La Chronique Agora

La dette, un besoin de survie

A quoi sert la dette exactement ? Ses effets sur l’économie réelle ont bien changé par rapport aux notions « traditionnelles »… et c’est désormais l’économie financière qui est la première bénéficiaire de l’endettement.

Avec ce tweet de l’économiste Daniel Lacalle, un thème que j’aborde souvent : le rendement décroissant de la dette.

« Emprunter, emprunter, emprunter. Les rendements déclinants de la dette US »

J’apprécie Lacalle, c’est un bon économiste autrichien – mais ici, il est à côté de la plaque.

La dette US a cessé d’être gouvernée par la volonté de stimuler l’activité économique ; elle ne produit quasi plus rien sous cet aspect. On peut également penser, comme certains, que si on cessait de produire de la dette, après un creux, la croissance redeviendrait plus forte.

Là n’est pas la question, cependant.

A quoi sert vraiment la dette ?

La dette n’est pas destinée à soutenir l’économie réelle, mais à soutenir l’édifice financier qui s’est construit sur l’économie réelle.

La dette nouvelle sert à stabiliser le levier qui est dans le système, elle sert à soutenir le prix des actifs financiers anciens et, quand c’est possible, à les faire monter. La dette a pour fonction de créer des collatéraux fictifs afin que le jeu continue.

Il y a un rapport non étudié entre la masse des actifs financiers dans le système, la production de dettes et l’évolution du besoin de création de « base money », utilisée ou non.

La fonction de la dette est de cimenter la pyramide d’actifs financiers qui a été construite depuis le début de la financiarisation puis ensuite lors des crises successives de 2008 et suivantes.

La dette n’est plus un choix économique ; nous sommes sous un régime de domination financière, de domination budgétaire – et, maintenant, dans un régime de domination de la préoccupation de survie.

C’est le besoin de survie qui détermine/dicte la dette qu’il faut produire. La politique monétaire y est asservie.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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