** Le rebond semble se poursuivre, bon gré mal gré. L’or est repassé au-dessus des 800 $, cette semaine. Le pétrole aussi a grimpé. Les marchés doivent "anticiper"… ignorant royalement les pires nouvelles économiques de ces 60 dernières années.
* C’est "le pire ralentissement des dépenses depuis 1942", titrait Bloomberg. En 1942, les Etats-Unis étaient en guerre contre le Japon et l’Allemagne. Et pendant un temps, on aurait dit qu’ils allaient perdre ! Pas étonnant que les dépenses se soient effondrées… l’économie passait en "mode guerrier".
* A présent, les dépenses s’effondrent à nouveau. Et l’économie passe aussi en mode guerrier — une guerre contre la déflation. Pourquoi lutter contre la déflation ? N’abaisse-t-elle pas le coût de la vie ?
* Eh bien… oui… peut-être. La déflation fait baisser les prix… au moins durant un premier temps.
* On s’attend à voir le nombre de faillites d’entreprises grimper en flèche l’an prochain. Selon les comptes du Financial Times, plus de 300 000 sociétés mettront la clé sous la porte aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Europe occidentale et au Japon.
* Vous pouvez faire le calcul aussi bien que nous, cher lecteur. Imaginez que chaque faillite mette 100 personnes au chômage. Voyons voir… ça fait 30 millions de personnes sans emploi. Les chômeurs de classe moyenne ponctionnent leur épargne et commencent à dépenser leur retraite ; les pauvres continuent à avoir des fins de mois difficiles.
* Oui, c’est la première Dépression Mondiale de notre planète. C’est aussi son premier Sauvetage Mondial.
** Les dernières nouvelles en provenance de l’Inde nous disent que le gouvernement injecte quatre milliards de dollars dans l’économie pour essayer de la soutenir. Quatre milliards, ça ne vous semble peut-être pas énorme… puisque nous sommes désormais habitués à des sauvetages de milliers de milliards de dollars… mais l’Inde est un pays pauvre. Un milliard, ça signifie encore quelque chose, pour eux.
* Les dernières statistiques mettent à 60 milliards de dollars la somme totale engagée par l’Inde dans le combat contre la crise. Même cela, disent les critiques, ne suffira pas. Mais l’Inde ne connaît pas une crise si terrible — du moins pas pour l’instant. Le PIB avance au rythme annuel de 7%. Les Indiens sont peut-être pauvres… mais ils n’ont pas beaucoup de dettes… et ils deviennent moins pauvres de jour en jour.
* Selon notre collègue indien, Ajit Dayal, l’Inde est en bonne position :
* "Notre secteur financier n’est jamais tombé dans la dette subprime. Il y a très peu de crédits à la consommation en Inde. L’inflation est en baisse ; elle ne devrait être qu’à 1% l’an prochain. L’économie continue de se développer rapidement. Nous avons une énorme demande interne ; nous ne dépendons pas autant que la Chine des exportations vers les Etats-Unis. Et nos actions sont très bon marché. En ce moment, on peut acheter des entreprises en Inde pour moins que les liquidités qu’elles ont en banque, et à deux… trois… cinq fois les bénéfices. Il y a même une société pétrolière versant un dividende de 10%. L’Inde s’en sortira bien. Dès que les investisseurs étrangers s’en rendront compte, les actions indiennes reprendront leur hausse".
** Pendant ce temps, aux Etats-Unis, M. Obama nous donne une idée de ce qui nous attend. "Les choses vont empirer avant d’aller mieux", répète-t-il. Et si elles n’empirent pas toutes seules… il mettra la main à la pâte !
* Dans le Financial Times :
* "Tout en notant que le déficit budgétaire américain pourrait déjà dépasser les 1 000 milliards de dollars, M. Obama a ajouté : ‘nous comprenons que nous devons fournir une perfusion sanguine au patient dès maintenant pour nous assurer qu’il soit stabilisé. Ce qui signifie que nous ne pouvons pas nous soucier du déficit’."
* Vous voyez : républicains, démocrates… les déficits n’ont toujours pas d’importance. Même si ces déficits sont la cause première des difficultés actuelles, l’administration Obama prévoit d’en ajouter une dose. Oh, cher lecteur… ça va être l’enfer à vivre… mais ce sera amusant à observer.
* Nous allons assister à plus de transfusions qu’aux urgences à Baltimore le samedi soir… ce sera un vrai bain de sang. Les déficits des Etats-Unis dépasseront les 2 000 milliards de dollars avant la fin.
* Et quoi d’autre ? Le prix de l’or grimpera probablement à 2 000 $.
* Oui… ce sera amusant…
* Tous ces renflouements fonctionneront-ils ? Bien sûr que non. Le gouvernement américain n’a pas de véritable épargne. Que peut-il faire ? Soit emprunter… soit simplement imprimer de l’argent comme ils le font au Zimbabwe. D’un côté comme de l’autre, cela ne fait que transférer des ressources, qui passent des gens qui les ont gagnées… vers les gens qui ne les ont pas gagnées.