d’Elon Musk, le pilote de Tesla, et le Nasdaq a perdu 1,90% durant la première séance de cotation d’avril.

Quand il a plaisanté sur la faillite de son entreprise, Elon Musk ignorait-il que les obligations Tesla avaient déjà lourdement chuté, que sa note de crédit avait été dégradée et que les vendeurs à découvert se faisaient plus nombreux ?
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Certainement pas. Il pensait que sa blague allait alléger l’atmosphère des lourds nuages qui s’amoncelaient sur la grosse machine à brûler du crédit qu’est Tesla.

Mais M. le Marché n’a pas le sens de l’humour.

M. le Marché peut être absurde un certain temps, enivré par les effets de mode et la fausse monnaie, mais à la longue, il finit toujours par savoir compter. Comptez sur lui.

Tesla vit de crédit presque gratuit mais le crédit va devenir plus cher. Le crédit gratuit réservé à certains permet de camoufler les erreurs et le manque de rentabilité mais le crédit plus cher fait vite surgir les faiblesses d’un business plan.

Cette « faille » dans la Loi de Finances 2018 peut vous rapporter des milliers d’euros… nets d’impôts

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L’ensemble du compartiment des junk bonds, les obligations des entreprises mal notées, a reculé de 0,97%. Du jamais vu depuis 2008 !

Avec une légère tension sur les taux longs, qui sont sous 3% à 10 ans aux Etats-Unis ce qui est historiquement très faible la magie du crédit gratuit commencerait à se dissiper.

Les effets pervers du crédit plus cher

Bill Bonner calcule l’effet de hausse des taux sur le budget des Etats-Unis :

« Le paiement des intérêts trimestriels sur la dette nationale US dépasse désormais les 500 milliards de dollars.

Le rendement d’un bon du Trésor US à 10 ans est toujours à moins de 3%. Mais à chaque fois qu’on y ajoute 100 points de base supplémentaires (1%), ce sont environ 200 milliards de dollars qui viennent alourdir la charge annuelle des intérêts – qui doivent être empruntés pour être payés.

A partir de là, il suffirait quelques points de base pour dépasser les 1 000 milliards de dollars.

A mesure que les autorités font grimper les taux d’intérêt, elles accaparent aussi le crédit disponible.« 

L’entourloupe du crédit sans épargne

Depuis 1981 aux Etats-Unis et depuis 1986 en France, le crédit accordé par les banques n’a plus besoin d’être adossé à de la vraie épargne.

Un système de crédit quasi-gratuit réservé aux Etats, aux grandes banques, aux entreprises zombies nationalisées ou se nourrissant d’aides et de subventions, a remplacé l’appel à l’épargne ou aux impôts.

C’est ainsi que les épargnants de la classe moyenne ne voient pas leurs efforts récompensés et que les emprunteurs de l’économie productive qui prennent de vrais risques ont du mal à lever de l’argent.

Le crédit a remplacé l’épargne dans le privé tandis que les déficits et la dette ont remplacé l’impôt en matière de finance publique.

Les comptes publics ne reçoivent plus aucune critique des représentants du peuple. Tant que l’Etat peut s’endetter et pratiquer « justice sociale » et redistribution pour faire taire la masse, tout va bien.

Ne cherchez pas plus loin le fameux enrichissement des 10% les plus riches et l’appauvrissement de la classe moyenne…

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