La Chronique Agora

L’eau, un secteur qui reste porteur

▪ J’étais à Bangkok lors des inondations. Je me suis également rendu au Cambodge. Là aussi, il fallait lutter contre les inondations. Même si la capitale Phnom Penh n’a pas été affectée, des villages reculés ont été submergés.

C’est ce qui est curieux à propos de l’eau. Il semble toujours y en avoir trop ou pas assez. Mais je vous propose un autre regard sur ma matière première préférée et sur les opportunités d’investissement qu’elle offre.

L’eau représente une industrie de 500 milliards de dollars. Elle pourrait se diviser en deux grandes parties.

La première comprend les infrastructures de l’eau. Cela inclut les services d’eau — on en compte globalement 250 000. Ce sont là des actifs nécessaires, d’une importance vitale, quel que soit l’endroit concerné. Ils absorbent une importante partie des dépenses — qui ont tendance à être pérennes, quelle que soit la situation économique. La croissance de la population conduit à la création de nouveaux services tous les ans. Le graphique ci-dessous représente les dépenses américaines pour les infrastructures d’eau et d’égouts.

Peut-être avons-nous sous-investi dans ces installations, ce qui a conduit à des fuites dans les tuyaux et à une pollution de l’eau. Les  pressions seront fortes pour gagner en efficacité.

La seconde grande partie est l’usage de l’eau distribuée. Cela comprend l’irrigation et les utilisations industrielles de l’eau (comme celles utilisées dans le processus de fabrication). L’irrigation représente une part importante, près de 70% des usages de l’eau distribuée.

▪ Les marchés émergents jouent un rôle important dans tout cela. Au cours des cinq prochaines années, la Chine à elle seule dépensera près de 50 milliards de dollars pour l’eau, principalement pour les systèmes de traitement des eaux et les projets de contrôle des crues.

L’Inde prévoit la construction d’une trentaine de centrales d’ici 2017 — toutes utiliseront d’énormes quantités d’eau pour le refroidissement. Le pays a également de grands projets d’irrigation qui prévoient de détourner des fleuves pour irriguer des terres agricoles desséchées. En Afrique, où les compagnies minières ouvrent à tout-va la terre pour obtenir des éléments très recherchés, il y aura un grand besoin pour gérer l’utilisation de l’eau de ces projets.

Comme on peut le voir, l’eau touche presque tous les secteurs — l’énergie, l’extraction minière, la production de denrées alimentaires de base, l’industrie… Le gaz de schiste et la grande révolution de l’énergie en Amérique ? La gestion de l’eau va y jouer un rôle essentiel — pour la tester, la filtrer, la recycler. Nourrir neuf milliards d’individus d’ici 2050 ? Nous aurons besoin de gérer nos ressources en eau de façon plus intelligente. Technologie ? De nouveaux smartphones, ordinateurs et médicaments qui sauvent des vies ? Toutes les entreprises qui fabriquent ces objets utilisent d’énormes quantités d’eau. Elles ont besoin que l’eau soit pure et réponde à des normes strictes.

La beauté de l’eau en tant que thème d’investissement est que ces tendances fonctionnent sur la base de fondamentaux inévitables. Il n’y a vraiment aucun moyen de s’en passer. Si l’on pense aux pressions générées par la croissance de la population et par l’urbanisation, on peut déjà voir à quel point l’efficience et la durabilité seront importantes.

Vous ne pouvez guère vous tromper. Vous n’avez pas besoin de savoir quelle sera dans le futur la source d’énergie préférée du monde — charbon, gaz naturel, nucléaire ou énergie alternative — cela importe peu. Toutes utilisent de l’eau, en grandes quantités.

L’eau reste l’un de mes secteurs d’investissement préférés.

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