La Chronique Agora

Des dividendes record et des marchés au zénith

dividendes

Les dividendes atteignent des records absolus, justifiant en principe les prix élevés des actions. En réalité, tout cela n’est qu’une bulle de crédit.

Presque 10 ans après la faillite de Lehman Brothers, tout va très bien sur les marchés financiers. Les principaux indices actions sont proches de leur sommet.

Les entreprises ont versé près de 500 milliards de dollars de dividendes dans le monde au deuxième trimestre, un niveau jamais atteint, nous indique Les Echos. Selon Janus Capital, les 1 200 plus grosses entreprises cotées de la planète pourraient verser en 2019 près de 1 358 milliards de dollars de dividendes, un record absolu.

Les prix très élevés des actifs financiers sont donc parfaitement justifiés, nous dit-on.

Dans les 10 gros payeurs de dividendes, vous retrouvez trois entreprises de l’industrie financière : BNP Paribas, HSBC et Allianz. BNP Paribas et HSBC sont des banques qui prêtent de l’argent qui n’existe pas et ne leur coûte presque rien.

Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

Vous anticipez déjà la réponse, cher lecteur : le cycle, la dette.

Les cycles économiques sont comme les saisons, ils tournent. Après le beau temps, la pluie. Le crédit ayant servi à financer beaucoup de projets qui paraissaient appétissants au moment du plein soleil économique devient un boulet lorsque les nuages arrivent et que les ventes ne sont pas au rendez-vous. Lorsque la pluie survient, le joli crédit se transforme en sinistre dette.

Toute cette hausse des marchés et ces dividendes ont été achetés à crédit.

Les grandes entreprises américaines de l’indice S&P 500 devraient racheter pour 1 000 milliards de dollars de leurs propres actions cette année, selon Goldman Sachs et « les rachats d’actions demeurent la principale source de demande sur les actions », alors que les autres catégories d’investisseurs (ménages, fonds d’investissement, de pension…) sont vendeurs nets d’actions.

Comment les entreprises financent-elles ces rachats d’actions tout en versant des dividendes record ?

Simple : à crédit puisque c’est encore gratuit (ou presque). Auquel s’ajoute les achats par « dettes sur marge » des institutionnels qui atteignent 650 milliards de dollar.

Toute cette hausse repose donc essentiellement sur des rachats d’actions financés par de la dette.

C’est le miracle de la finance moderne et du crédit illimité, le miracle de l’argent factice.

Mais comme le dit Bill Bonner, accrochez vos ceintures car l’erreur numéro 2 de la Fed – le resserrement après le laxisme – va bientôt bouleverser les marchés.

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