Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur le sujet des distorsions. L’économie américaine est actuellement en transition… soit elle affirme sa vraie nature… soit elle la déforme.
Ne nous trompons pas !
Etant passée par une période de 40 ans de baisse des taux d’intérêt et de hausse des prix des actifs… elle s’oriente désormais vers une longue tendance de hausse des taux réels et de baisse des prix réels des actifs. Il est très probable que ces mouvements soient faussés par l’inflation. En d’autres termes, il est probable que le dollar perde de sa valeur, ce qui rendra l’évolution réelle des prix difficile à déchiffrer.
Pendant ce temps, le grand Empire se retourne sur lui-même… dégénère, décline… les genres sont réassignés… les pronoms sont brouillés… des compensations anti-discrimination sont accordées, ou non… les déficits se creusent… la croissance s’affaiblit… la liberté d’expression est supprimée… le complexe militaire/industriel/d’espionnage/universitaire/pharmaceutique/médical/médiatique s’enrichit… la classe moyenne s’appauvrit… la nouvelle monnaie numérique remplace le dollar…le gouvernement fédéral fait faillite… et tout est faussé par de l’argent frauduleux, et des médias truqués.
Mais attendez. Ce n’est pas si simple !
Des visages familiers
Hier, Guy est venu chez nous pour creuser une tranchée pour installer une ligne électrique dans un nouvel appartement.
Guy est petit, musclé, bronzé…. dans la soixantaine. Nous le connaissons depuis au moins un quart de siècle. Nous ne l’avons jamais vu sans un petit cigare à la bouche et un regard un peu narquois.
« Bonjour Monsieur Bonner », nous salue-t-il assez formellement.
Mais lorsqu’il aperçoit Elizabeth, ses bras se tendent. Il la prend dans ses bras et s’adresse à elle avec le « tu » informel… sur un ton étonnamment familier.
« Tu es toujours aussi mignonne », poursuit-il en la serrant dans ses bras.
« Tu devrais peut-être faire vérifier ta vision », rétorque rapidement Elizabeth.
Les campagnards d’ici ont souvent tendance à flirter avec facilité. Peut-être est-ce dû à l’absence d’autres distractions. Sans cela, les hommes se sentent moins virils… et les femmes sont déçues.
Mais, en ce qui concerne les ouvriers agricoles non binaires d’aujourd’hui… nous ne savons pas comment ils fonctionnent.
Nous sommes dans le Poitou, où nous passons tous nos étés depuis 28 ans. D’après les bulletins météo, le sud de l’Europe est écrasé par la chaleur. Mais ici, dans le centre de la France, nous portons des pulls… il pleut et il fait frais. Les informations sur les conditions météorologiques estivales nous donnent-elles une vision exacte de la situation ? Ou la déforment-ils ?
Nous vivons dans une maison qui était autrefois au centre d’une grande ferme. La maison est grande… mais un peu délabrée. Et il y a de nombreuses dépendances qui servaient autrefois de granges, d’ateliers, d’entrepôts, de logements, d’écuries, de poulaillers, de boulangeries – tout ce dont une communauté agricole avait besoin au XIXe siècle.
Autrefois, de nombreuses familles vivaient ici. Aujourd’hui, il n’y a plus que la nôtre. Et notre famille s’est considérablement réduite. Les enfants ont grandi. Ils ont leur propre carrière et leurs propres enfants. Et nos parents âgés, qui vivaient avec nous, sont décédés.
Un mélange confus de signaux
Souvent, Elizabeth et votre correspondant sommes seuls ici, écrasés par l’histoire, la maison elle-même et ses environs. Mais l’été, nous encourageons toute la famille à venir y passer des vacances. Et c’est ainsi qu’ils viennent – enfants… petits-enfants… nièces… neveux… amis, amis d’amis, et parfois quelques personnes de provenance incertaine.
Soudain, l’endroit reprend vie… comme il l’était lorsque nos propres enfants étaient petits. Et puis, nous découvrons que nous n’avons pas assez de place pour les accueillir tous !
Votre correspondant s’est donc attelé à la tâche et a transformé un grenier, dans l’une des dépendances vides, en appartement. (Nous en reparlerons plus tard.) Cela nous rappelle le bon vieux temps, avec tout le bruit et l’agitation qui accompagnent les travaux de rénovation d’une vieille maison. Guy avec sa pelleteuse… un électricien avec sa perceuse… des marteaux qui martèlent… des plombiers qui tuyautent… et des oies qui pondent. Quel plaisir !
Mais trêve de bavardage. Revenons au sujet de l’économie américaine…
Nous observons des distorsions – un mélange confus de signaux. Certains nous disent que l’ancienne économie, celle de la période 1982-2022, continue de fonctionner. D’autres nous disent que les choses ont changé. Et d’autres ne savent même pas ce qu’ils essaient de dire.
Une fin déchirante
Commençons par ceux qui annoncent des difficultés à venir.
Charlie Bilello nous avertit :
« L’indice économique avancé a baissé en juin pour le 15e mois consécutif, ce qui représente la plus longue série de baisses depuis 2007-2008. Le Conference Board prévoit toujours une récession entre le troisième trimestre 2023 et le premier trimestre 2024 en raison de la hausse des prix, du resserrement de la politique monétaire, de la difficulté d’obtenir des crédits et de la réduction des dépenses publiques.
La production industrielle américaine connaît déjà un ralentissement, la croissance étant devenue négative en glissement annuel pour la première fois depuis février 2021.
En outre, les ventes au détail américaines ont augmenté de moins de 1% au cours de l’année écoulée et, après ajustement pour tenir compte de l’inflation, elles ont diminué en glissement annuel pendant huit mois consécutifs. »
Yahoo Finance rapporte :
« John Hussman confirme ses prévisions catastrophiques pour les actions américaines.
Les valorisations irréalistes des actions suggèrent que l’indice S&P 500 devrait plonger de 64% pour que le marché revienne à des conditions plus équilibrées, selon l’expert en bulles d’actifs qui a prédit avec succès les débâcles boursières de 2000 et 2008.
‘La combinaison actuelle de valorisations historiquement élevées, de facteurs internes défavorables et d’une surextension extrême place nos estimations de rendement/risque du marché – à court terme, à moyen terme, sur l’ensemble du cycle et même sur 10 à 12 ans – aux extrêmes les plus négatifs que nous ayons définis’, a écrit M. Hussman, président du Hussman Investment Trust, dans une note. ‘Oui, il s’agit à mon avis d’une bulle. Et oui, je crois qu’elle prendra fin dans les larmes.’ »
Si des problèmes se profilent à l’horizon, le marché boursier ne les voit pas. Mais il ne les voit jamais. C’est toujours au pic de la journée que la soirée commence.
Dans l’ensemble, les indices boursiers sont maintenant à deux doigts d’atteindre de nouveaux sommets – en termes nominaux. Nous ajoutons la mention « en termes nominaux » car la structure des prix a déjà beaucoup changé au cours des deux dernières années, faussant les valeurs réelles.
Supposons que les Américains paient les biens de consommation et les services environ 10% plus cher qu’en 2021, lorsque le Dow Jones dépassait les 36 000 points. Pour rester en phase avec l’inflation, le Dow Jones devrait atteindre près de 40 000 points.
C’est ce que l’inflation fait à tout : elle déforme la vérité. Elle ment. Elle tergiverse. Les investisseurs pensent qu’ils gagnent de l’argent, mais ils ne font que suivre la hausse des prix.
Les araignées qu’on ne dérange pas
Nous pensons que, quoi qu’il arrive, les distorsions deviendront plus complexes à identifier dans les années à venir. La récession tant attendue n’a pas encore eu lieu. Mais gardez vos chemises, s’il vous plaît ! Il est très probable que l’économie bascule dans le négatif, dans le courant de l’année. Et il est fort probable que la récession sera plus profonde… et plus longue… que prévu. Cela incitera la Fed à commencer à réduire les taux plutôt qu’à les augmenter. Et c’est là que les véritables distorsions et confusions vont avoir lieu. Les prix augmenteront. Mais les valeurs réelles chuteront. Il sera difficile de savoir si l’on s’enrichit ou si l’on s’appauvrit, si l’on vient, ou si l’on s’en va.
Le marché le plus déroutant à l’heure actuelle est probablement celui du logement aux Etats-Unis. Alors que d’autres prix baissent, les prix de l’immobilier sont encore proches de leur niveau le plus élevé. Mais le nombre de maisons à vendre s’est effondré. Les gens sont « bloqués » par des hypothèques à faible taux d’intérêt. Ils ne peuvent pas vendre, ils ne peuvent pas déménager… ou ils devront faire face à des acomptes beaucoup plus importants et à des paiements hypothécaires beaucoup plus élevés.
Le nombre de logements disponibles à la vente a donc diminué de près de 30% par rapport à 2019. Plus étonnant encore, les Etats-Unis comptent environ 50 millions d’habitants de plus qu’en janvier 2000. Or, il y a 37% de maisons à vendre en moins aujourd’hui qu’à l’époque.
Pensez aux pauvres agents immobiliers ! Rien à vendre. Personne à qui vendre. Les araignées construisent leurs toiles dans les agences immobilières, confiantes qu’elles ne seront pas délogées. Les banques ferment leurs comptes par manque d’activité. Le volume des ventes de logements a encore diminué l’année dernière, ce qui représente la 22e année consécutive de baisse.
Proportionnellement à la population, il n’y a jamais eu aussi peu de logements disponibles pour les acheteurs.
Mais pas d’inquiétude. De toute façon, les gens n’ont pas les moyens d’acheter une maison. Compte tenu des taux hypothécaires actuels de 7%, jamais un logement n’a été aussi cher.