La Chronique Agora

L’échec des sanctions américaines

Les démocrates sont de faux libéraux. Les républicains sont de faux conservateurs. Les deux partis sont dominés par des initiés qui ne pensent qu’à eux.

Voici les dernières nouvelles du Wall Street Journal :

« Il y a cinq ans, Washington a sanctionné Huawei, coupant l’accès de l’entreprise chinoise aux technologies américaines de pointe, craignant que le géant des télécommunications n’espionne les Américains et leurs alliés. De nombreux acteurs du secteur pensaient que cette décision sonnerait le glas de l’un des acteurs technologiques les plus importants de Chine.

[Au lieu de cela]… Huawei a développé de nouvelles activités, a augmenté sa rentabilité et a trouvé de nouveaux moyens de réduire sa dépendance à l’égard des fournisseurs américains. Elle a conservé sa position de leader sur le marché mondial des équipements de télécommunications, malgré les efforts déployés par les Etats-Unis pour l’exclure des réseaux de leurs alliés. Elle fait également son grand retour sur le marché des smartphones haut de gamme, en utilisant de nouvelles puces sophistiquées développées en interne pour prendre des parts de marché à Apple. Huawei a d’abord connu des difficultés, mais elle revient aujourd’hui en force.

Cela fait partie d’une vaste campagne visant à éliminer les technologies américaines en Chine. »

Hier, nous avons vu comment les BRICS et les pays eurasien s’organisaient pour éliminer les Etats-Unis de leur vie financière et politique.

Nous aurions pu penser que nos systèmes politiques et économiques étaient invulnérables et que notre armée était imbattable. Mais nous avons vu que la démocratie américaine n’est pas ce qu’elle prétend être. Les démocrates sont de faux libéraux. Les républicains sont de faux conservateurs. Les deux partis sont dominés par des initiés qui ne pensent qu’à eux.

Et il n’y a pas tellement de différence entre la façon dont les monarchies ou les oligarchies choisissent leurs dirigeants et la façon dont les Américains le font. Lors des primaires démocrates de 2016, Kamala Harris n’a bénéficié d’aucun soutien de la part du public.

Aujourd’hui, après quatre années passées à la vice-présidence, où elle ne s’est pas du tout distinguée par ses prouesses, la voilà avec une chance sur deux de devenir notre prochain président !

En fin de compte, aux Etats-Unis comme dans tous les autres pays, le pouvoir appartient aux élites, qui contrôlent Washington, la presse, les universités, l’armée et Wall Street.

Richesse gaspillée

Nous avons également constaté que la clé d’une véritable performance économique ne réside pas dans le président, les objectifs politiques ou les doctorats. C’est le peuple, lorsqu’il est libre de produire et de commercer, qui crée la véritable richesse, et non les hommes en costards.

Mais il existe de nombreuses façons de détourner l’énergie et de gaspiller les richesses. Mao a poussé les Chinois à construire des aciéries dans leur arrière-cour. La planification détaillée des Soviétiques, qui consistait à contrôler chaque emploi, chaque prix et chaque industrie, a été un tel échec que leurs propres élites l’ont abandonnée.

A un moment ou à un autre, chaque nation semble déterminée à détruire son économie par des politiques farfelues. Et aujourd’hui, les Etats-Unis s’y mettent, avec de la fausse monnaie, de faux taux d’intérêt, de l’inflation, des sanctions, une guerre contre le terrorisme, l’Inflation Recovery Act, le Payroll Protection Plan… des dizaines d’autres initiatives et une dette nationale de 35 000 milliards de dollars.

L’économie américaine est censée être un système de « libre marché », mais pas moins de la moitié des transactions sont largement déterminées par le gouvernement. Les politiques monétaires, militaires et fiscales, les réglementations comme les postes budgétaires directs, les subventions comme les pénalités, la carotte comme le bâton, tout cela influe sur les décisions économiques.

Même l’armée américaine, corrompue par l’argent, la politique et la technologie, est loin d’être aussi efficace qu’on le pense. Son véritable objectif n’est pas d’être efficace, rapide et « prête au combat », mais de se reposer en toute quiétude dans les fauteuils cossus de l’empire. Responsible Statecraft a lâché cette bombe :

« Les réglementations fédérales limitent les marges bénéficiaires pour les contrats de systèmes d’armes, mais les coûts des systèmes d’armes ne sont pas limités. Par conséquent, le Département de la Défense s’efforçant de limiter les marges bénéficiaires, le seul moyen sûr d’augmenter les bénéfices globaux est de faire payer plus cher les systèmes d’armes. Une marge bénéficiaire de 10% sur un contrat de système d’armement de 10 milliards de dollars génère autant de bénéfices qu’une marge de 20% sur un contrat de 5 milliards de dollars pour le même système d’armement. »

Et The National Interest ajoute :

« Le chasseur F-35 coûtera au total environ 2 billions de dollars 

La complexité du programme F-35 tient à ses trois variantes (A, B et C), chacune étant conçue pour répondre aux besoins spécifiques de l’armée de l’air, de la marine et du corps des marines américains, en remplacement de plusieurs avions plus anciens.

Le F-35 Lightning II est l’avion à réaction le plus avancé dans le ciel aujourd’hui. Cependant, son chemin vers le ciel n’a pas été facile. En effet, le programme F-35 a dû relever plusieurs défis et essuyer plusieurs revers pour en arriver là où il est aujourd’hui. »

Oui, les Etats-Unis peuvent dépenser beaucoup plus d’argent pour leur armée que n’importe quel autre pays… mais l’armement de haute technologie finit par être deux fois plus cher et deux fois moins efficace qu’il ne devrait l’être, ce qui permet aux autre pays de nous éradiquer de leurs échanges plus facilement.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile