Des promesses peu crédibles du gouvernement italien ont pour le moment calmé les marchés. Mais la probabilité de défaut du pays reste très alarmante.
Hier, les marchés ont été rassurés. Le gouvernement italien a assuré qu’il allait réduire son déficit à partir de 2020 : 2,4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2019, 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021, a affirmé Giuseppe Conte. Le stock de dettes devrait se réduire, passant de 130% aujourd’hui à 126,5% en 2021.
Très honnêtement, trouvez-vous que les promesses d’un gouvernement tournant autour de « demain on dépensera moins et demain l’activité économique fera des flammes » sont crédibles ?
Mmmmm… si vous avez répondu « oui », je vous conseille de vous désabonner de cette chronique. Allez plutôt trouver votre bonheur sur https://www.loptimisme.com, « la plate-forme positive qui met en avant ceux qui ont un impact positif sur le monde ». Vous pourrez méditer de profondes citations telles que :
« L’optimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès » (Baden-Powell).
Ici, à La Chronique, nous pensons au contraire qu’il faut se préparer au pire tout en espérant le meilleur. Il vaut mieux prévoir un sac de randonnée complet ou un canot de sauvetage et ne pas s’en servir que de mettre en danger des secouristes parce qu’on est parti sous-équipé.
Revenons à l’Italie.
Nous savons que :
- Les taux d’intérêt sur la dette italienne ne sont pas vraiment le reflet des forces du marché puisque la BCE intervient lourdement avec la main ultravisible de Mario Draghi.
- Les grands medias ne nous avertiront pas si ça tourne vraiment vinaigre. L’intérêt de leurs lecteurs est le dernier de leur souci.
- L’endettement actuel est insoutenable ; tôt au tard, quelque part une population refusera de payer les dettes.
- L‘Italie fait partie des premiers pays qui pourraient en venir à cette extrémité.
Mon collègue britannique Nick Hubble évalue les chances de défaut de l’Italie en regardant l’évolution des CDS (credit default swaps), le prix des instruments dérivés qui permettent de s’assurer contre cet événement.
Selon cette mesure, les chances que l’Italie ne rembourse pas ses dettes souveraines sont de 21% à cinq ans.
Les dernières déclarations politiques n’ont pas vraiment rassuré puisque le prix de l’assurance n’a pas franchement baissé.
En avril, cette probabilité n’était que de 7,5%.
Nous parlons froidement d’un événement qui serait probablement le plus gros défaut de l’histoire financière.
- 4 fois plus gros que Lehman Brothers
- 10 fois plus gros que la Grèce
- 30 fois plus gros que l’événement déclencheur de la crise asiatique.
Dans des marchés financiers où le prix le plus important – celui du crédit – est trafiqué et où les agences de notation ont jeté l’éponge, les CDS restent probablement l’indicateur le moins faussé.
Est-il pertinent de prendre des précautions contre un événement dont la probabilité à cinq ans est estimée à plus de 20% et qui pourrait déclencher la fin du système monétaire et financier tel que nous le connaissons ?
J’estime que oui.
Mais quelles précautions, me demandez-vous, l’œil effrayé, le teint pâle, le fantôme du Titanic errant dans votre esprit ?
Je vais vous donner un conseil 100% gratuit et 100% désintéressé : abritez un peu de votre argent en or et en bitcoin.
Le premier parce que c’est la monnaie-marchandise éternelle à laquelle tout le monde revient lorsque les belles promesses ne sont plus crues.
Le second parce que c’est une monnaie immatérielle non centralisée et non contrôlée par un gouvernement. L’avenir nous dira si c’est une bonne alternative à la monnaie-marchandise. Mon indécrottable optimisme légendaire me fait penser que oui.
Or ET bitcoin parce que les deux ne sont pas chers en ce moment. Vos parents ou grands-parents vous ont peut-être déjà dit qu’il valait mieux acheter pas cher si on voulait revendre plus cher…
Or ET Bitcoin parce que la concurrence est toujours une bonne chose, en tout et surtout en matière monétaire.
Comme disait l’économiste Frédéric Bastiat, « détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence. »
Et comme vous pouvez le constater, de plus en plus d’étatistes s’emploient à tuer l’intelligence en faussant la concurrence. Il serait temps d’entrer en résistance.