La Chronique Agora

Dow Jones et S&P 500 en piètre forme

▪ En termes de pourcentages, le Dow Jones a baissé de 10,0% au cours du trimestre qui vient tout juste de se terminer, ce qui est à peine mieux que la terrible chute de 11,9% enregistrée par le S&P 500.

Ce n’est pas ce que nous avaient prédit les voyants de Wall Street au début de l’année. En février, Abby Joseph Cohen, de chez Goldman (vous vous souvenez d’elle ?) a annoncé que l’indice S&P 500 atteindrait les 1 300 points d’ici la fin de l’année 2010. Nous en sommes à la moitié de l’année, et le S&P est à son niveau le plus bas sur neuf mois, 1 030 points.

Un optimiste pourrait observer que le niveau actuel du S&P 500 contient bien un 1, un 3 et deux 0 — exactement comme le chiffre annoncé par Cohen. Néanmoins, ces chiffres auraient besoin d’être remis en ordre – et de subir un rebond de 26% – pour réaliser la prophétie de Cohen.

Pour rendre justice à Cohen (ou du moins essayer), de nombreux prédicateurs de Wall Street lançaient des prédictions haussières au début de l’année. Thomas Lee, stratégiste actions chez JP Morgan Chase, était du même avis que Cohen : il pensait que le S&P 500 atteindrait les 1 300 points. Les stratégistes actions d’UBS, Deutsche Bank et autres entreprises d’investissement maintenaient leurs prédictions à peine en dessous des 1300. (Mohamed El-Erian de chez Pimco était l’une des rares voix dissidentes, puisqu’il annonçait que le S&P chuterait en 2010. Pour l’instant, il a eu raison.)

▪ "Pourquoi la Bourse chute-t-elle ?" s’interrogent certains. La réponse, c’est probablement que le marché n’aurait jamais dû grimper. La Crise du Crédit de 2008 n’est pas un événement historique archivé. C’est un drame qui se déroule encore en ce moment et englobe la Crise du Crédit de 2009-2010.

Peut-être que le pire est passé… et peut-être pas. Mais quoi qu’il en soit, la situation de crise persiste. En réalité, cette crise, comme une maladie virulente, continue à se manifester sous des formes diverses et à des intensités variées.

Même si la "forte fièvre" qui a envoyé les banques d’investissement américaines en soins intensifs a diminué, une allergie aux dettes souveraines a surgi du côté européen de l’Atlantique. Parmi les symptômes secondaires, on retrouve les nausées incessantes des défauts de paiement des hypothèques, le choc septicémique de la contraction du crédit à la consommation et le vertige de l’explosion des prix des bons du Trésor.

Ces symptômes nous annoncent que le patient que nous avons entre les mains est encore très malade… et que la rémission ne se fera pas sans mal. Ce patient souffre d’une exposition mortelle à la dette. Nous savons comment traiter, mais ce sera douloureux. De fait, les premiers jours, le traitement peut paraître plus douloureux encore que la maladie. Le traitement expose souvent le patient à des défauts de paiement de la dette souveraine, des dévalorisations de sa devise, une grave récession, un taux de chômage très élevé et des baisses drastiques du mode de vie. Mais le patient finit peu à peu par se remettre, il se sent mieux…et peut enfin vivre une vie saine et productive.

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