La maladie de nos démocraties est une volonté de centraliser le pouvoir, tous les pouvoirs, le plus de pouvoirs possibles. Comme les aristocrates d’autrefois, les bureaucrates vivent coupés du peuple et ne subissent pas les conséquences de leurs décisions.
C’est vrai, Donald Trump va accéder à la présidence des Etats-Unis avec moins de voix qu’Hillary Clinton. C’est normal. Ainsi le veut la constitution fédéraliste américaine. Ses rédacteurs voulaient éviter qu’un gros Etat n’impose sa loi aux plus petits.
Si nous avions un système fédéraliste européen sans de tels garde-fous constitutionnels, l’Allemagne avec ses 82 millions d’habitants ferait la loi.
Pour qu’une démocratie fonctionne bien, le pouvoir central doit être limité à très peu de fonctions et le pouvoir doit être local. Car la confiance n’exclut pas le contrôle. Vérifier ce que fait son maire ou son conseiller municipal est plus facile que vérifier ce que fait un député ou un sénateur.
Le système le plus vertueux est la minarchie, l’Etat centralisé maintenu à sa taille minimale.
Les infrastructures « américaines » n’existent presque pas en tant que telles, rappelle David Stockman dans son article. En réalité, l’Etat fédéral ne devrait avoir à sa charge que les routes inter-états. Les réseaux sont à la charge des états, comtés et villes. Le programme de relance de Donald Trump n’a donc aucune justification : ni technique, ni légale.
Évidemment, minarchie ne signifie absolument pas repli sur soi et protectionnisme. La mode est actuellement au protectionnisme mais, même affublé d’adjectifs pompeux, le protectionnisme est une théorie ridicule dont se moque Ferghane Azihari.
L’aristocratie s’est effondrée parce que la noblesse s’est coupée du peuple et que la protection féodale n’avait plus de raisons d’exister. Nos démocraties à forts pouvoirs centraux dans trop de domaines s’effondreront parce que sa bureaucratie se coupe du peuple et que sa protection sociale vacille.