La Chronique Agora

Des ETF contre l'inflation

** Toute cette semaine, nous avons examiné pourquoi l’inflation était un danger bel et bien présent — jetons maintenant un coup d’oeil très généralistes sur les moyens de se couvrir contre cette inflation — notamment les ETF (fonds indiciels cotés en Bourse) :

L’or : la "bonne vieille" couverture. Elle a toujours fonctionné jusqu’à maintenant. Inutile d’en dire plus. Les ETF, comme le SPDR Gold Trust (GLD) fournissent un accès facile. Avec une capitalisation boursière de 30 milliards de dollars, c’est presque un appel à se jeter sur l’or ETF. Le deuxième plus gros compétiteur est le iShares Comex Gold Trust (IAU) avec une capitalisation boursière de deux milliards de dollars. Ces deux ETF permettent aux investisseurs d’acheter de l’or en un clic. Rien de plus simple. Mais les puristes pourraient vouloir acheter des pièces physiques comme des krugerrands ou des dollars canadiens. En tant qu’investissement dans l’or, les pièces physiques ont l’avantage d’être brillantes, jolies, et faciles à transporter. Mais elles ont aussi l’inconvénient de coûter 6% à 10% de plus qu’un lingot, tout en étant si jolies et si brillantes que quelqu’un pourrait vouloir les voler.

Les valeurs aurifères : le rejeton illégitime de l’or et de la Bourse. En tant que couverture contre l’inflation, les valeurs aurifères peuvent être imprévisibles et capricieuses. Sur plusieurs années, elles reflètent bien leur hérédité avec l’or. Mais sur des périodes plus courtes, les valeurs aurifères peuvent se comporter plus comme des actions que comme de l’or… et ce n’est pas toujours une bonne chose. Ceci étant dit, les ETF comme le Market Vectors Gold Miners (GDX) sont un bon moyen d’acheter un panier de valeurs aurifères.

Les matières premières : comme l’or, un panier de matières premières qui contient du pétrole brut, du cuivre, du blé, de l’or, etc. fournit une couverture très fiable contre l’inflation. Et contrairement à l’or, un panier de matières premières permet la diversification sur plusieurs valeurs ; par conséquent, c’est un investissement moins instable que l’or. Les plus importants ETF de matières premières sont les PowerShare DB Commodity Index Tracking Fund (DBC) et les iShares S&P GSCI Commodity Indexed Trust (GSG). DBC ne détient que six matières premières : le pétrole brut, le fioul, l’aluminium, le maïs, le blé et l’or. GSC possède une gamme bien plus importante de matières premières.

Les obligations non libellées en dollars : le franc suisse s’en est plutôt bien sorti pendant la dernière grande vague d’inflation aux Etats-Unis. Mais nous hésitons à parier sur une répétition de l’histoire. En réalité, nous hésitons à parier sur quelque devise étrangère que ce soit pour nous couvrir contre l’inflation aux Etats-Unis. L’économie suisse, par exemple, ne ressemble plus à une poignée de gnomes avec des montres à gousset qui gardent des caves remplies de pièces d’or. L’économie suisse moderne est désormais constituée de gnomes avec des montres à gousset qui se déguisent en gestionnaires de fonds de couverture. Le résultat prévisible, c’est que les deux plus grandes banques suisses ont amassé une quantité d’expositions aux produits dérivés qui dépasse le PIB du pays tout entier. Beaucoup d’autres banquiers ont réussi des exploits de stupidité tout aussi énormes. Personne ne sait comment ces exploits de stupidité vont influencer les valeurs des devises de leur pays. Nous ne savons pas, et nous ne voulons pas deviner. Mais ces lecteurs qui pensent que le dollar sera le premier à s’écraser, plutôt qu’un des derniers, pourraient être intéressés par l’un des nombreux ETF qui détiennent des devises étrangères. Le CurrencyShares Swiss Franc Trust (FXF) par exemple, détient des francs suisses. Autre alternative, l’investisseur qui a peur du dollar peut acheter des SPDR Barclays Capital International Treasury Bond ETF (BWX) qui détient un nombre important de bons issus par les gouvernements étrangers. Parmi ses plus grosses parts, une indemnité de 23% en bons du gouvernement japonais, 12% venus d’Allemagne et 12% d’Italie.

– Voilà qui conclut notre coup d’oeil aux couvertures contre l’inflation. Nous espérons que tous les lecteurs vont utiliser le délicieux interlude déflationniste que nous vivons en ce moment pour se prépare à ce qui va arriver ensuite. Les forces inflationnistes hostiles sont peut être en train de rassembler leurs armées aux frontières de notre économie en ce moment même. Pour faire court, nous pensons que c’est le bon moment pour être paranoïaque face à la menace inflationniste.

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