La Chronique Agora

Devenir riche et entreprendre, ce n’est pas la même chose…

▪ Appelez un psy ! Un conseiller. Un désenvoûteur. Votre correspondant se ramollit… il analyse ses propres sentiments et motivations… sa propre relation à l’argent.

Tout a commencé avec un courrier de lecteur :

"N’importe quoi. Il n’y a aucune corrélation entre le bonheur et l’argent. Aucune."

Ah oui ? La moitié de l’humanité travaille simplement pour survivre. L’autre moitié travaille pour avancer. Elle a pour but de s’enrichir. Pourquoi tant d’efforts s’il n’y a pas de lien — pas le moindre — avec le bonheur ?

Et pourquoi tant de gens investissent leur argent, sinon dans l’espoir qu’il fructifiera… les rendant plus riches ?

Il y a quelques jours, nous argumentions que le lien entre l’argent et le bonheur n’est pas aussi limpide et solide que "Plus d’argent = Plus de bonheur". Ce peut être l’inverse — "Plus d’argent = moins de bonheur". Il y a trois décisions clé à prendre dans la vie — et avoir de l’argent ne vous empêche aucunement de prendre les mauvaises. En fait, l’argent peut rendre le mauvais choix encore plus facile. Les prostituées de Las Vegas et les gestionnaires de fonds vous repéreront à des kilomètres à la ronde.

Un homme qui mesure sa valeur en termes de succès matériel pourrait n’être pas capable de supporter le risque d’échec

Nous avons grandi très pauvre… mais pas malheureux. Nous avons retenu de notre enfance que le bonheur était indépendant de la richesse ; nous tirions notre bonheur de notre maison et de notre famille. Et avec cette base assurée, nous pouvions aller dans le monde extérieur… affronter les défis et les difficultés qui pourraient nous attendre… confiant dans le fait que, quoi qu’il arrive, notre bonheur était sain et sauf à la maison.

Nous avons commencé cette série avec une idée : si vous voulez devenir riche, vous feriez mieux d’apprendre d’abord à aimer la pauvreté. Un homme qui mesure sa valeur en termes de succès matériel pourrait n’être pas capable de supporter le risque d’échec. Dans notre cas, nous y étions largement indifférent. L’argent n’avait pas vraiment d’importance. Nous pouvions donc nous permettre de prendre des risques. Après notre droit, au lieu de suivre l’itinéraire le plus sûr — facturer nos clients pour des divorces vicieux ou des optimisations fiscales rusées — nous avons monté une entreprise.

▪ Ceux qui font fortune… et les autres
Quoi que l’on fasse, il est difficile de mettre la main sur des sommes décentes. Lorsqu’on entre dans l’âge adulte, tout l’argent du monde est déjà entre les mains d’autres personnes. Ses gardiens et tuteurs ne vous le donneront pas volontiers.

Dans la mesure où l’on ne sait pas par avance ce qui réussira, éliminer les échecs est la seule voie sûre vers le succès

Lorsqu’on se lance, on ne sait pas ce qu’il faut faire pour que l’entreprise réussisse. Il y a de très grandes chances que votre société fasse faillite ; mieux vaut ne pas le prendre trop à coeur. Mieux vaut en tirer parti. Dans la mesure où l’on ne sait pas par avance ce qui réussira, éliminer les échecs est la seule voie sûre vers le succès. Le défi consiste à échouer assez tôt et assez souvent pour qu’on ait encore un peu de tripes et de cervelle lorsqu’on finit enfin par tomber sur quelque chose qui fonctionne.

Même si l’on peut se séparer — à nouveau d’une manière profonde et émotionnelle — du succès matériel… il joue encore un rôle dans votre vie. On veut plus de richesse pour une raison, même si l’on ne sait pas quelle est cette raison. Lorsqu’on entreprend de l’obtenir, on a un sentiment de satisfaction et de joie lorsqu’on y parvient. Ce n’est pas nécessairement l’argent ; ce peut être simplement la satisfaction d’avoir choisi la file la plus rapide à la caisse ou dépassé quelqu’un sur l’autoroute. La vie est compétitive… on veut gagner — et l’argent est une manière de compter les points.

Une personne moyenne a un emploi où on lui dit, plus ou moins, quoi faire. Cette personne peut gagner un salaire élevé ou un salaire bas. Elle peut aimer ce qu’elle fait ou le subir — comme on subit un contrôle fiscal ou une colonoscopie. Mais ça ne lui rapportera probablement aucune satisfaction ou richesse réelle. Comme les technologies de rupture, il faut changer la manière dont l’argent est gagné… et dépensé… altérant le paysage du capital de la planète. Si vous voulez plus, en comparaison, d’autres doivent avoir moins.

Cela donne à un entrepreneur compétitif un profond sentiment de récompense avant même d’avoir réussi. Il n’est pas nécessairement le plus riche de tous les hommes, mais il fait probablement partie des plus heureux. Beethoven l’appelait "l’artiste libre". Il fait ce qu’il aime, sans surveillant brandissant un fouet au-dessus de ses épaules ni banquier de Wall Street lui agitant un bonus d’un million de dollar à la figure. Il ferait son travail même s’il ne rapportait rien. Parce que c’est un constructeur… qui ne refait pas le monde à son image, exactement, mais qui y laisse au moins ses empreintes digitales.

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