La Chronique Agora

La dette US, le principal problème du prochain président des Etats-Unis

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Comme l’ont montré les primaires américaines, le prochain président des Etats-Unis sera confronté à un grand nombre de problèmes difficiles compte tenu du désordre total dans lequel se trouve l’économie américaine.

L’Etat se noie dans un océan de dettes. Le gouvernement seul doit faire face à une dette publique totale de près de 20 000 milliards de dollars, et les coûts du programme ObamaCare augmenteront considérablement les dettes dès l’année prochaine. Une toujours plus grande part du budget de l’état est dédiée au service de la dette à cause des intérêts à payer qui augmentent sans cesse.

La politique budgétaire suit une trajectoire qui n’est pas tenable à long terme. Le nouveau président — il ou elle — devra s’occuper particulièrement de la politique budgétaire.

Tout espoir de diminuer la dette publique des Etats-Unis est illusoire. D’ici à 2020, la dette s’élèvera à 23 000 milliards de dollars, bien au-dessus de son récent niveau de 19 264 milliards — soit 104% du PIB. Une hausse des taux d’intérêt de 2% augmenterait le fardeau annuel de la dette pour le budget des Etats-Unis d’environ 500 milliards de dollars.

Le taux d’épargne étant trop faible, cette augmentation ne pourra pas être financée sans l’aide de la Fed et des créanciers étrangers, ce qui conduira inévitablement à la prochaine crise.

Dette US : le privé ne va pas forcément mieux

Le passif des sociétés suit une courbe très similaire. La dette des entreprises non-financières s’élève actuellement à 16 700 milliards de dollars, après avoir été de 9 000 milliards en avril 2000.

A ce niveau de dettes, une normalisation de la structure des taux d’intérêt entraînerait des paiements d’intérêts beaucoup plus élevés. La seule interruption de cette tendance haussière a eu lieu uniquement lors de la crise économique de 2008, au niveau de 13 500 milliards de dollars. Rien ne montre que le ZIRP a eu une quelconque influence sur l’évolution de la dette.

Le développement de la dette des ménages privés est, quant à lui, juste dramatique. Au premier trimestre 2016, cette dette est tout juste en dessous du sommet de 2008 de 12 680 milliards de dollars.

Actuellement, les ménages américains ont une dette totale de 12 250 milliards de dollars. Cela avec une augmentation de 136 milliards au premier trimestre 2016 et de 401 milliards au cours des 12 derniers mois, principalement dû à 120 milliards de plus en prêts hypothécaires qui ont atteint les 8 370 milliards au total.

Les prêts aux étudiants ont augmenté de 29 milliards pour passer à 1 260 milliards de dollars. Les encours des crédits voiture ont déjà atteint 1 070 milliards et ceux des cartes de crédit 712 milliards. En raison du faible taux d’intérêt, les risques sur les crédits ont diminué.

Conclusion

Actuellement, la dette des trois secteurs atteint en dollars : 12 250 + 16 700 + 19 360, soit environ 50 000 milliards.

Une normalisation dans la structure des taux d’intérêt américains, pour atteindre des taux du marché monétaire de 2% à 3% et des rendements à 10 ans de 4% à 5%, n’est probablement pas possible en raison du montant total de la dette aux Etats-Unis.

D’ici 2020, une dette totale de près de 60 000 milliards de dollars et un taux d’intérêt qui serait de 3,5% conduirait progressivement à un montant annuel d’intérêts à payer autour de 2 000 milliards.

A ce stade, les agences de notation devraient, logiquement, abaisser la note des Etats-Unis. Les bons du Trésor US ne seraient définitivement plus un « refuge sûr » et le dollar souffrirait de charges extrêmement lourdes à porter. La devise américaine et le prix de l’or ont une corrélation inverse.

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