La Chronique Agora

Le dollar ignore la hausse de la dette extérieure américaine…

▪ Actuellement, les marchés de devises sont focalisés sur la tragédie grecque et la baisse de 30% des cours à Shanghai, mais le dollar ne profite pas de ces événements.

C’est que la hausse des taux d’intérêt américains, que les marchés attendaient pour septembre, est de nouveau remise en question. Le FMI a demandé à la Fed de reporter la hausse en 2016, car les risques de baisse pour l’économie américaine ont augmenté, menacée qu’elle est par une dette publique très élevée et aussi un dollar fort. Le FMI prévoit pour 2015 et 2016 une croissance du PIB réel de 2,5% et 3% respectivement. La dette extérieure nette des Etats-Unis devient un problème fondamental, sans cesse plus important.

Les dernières statistiques du BEA montrent que, fin du premier trimestre 2015, les Etats-Unis affichent une dette extérieure nette record de 6 794 milliards de dollars. Pour comparaison elle n’était que de 5 475 milliards de dollars neuf mois en arrière. Dans ce montant, les dettes extérieures des Etats-Unis dépassent ses avoirs.

Les Etats-Unis sont le plus grand débiteur du monde… et le dollar américain est loin d’être un refuge sûr !

Les actifs américains à l’étranger s’élèvent à 25 324 milliards de dollars, mais le montant du passif est de 32 118 milliards. Depuis début 2007, le montant net du passif vis-à-vis de l’étranger a plus que triplé. Les Etats-Unis sont le plus grand débiteur du monde… et le dollar américain est loin d’être un refuge sûr !

L’économie américaine a un déficit chronique du compte courant, actuellement 400 milliards, qui montre que les produits exportés par les Etats-Unis ont peu de succès sur le marché mondial. Sa dette publique totale est la plus grande du monde à environ 18 152 milliards de dollars.

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Tous secteurs confondus, la dette financée sur les marchés de crédit est à peu près de 59 045 milliards. Les créanciers étrangers les plus importants du gouvernement américain sont la Chine qui détient 1 263 milliards de dollars en bons du Trésor américain et le Japon qui en détient 1 215 milliards. Au regard de ce qui s’est passé ces 50 dernières années on peut dire que tout espoir d’une baisse de la dette est illusoire.

D’ici à 2025 la dette publique américaine s’élèvera à 25 000 milliards — et en 2030 à environ 30 000 milliards de dollars

D’ici à 2025 la dette publique américaine s’élèvera à 25 000 milliards — et en 2030 à environ 30 000 milliards de dollars. Une vision réaliste des choses voudrait que la normalisation de la courbe des taux fasse passer les taux du marché monétaire à 2%-3% et les rendements des obligations à 10 ans à 4%-5%.

Dans l’éventualité d’un taux porté à 4%, le montant annuel d’intérêt à payer atteindrait environ mille milliard de dollars en 2025, un montant impossible à financer sans l’aide de la Fed et des créanciers étrangers. Un tel montant ne serait pas supportable par le budget et détruirait le système économique du pays.

▪ Conclusion
A l’heure actuelle, les cambistes sont presque tous longs en dollar US et courts en euro car la plupart anticipent une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis et un affaiblissement de l’économie de la Zone euro en raison de la Grèce.

Ces positions présentent un haut niveau de risque car elles ne tiennent pas compte des fondamentaux. La hausse des taux d’intérêt américains et une politique plus restrictive de la Fed ne sont pas imminentes, cependant, sur les marchés des devises, les contrats pariant sur une dévaluation de l’euro atteignent un niveau record. Les actions américaines sont un actif risqué.

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