La Chronique Agora

Eau : un investissement pour se la couler douce

▪ ONG, gouvernements, entreprises : pour une fois, il semble qu’une thématique puisse les mettre tous d’accord. Il s’agit de celle de l’eau. Aujourd’hui encore, un milliard de personnes dans le monde n’a pas accès à l’eau ou dépend de ressources en eau difficiles d’accès ou impropres à la consommation. D’où le travail des ONG.

Mais, au-delà de l’aspect humain indéniable, les gouvernements et les entreprises ont tout intérêt à se pencher sur la question, car il est prouvé que l’eau est un accélérateur de croissance. Et donc de profits.

▪ Investir dans l’eau est rentable
"Chaque million de dollars investi dans ce domaine [NDLR : de l’eau] entraîne […] un gain de production de 2,5 à 2,8 millions de dollars et un gain de PIB de 1,3 à 1,5 million de dollars", note l’association Alliance for Water Efficiency, dans L’Observateur OCDE.

Cette notion de rentabilité de l’eau est en train de s’imposer et promet de belles opportunités d’investissement, car nombre d’entreprises sont à pied d’oeuvre et développent leurs activités partout dans le monde.

Pour mieux comprendre les effets économiques de l’arrivée de l’eau, rien de mieux qu’un exemple "extrême", comme peut l’être celui de l’Afrique subsaharienne : 40% des foyers y sont situés à plus d’une demi-heure du puits le plus proche. Apporter l’eau jusque dans les villages libère donc les femmes et les enfants — le plus souvent chargés de la tâche de la collecte de l’eau — et leur permet de se consacrer à d’autres activités, que ce soit l’éducation, l’agriculture ou la création d’une petite affaire.

Si investir dans le secteur de l’eau est rentable, ne pas le faire a également des conséquences et constitue un frein à la croissance économique. Les pays émergents sont les témoins de cette situation : leur besoin en liquide bleu se fait grandissant, afin d’abreuver une croissance tant démographique qu’économique et de répondre à une urbanisation galopante.

La Chine fait aujourd’hui partie du classement de l’ONU des treize pays où le niveau "d’eau par tête" est le plus faible. Comme l’a dit le ministre chinois des Ressources en eau, Wang Shucheng, "le prix de la croissance chinoise se paie avec de l’eau".

Industries et agriculture, ces deux secteurs risquent d’être menacés dans des géants tels que l’Inde ou la Chine si des solutions ne sont pas trouvées rapidement.

Les gouvernements ne s’y sont pas trompés et investissent désormais massivement dans l’approvisionnement en eau, qui a souvent constitué un pan important des plans de relance.

▪ Le traitement des eaux usées s’impose comme solution
"Les investisseurs peuvent être rassurés au moins sur un point : s’il n’égalera jamais certains secteurs ultra-rentables qui ont fait florès jusqu’à la crise, le secteur de l’eau offre l’avantage de la stabilité ainsi que l’assurance d’oeuvrer dans l’intérêt général", note L’Observateur OCDE. En somme, voilà un investissement peu risqué à réaliser dans une optique à long terme.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile