La Chronique Agora

Dépôts bancaires : attention, danger !

banques centrales

Prises au piège, les banques centrales sont contraintes d’agir dans l’urgence. Attention, parmi les mesures prises, il y a la possibilité de blocage des dépôts bancaires…

Les actions menées depuis près de 13 ans par les banques centrales ont échoué, voilà ce que l’on ne vous dit pas.

Ces actions ont consisté à créer du crédit quasi-gratuit, à monétiser les dettes des gouvernements, à promettre et à promettre… mais rien n’y a fait : jamais les jeunes pousses n’ont pris racine, jamais la machine économique n’a repris sa croissance spontanée, auto-entretenue.

Toujours il a fallu non seulement maintenir, mais augmenter, les « stimulants ». Pire, il faut maintenant les compléter par l’élargissement des trous budgétaires et un nouvel empilement de dettes.

Echec sur toute la ligne

L’échec, c’est cela, il consiste dans le fait que :

– jamais la croissance spontanée n’est revenue ;

– jamais le taux d’inflation souhaité de 2% n’a été atteint ;

– toujours il a fallu pomper ;

– la transmission tant souhaitée à l’économie réelle ne s’est jamais faite ;

– l’argent est allé se loger sur les marchés sous forme de quasi-monnaie ;

– toujours cet argent est allé gonfler les Bourses ;

– toujours elles ont grimpé, grimpé.

Jamais les banques centrales n’ont pu revenir en arrière, elles sont prisonnières de leur échec. Le monde réel, n’a pas répondu aux sollicitation magiques ; la production de richesses n’a pas rattrapé les promesses financières.

Les politiques ne sont plus proactives, elles visent simplement à éviter la chute de l’échafaudage, l’effondrement de la pyramide qui a été construite.

Excès de monnaie

A partir de ce constat, un autre s’impose naturellement : il existe dans le monde un excès considérable de monnaie qui tourbillonne.

Un excès de cette monnaie qui a été créée en anticipation et qui n’a jamais été validée – comme en témoigne la chute continue de la vitesse de circulation de la monnaie, ce que l’on nomme la vélocité.

Les anticipations ne s’étant pas réalisées, c’est cette monnaie qui devient elle-même un boulet, alors qu’elle était censée être sinon un moteur, du moins un catalyseur.

Voilà comment il faut maintenant poser la problématique de la situation future si on veut être en avance de quelques années.

L’échec est acquis, il est même acté. Le nouveau problème qui succède à l’ancien, toujours non résolu, c’est : cette monnaie, comment s’en débarrasser ? Comment lui ôter son statut de monnaie ?

Réfléchissez bien : comment la neutraliser ?

La tentation des taux négatifs

On rejoint la problématique de la borne du zéro, celle qui reviendra sur le devant de la scène lorsque les effets du Covid seront derrière nous et que les tendances déflationnistes fondamentales reprendront le dessus. Ce que le taux de rendement réel des fonds d’Etat américains à 10 et 30 ans préfigure d’ailleurs.

Réfléchissez et voyez autrement : qu’est-ce que la tentation des taux négatifs si ce n’est, objectivement, quoi que l’on en prétende, la volonté de résorber sans douleur l’excès de monnaie ?

Avec les taux négatifs, 100 unités monétaire = 98 unités monétaires.

Le point de focalisation le plus évident, ce sont les quasi-monnaies qui sont les plus liquides, les plus proches de la monnaie immédiate : les money market funds et, dans une certaine mesure, les dépôts bancaires.

On a déjà subrepticement ôté leur caractère monnayable en mettant des barrières et des clefs qui permettent de les bloquer.

C’est la confirmation que je ne me trompe pas. Le futur problème à moyen terme, il est là ; il est dans l’excès considérable de monnaie qui tourbillonne dans le système et qui ne peut trouver absolument aucun emploi sain.

Dans une optique prospective, je ne crains pas de dire que la hâte des banques centrales du monde entier à vouloir mettre en place des cryptomonnaies d’Etat – et donc à changer une fois de plus la nature de la monnaie en lui ôtant toute possibilité de liberté (on dit de run) –, cette hâte est provoquée par la prise de conscience de l’urgence de se préparer.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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