▪ Il n’y a pas de système monétaire « papier » qui tienne dans le temps…
C’est ainsi depuis l’invention des monnaies papier. Elles sont éphémères. Le système monétaire construit autour du dollar a aujourd’hui près de 40 ans. C’est déjà une belle performance. Mais ce système touche ses limites, toujours les mêmes…
Car l’homme et la monnaie papier ne font jamais bon ménage. La tentation est trop forte, surtout quand on est un politicien. Imprimer du papier est si facile… vous comprenez, ça fait plaisir à tout le monde. On a l’impression de devenir plus riche. Jusqu’à ce que la machine déraille.
La belle spoliation que voilà…
Comme j’ai l’habitude de le dire : dans un système « papier », trop d’argent tue l’argent. Or l’argent jaillit de partout. Nous sommes en train de nous noyer…
▪ Mais nos « spolitiques » ont voulu bien faire ! Vous explique-t-on
Vous comprenez, il fallait bien sauver la planète finance en 2008/2009. Eviter la déflation et la dépression…
Certes, certes… Mais fallait-il aller aussi loin ?
Prenons le cas extrême des Etats-Unis. Ils ont tout de même réussi l’incroyable exploit de mettre l’Etat en faillite latente pour sauver Wall Street. Le puissant empire américain est aujourd’hui à terre.
Il s’est endetté jusqu’au cou pour digérer l’une des plus grandes crises financières de tous les temps, déclenchée par la cupidité et la folie de quelques intérêts financiers privés aux poches profondes.
Résultat : un déficit budgétaire de 10% du PIB, une dette publique de 100% du PIB et une Fed qui inonde les marchés d’argent papier depuis des mois pour sauver l’économie de l’Oncle Sam. La grande spoliation est à l’oeuvre…
Et si on prend la dette globale américaine (ménages, Etats, municipalités, etc.) on frise les 60 000 milliards de dettes. Quatre fois le PIB.
▪ Cette politique de fuite en avant nous mène droit à l’effondrement du roi dollar
Le Dollar Index a chuté à un niveau bas historique (valeur du dollar contre un panier de devises clés : yen/euro/livre…)
Ne me dites pas qu’il est en train de remonter depuis quelques jours. Il ne bouge pas contre la plupart des devises, à l’exception de l’euro.
L’euro chute juste plus vite que le dollar en ce moment. Parce qu’il en traîne, des casseroles, lui aussi, comme nous le verrons demain.
[Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises, dont cet article est extrait. Cette lettre internet gratuite est consacrée au marché des matières premières et au marché des devises. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché, ainsi que celui du Forex.]
Première parution dans l’Edito Matières & Devises du 13/05/2011.