** La véritable action, en ce moment, se produit sur le marché de l’or — le prix est passé à 908 $ l’once en début de semaine. Même les minières grimpent enfin. Qu’est-ce que cela signifie ? L’inflation serait-elle plus proche que nous le pensions ?
* Le cuivre grimpe. Les rendements obligataires grimpent. L’argent-métal grimpe. Le dollar baisse. Pourquoi ?
* Nous n’en savons rien. Mais tout le monde semble avoir le remède à ce qui affecte l’économie mondiale. Tous les traitements sont dangereux. Mais seul l’un d’entre eux est efficace ; malheureusement, c’est également — très probablement — fatal. La seule protection sûre ? Vous l’avez deviné, c’est l’or.
* Durant près de 10 ans, nous avons maintenu notre veille solitaire. Nous observions… nous achetions… nous ricanions…
* Qu’attendions-nous ? L’économie de bulle de 2002-2007 avait toutes les apparences d’un système financier sain et heureux. Le problème, c’est qu’on s’y amusait bien trop. Les gens ne peuvent pas faire autant la fête sans se rendre malades. Nous avons attendu qu’ils commencent à vomir.
* A présent, il y a tant de malades aux alentours qu’il faut faire attention où l’on met les pieds…
* Nous avons entendu parler de nouveaux atteints.
* "Plus de détresse alors que 72 500 emplois sont supprimés en une seule journée", titrait le Financial Times.
* Comme on pouvait s’attendre, la crise financière de 2008 se transforme en crise économique de 2009.
* La Zone euro connaît le pire ralentissement de ses 10 ans d’histoire… l’économie européenne devrait décliner de 1,9% cette année.
* C’est à la périphérie que la douleur se fait le plus ressentir. L’Espagne, l’Irlande, le Portugal, la Grèce — les pays qui ont le plus profité des taux d’intérêts bas dans l’Euroland sont ceux qui souffrent le plus du resserrement du crédit. Au centre, la France et l’Allemagne sont toujours en relativement bonne forme. Mais les états de la périphérie ont de plus en plus de mal à financer leurs déficits… et avec les limites budgétaires imposées par le traité de Maastricht, ils n’ont aucun moyen de dépenser jusqu’à se sortir de la récession (si on part du principe qu’une telle manoeuvre fonctionnerait).
* Dans le nord de l’Atlantique, les problèmes causés par la crise financière sont devenus si graves que des foules se forment dans les rues d’Islande… poussant le président du pays, Geir Haarde, à la démission.
* De retour aux Etats-Unis, le gouvernement est toujours à l’oeuvre, mais les travailleurs se retrouvent rapidement à court de travail à faire. Caterpillar a déclaré la suppression de 20 000 emplois. Pfizer a annoncé pouvoir se passer de 19 000 personnes. Sprint Nexel a effacé 8 000 personnes de sa main-d’oeuvre. Et Home Depot affirme que les ventes sont si lentes que la société a dû renvoyer chez eux 7 000 de ses employés.
* Et ce titre, dans le Wall Street Journal :
* "Les suppressions d’emploi chez IBM pourraient être plus conséquentes qu’anticipé".
* Bloomberg annonce que l’an dernier s’est produite la plus grande chute des prix du logement aux Etats-Unis depuis qu’on a commencé à enregistrer ces chiffres… et probablement depuis la Grande Dépression. Une maison moyenne a perdu 15% de sa valeur en 2008.
* Malheur… malheur…
* Mais ne craignez rien… toutes les mouches du coche douées d’un cerveau offrent des conseils… et des solutions.
** L’or bouge à nouveau. Il a grimpé de 15% ces deux dernières semaines, et de 34% par rapport à son plus bas d’octobre. Que se passe-t-il ? Alors que quasiment tous les analystes s’attendent à un ralentissement déflationniste… l’or agit comme si l’inflation faisait déjà les gros titres.
* Ce qui nous dérange, c’est que tant de gens s’attendent à l’inflation… et à une hausse des prix de l’or. Où est la surprise, nous demandons-nous.
* Deux seulement nous viennent à l’esprit. Première surprise : la déflation va plus profondément et dure plus longtemps que prévu… poussant le prix de l’or à la baisse et décourageant les spéculateurs sur l’or. Deuxième surprise : l’inflation arrive rapidement… et violemment — avant que les investisseurs n’aient la possibilité de se débarrasser de leurs obligations gouvernementales ou d’acheter de l’or.
* A laquelle auront-nous droit ?