▪ La semaine dernière, les saints des banques centrales de Chine, d’Europe et du Royaume-Uni ont déclaré qu’ils accompliraient ce qui ne peut qu’être un miracle. L’économie mondiale grince, hoquette et tremble parce qu’elle a été empoisonnée par une trop forte dose de dette. Les banquiers centraux proposent un antidote — plus de dette !
« Les banques centrales entrent en action », titrait le Financial Times de vendredi. « Des mesures pour stimuler l’économie mondiale », c’est ainsi que le journal décrit ça.
Mais ce qui a vraiment attiré notre attention, c’est l’histoire de la « particule de Dieu ». Sans elle, disent les scientifiques qui l’ont découverte, nous n’existerions pas.
Bien entendu, on pourrait dire cela de beaucoup de choses. Sans air, nous n’existerions pas. Ou sans eau. Ou sans lumière.
Pourrions-nous exister sans la Homeland Security ? Sans Twitter ? Sans le rap ?
Apparemment oui. Nous l’avons fait… pendant des milliers d’années. En toute sérénité.
Pourrions-nous exister sans banque centrale ? De nombreuses personnes répondraient « non »…
Certains le diraient parce qu’ils sont ignorants. D’autres le diraient parce qu’ils sont simplement idiots. Mais toute personne sensée admettrait que la vie humaine peut exister sans banque centrale.
▪ A quoi sert une banque centrale ?
Les Etats-Unis n’avaient pas de banque centrale avant 1913. Jusque-là, ils avaient un taux de croissance du PIB plus élevé. Ils avaient aussi une devise plus forte — un dollar de 1913 valait à peu près autant qu’un dollar de 1813. Aujourd’hui, il vaut environ trois cents… et disparaît à vue d’oeil. A vue de nez, il semblerait que la banque centrale américaine ait en fait aggravé les choses. Peut-être est-ce une coïncidence ; post hoc ergo propter hoc… et tout le reste. Mais peut-être il y a-t-il une relation de cause à effet. Peut-être qu’une banque centrale est la cause du fait qu’une économie produise moins de richesse… et la cause de la perte de valeur de la devise.
Mais les défenseurs des banques centrales insistent pour dire que les temps ont changé. Les économies modernes ne peuvent pas vivre sans elles, disent-ils.
Peut-être. Tout ce que nous pouvons dire avec certitude, sans l’avantage d’un accélérateur de particules géant ou d’un économiste qui sait tout, c’est que la Fed n’est pas la même chose qu’une particule de Dieu : la première est une innovation relativement récente… la seconde a toujours été parmi nous.
Le Boson de Higgs est très petit. Sa durée de vie est très courte. Personne ne l’a jamais vraiment vu. Cependant, les scientifiques payés pour ce genre de choses nous assurent que c’est d’une importance capitale, en dépit de ce que semble penser le Financial Times. Le journal a mis l’article concernant la « particule de Dieu » sous celui traitant de l’affaire du Libor, ce qui démontre peut-être que le journal n’a pas ses priorités en bon ordre… à moins que la finance ne soit désormais plus importante que Dieu.
▪ Le mystère s’épaissit
Selon les articles, le Boson de Higgs donne une masse aux choses. Pour nous, ça fait naître plus de questions que ça n’en résout. Cela n’explique pas pourquoi les autres choses ont besoin de masse… ni pourquoi elles n’en avaient pas par le passé… ni où le Boson de Higgs trouve ladite masse… ni ce que les récipiendaires ont l’intention d’en faire. Nous supposons que c’est ce don de masse — en nous basant sur ce que nous lisons dans les journaux… et ce que nous savons des messes catholiques — qui rend la particule « divine ».
Ce qui ne fait qu’approfondir le mystère pour nous. Dieu lui-même ne paraît pas exiger de masse. Il n’est pas comme un bloc de bois, après tout. Il fait plutôt partie du monde des esprits… ce qui semble un peu être le monde du Boson de Higgs.
Et si nous acceptons qu’Il peut faire ce qu’Il veut, nous sentons également que nous pouvons supposer qu’Il ne veut pas notre peau… ou ne se contente pas de veiller à ses propres intérêts.
Ce qui rend tout cela très différent de l’article sur le Libor ou des banques centrales. Dans le scandale du Libor, nous avons découvert que les initiés de la Barclays ont fixé les taux d’intérêt qui les arrangeait… plutôt que de laisser les acheteurs et les vendeurs les fixer eux-mêmes. Bien entendu, c’est plus ou moins ce que nous nous attendions à les voir faire faire : manipuler les taux d’intérêt à la baisse, dans leur propre intérêt. Tant le président de la Barclays que son bras droit ont été forcés de démissionner.
Mais attendez une seconde… manipuler les taux d’intérêt à la baisse… n’est-ce pas exactement l’attitude des banques centrales ? La Banque d’Angleterre, la Banque de Chine et la BCE font baisser leurs taux, tout comme les boys de la Barclays. Elles pensent en avoir le droit. Elles disent que ça aidera à stimuler la croissance.
L’univers pourrait-il exister sans ces manipulateurs de taux d’intérêt ? Nous n’en savons rien, mais nous aimerions pouvoir le découvrir !