La Chronique Agora

Economie américaine : l’épargne repart à la hausse

▪ Une économie est un écosystème. Elle ne naît pas de la planification centrale ; elle évolue en suivant des chemins que les planificateurs ne peuvent même pas imaginer.

Que planificateur central aurait pu anticiper Instagram, SnapChat ou Uber ? Et quel planificateur aurait mis un oiseau rose exotique au milieu d’un paysage lunaire… avec pour seuls aliments des insectes aussi minuscules qu’étranges ?

Sur les marchés, les actions ont repris du poil de la bête. Les investisseurs ont acheté le creux… comme ils le font toujours. Cela a d’ailleurs été une très bonne approche de l’investissement pendant très longtemps. Ce sera encore une excellente approche, selon nous, jusqu’à ce qu’elle devienne désastreuse. Quand ? Nous ne saurions le dire.

En attendant, nous notons que l’économie continue de lutter. Jamais encore au cours des 60 dernières années n’avons-nous connu une série aussi faiblarde de chiffres du PIB. Et il semble désormais que ce ralentissement soit parti pour durer. L’économie américaine est accro aux dépenses de consommation. Et les consommateurs ne dépensent pas. Voici ce qu’en dit Bloomberg :

"Un marché de l’emploi en plein boom et un plein moins cher à la pompe devraient donner à des millions d’Américains plus de raisons de dépenser. Au lieu de ça, ils mettent de côté l’argent supplémentaire disponible. Le taux d’épargne a grimpé en février, atteignant 5,8%, son plus haut niveau depuis décembre 2012, en hausse par rapport aux 4,4% enregistrés il y a seulement trois mois, selon les données gouvernementales publiées lundi".

L’article de Bloomberg répète les sottises habituelles. La croissance des dépenses est "lamentablement faible alors que les revenus augmentent".

A d’autres, cher lecteur. Il n’y a rien de lamentable à épargner

Lamentablement ? A d’autres, cher lecteur. Il n’y a rien de lamentable à épargner. Dépenser ne vous rend pas plus riche. C’est épargner et investir qui vous enrichissent. Dépenser n’est pas lamentablement faible ; l’épargne est glorieusement, merveilleusement, allègrement vigoureuse. Les Américains épargnent plus — en dépit des efforts des autorités pour les en empêcher.

Les autorités ne leur versent aucun intérêt sur leur épargne. Elles brandissent la menace d’une augmentation de l’inflation. Elles offrent le crédit le moins cher de l’histoire. Pourtant, les consommateurs résistent. Pourquoi ?

Ils savent que la solvabilité est importante. Les finances des ménages ne se résument pas à la liquidité. Qui plus est, ils savent que l’économie n’est de loin pas aussi vigoureuse que le disent les autorités. Le premier trimestre, par exemple, a révélé les pires profits et ventes depuis 2009. Wall Street grimpe peut-être en flèche, mais la plupart des gens ont du mal à joindre les deux bouts, sans parler d’avancer. Ils sentent, à juste titre, qu’ils auront besoin de plus que le crédit facile des autorités dans les mois qui viennent ; ils auront besoin d’épargne réelle.

▪ Quelques nouvelles de notre voyage dans la puna
Même avec quatre roues motrices, il est relativement facile de s’enliser dans le sable. Les roues tournent… on s’enfonce jusqu’à ce que le bas de caisse repose sur le sable… et les pneus ne peuvent plus accrocher.

Nous avons une pelle dans le coffre du camion ; on ne sait jamais quand on en aura besoin.

Lorsque le camion s’est enfoncé samedi, nous pensions qu’il nous faudrait creuser longtemps avant de pouvoir le dégager. Heureusement, nous étions assez proches d’un sol plus dur pour pouvoir sortir relativement rapidement et reprendre notre route. Nous avons ensuite parcouru la vallée, admirant les nombreuses choses étranges et frappantes que la nature avait préparées. Il n’y avait pas de vie végétale, à part certains endroits où il semblait y avoir des points d’eau, peut-être temporaires. Il y avait quelques touffes d’herbes — comme l’herbe de la pampa que l’on trouve à plus faible altitude — en majeure partie sèches et jaunes.

Après le déjeuner, nous avons roulé vers les montagnes. Le paysage changeait rapidement. D’abord, nous avons gravi des collines couvertes de graviers et de buissons desséchés qui devaient revenir à la vie de temps à autre, après un rare orage. Certains de ces buissons étaient noirs. D’autres étaient blanc, à peu près de la taille et de la forme d’un rhododendron, mais sans feuilles. Plus haut se trouvaient des vallées avec un tout petit peu d’herbe jaune et des troupeaux de vicunas. Ces animaux sont protégés en Argentine. Ils ont la taille d’un petit daim, avec de longs cous étroits et de petites têtes. Comme les guanacos et les lamas, ce sont des membres de la famille des camélidés, avec un pas ressemblant plus à celui des chameaux qu’à celui des daims.

"Ils ont deux couches de laine", expliqua Luis. "La couche interne est très fine. Elle les tient au chaud. Les températures peuvent descendre loin sous le zéro, ici. La couche extérieure protège la couche intérieure".

Les lacs abritaient des milliers de flamands roses, debout dans l’eau peu profonde

Nous avons continué à grimper sur des pistes caillouteuses pendant deux heures environ. Nous sommes ensuite arrivés à une série de lacs. Le vent soufflait fort. Il n’y avait pas un brin d’herbe à l’horizon. Des sommets montagneux, certains couverts de neige, entouraient les lacs. De manière étonnante pour un endroit si inhospitalier, les lacs abritaient des milliers de flamands roses, debout dans l’eau peu profonde.

"Ne touchez pas l’eau", nous avertit Luis. "Il y a un niveau élevé d’arsenic. Le poison ne dérange pas les oiseaux. Ils doivent y être adaptés".
           
"Que font-ils ici ? Que mangent-ils ? Pourquoi restent-ils dans cette mare glaciale et empoisonnée à des centaines de kilomètres de tout endroit passable ?" nous sommes-nous demandé.

"Cela montre le remarquable niveau d’adaptation et de spécialisation que la sélection naturelle permet d’obtenir", a répondu Luis, sur le ton d’un professeur d’histoire naturelle.

"Il n’y a qu’une seule espèce dans le lac — une algue minuscule. Les flamands ont évolué jusqu’à pouvoir venir ici, marcher dans l’eau et manger ce qui s’y trouve. Une fois devenus assez gras et vigoureux, ils migrent pour l’hiver. Ils descendent à Cordova. Les plus vieux, cependant, n’y arrivent pas. Ils restent là toute l’année".

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