La Chronique Agora

La démographie, un indicateur de croissance plus pertinent que la Fed

▪ On parle beaucoup ces jours-ci de la Réserve fédérale. Mais selon Harry Dent, c’est ailleurs que les investisseurs devraient porter leur attention.

"Qu’est-ce qui est plus important que toutes les banques centrales du monde ?" a-t-il demandé lors de sa conférence au Liberty Forum qui se déroulait sur la belle île ensoleillée de Saint-Christophe. L’auditoire, peut-être sous l’effet anesthésiant des tropiques, ne sut que répondre.

"Les bébés", a répondu Harry.

Il y a diverses façons d’essayer de deviner l’avenir. Certains scrutent les étoiles. D’autres suivent les théories loufoques d’économistes décédés. Harry Dent, lui — écrivain, auteur de lettres d’information, prévisionniste de tendances de marché — s’intéresse aux bébés.

"J’étudie la démographie", explique Harry, "et les choses prévisibles que font les gens à mesure qu’ils vieillissent".

Tout commence par les bébés. Sur la diapo, Harry montre la photo d’un mignon bout de chou emmailloté dans une couverture bleue. "Que va-t-il arriver à ce bébé ? Il va grandir. Il va entrer dans la vie active à l’âge de 20 ans. Il va commencer à gagner de l’argent, à en dépenser, à en emprunter", continue Harry. "Quelqu’un sait-il à quel âge vous dépenserez le plus dans votre vie ?"

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LE BOOM DONT PERSONNE NE PARLE
Alors que les médias et le grand public restent obsédés par la crise économique, ce phénomène pourrait faire grimper trois secteurs bien préciset rapporter des gains potentiels à deux ou trois chiffres.

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A 46 ans. Voilà un fait intéressant. Harry a reproduit le cycle de vie typique des dépenses de ménage dans le graphique ci-dessous.

Les femmes accouchent en moyenne à 28 ans. Les dépenses alimentaires ont tendance à être maximales vers l’âge de 41 ans, lorsque cet enfant devient adolescent. "C’est un fait médical prouvé", explique Harry, "que la plus grosse prise calorique a lieu au cours des années d’adolescence". (Je confirme. Il nous semble à ma femme et moi que nous passons notre vie à faire les courses).

Les dépenses en meubles atteignent leur apogée à l’âge de 46 ans. Les frais pour les études supérieures à 51 ans. Et c’est à 53 ans qu’on dépense le plus pour une voiture (vous l’avez enfin votre Cadillac !). "C’est généralement le dernier achat durable important. Après cela, les dépensent diminuent rapidement", affirme Harry. "De même pour les emprunts ; les personnes âgées n’empruntent pas d’argent. Elles remboursent leurs dettes".

Les dépenses en assurance-vie ont leur pic à 58 ans, les dépenses en voyages à 60 ans et les dépenses pour des croisières à 70 ans. "Les gens finissent par dire : ‘mettez-moi sur un bateau de croisière, donnez-moi nourriture et boissons à volonté et je serai heureux. Pas de décalage horaire. Pas de tracas’," observe Harry.

"Tout cela est prévisible, du berceau au tombeau", ajoute-t-il. J’ai toujours été fasciné par ce genre de statistiques. De toutes les choses que l’on peut utiliser pour essayer de prédire l’avenir, les tendances démographiques semblent être les plus solides. En outre, elles ne varient guère.

A partir de ce type d’analyse, Harry trouve les investissements qui pourraient marcher. Un exemple ? Harry propose de vendre des actions automobiles et d’acheter des camping-cars. Pourquoi ? Parce que nous avons dépassé le pic des dépenses auto mais concernant les camping-cars, les dépenses maximales ont lieu entre 53 et 60 ans. Nous entrons dans la période optimale.

"Je construirais des maisons de retraite et des résidences médicalisées pour les années à venir", ajoute Harry. "C’est là que j’investirais".

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