Les jours de la suffisance ridicule qui sévit à Wall Street sont comptés. Le New York Times a publié un article incendiaire sur les notes rédigées par James Comey portant sur ses présumées conversations avec le président Donald Trump :
« Le Deep State vient d’intensifier la guerre qu’il mène contre le président Trump mais les rapaces de Wall Street ne semblent en aucun cas s’en préoccuper. […]
Voici pourquoi selon moi les joueurs se mordront les doigts, et plus tôt qu’on ne le pense… »
Il semble que les regrets amers aient déjà commencé.
Le feuilleton alimenté par les médias a fini par frapper Wall Street sous la forme d’un direct entre les deux yeux.
Le Dow a chuté de 373 points et le VIX, « l’indice de la peur, » est repassé au-delà des 11 points pour la première fois après un record de trois semaines dans les niveaux les plus bas.
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Certes, cette dernière « bombe » n’est qu’un nouvel épisode de la campagne que mène le Deep State pour faire destituer Donald Trump de la présidence. Dans le cas présent, il s’est même focalisé sur l’aspect le plus mince de toute cette histoire.
Une allégation a accusé le général Flynn d’avoir mis en péril la sécurité nationale en offrant une branche d’olivier au cours de son appel en décembre dernier à l’ambassadeur russe Kislyak.
Si Flynn a eu le bon sens de suggérer que Poutine ne réagirait pas en retour parce que d’autres occuppants allaient arriver au Bureau Ovale d’ici trois semaines – c’est tout à son honneur. Et si ce geste signifiait un premier pas vers la paix avec la Russie, cette paix que Trump a défendue durant sa campagne – cela aurait été d’autant mieux.
Hélas, le Deep State n’est pas d’accord. Non seulement il a mis sur écoute les appels du directeur du National Security Council, mais il a également ourdi l’histoire ridicule selon laquelle Flynn était à présent l’objet d’un chantage de la part des Russes puisqu’il n’avait pas tout dit au vice-président Pence à propos des échanges dévoilés au grand jour.
La Russie, un ennemi avec lequel tout échange serait une trahison ?
L’idée que les Russes pourraient exercer une influence excessive sur Flynn du fait de ces brèves conversations est tout simplement stupide. Cela n’a de sens que si on suppose que la Russie est un dangereux ennemi à l’échelle mondiale et que les relations pacifiques équivalent à de la trahison.
En fait, l’économie russe joue dans la catégorie des ‘poids plume’ : elle ne représente que 7% de celle des Etats-Unis. Les Russes n’ont aucune capacité militaire pour menacer la sécurité du peuple américain. Ils ne possèdent qu’un vieux porte-avions posté en Méditerranée orientale et s’ils devaient envahir les côtes du New Jersey, ce serait avec une flottille de bateaux de pêche.
Washington s’est confronté à la Russie à chaque occasion. Même un non-initié avec une portée d’attention de 140 caractères comme Donald Trump peut voir que la politique russe de Washington a besoin d’un changement de look radical.
Mais tout cela dépassait les compétences de Sally Yates, que quelqu’un de l’équipe de Trump a fait l’erreur d’engager en tant que ministre de la Justice.
Les blancs-becs qui forment l’équipe de Trump ne se sont pas rendu compte que Yates était une apparatchik du Deep State, ni qu’elle avait été nommée par le Comité National Démocrate pour les piéger.
Ne vous méprenez pas. Selon moi le général Flynn est un fou et un dangereux militariste, mais au moins il avait raison à propos de la Russie. Trump aurait dû lancer sa propre chasse aux sorcières pour identifier et poursuivre les responsables de l’équipe d’Obama qui ont autorisé les écoutes de Flynn et d’autres membres de son équipe de campagne.
Il se trouve que Donald Trump n’avait réellement aucune idée de la raison pour laquelle il a précipitamment viré le général Flynn, puisque celui-ci n’avait strictement rien fait de mal. En fait, il a chanté ses louanges au moment même où il a appuyé sur le bouton d’exécution.
Il n’y avait tout d’abord aucune raison pour que le FBI enquête sur la Russie. C’était manifestement un cheval de Troie politique laissé derrière eux par les démocrates. Donald Trump a eu apparemment un geste de pitié qui lui a été fatal.
Une demande innocente de Donald Trump
Que s’est-il passé ? Au terme d’une réunion dans le Bureau Ovale avec les responsables de la sécurité nationale le lendemain du limogeage de Flynn, Trump demanda à Comey de rester un peu, apparemment pour soulager sa conscience coupable :
« J’espère que vous pourrez laisser tomber cette enquête, laisser Flynn tranquille. C’est un bon gars. »
Aujourd’hui, 90 jours après cette demande certainement innocente, nous nous trouvons soudain au bord d’un Watergate. Il suffit de poser la question à l’un des directeurs parmi les plus insidieux du Deep State, le belliqueux sénateur de l’Arizona.
Sa réponse à l’histoire du New York Times suffit à nous apprendre à quel point la Cité Impériale a pété les plombs :
« ‘Je pense que cette histoire, c’est du déjà vu. Je pense que cela se présente comme quelque chose de comparable en taille et échelle au Watergate… Les rebondissements ne sont pas terminés, et tous les deux jours un nouvel aspect est révélé,’ a déclaré McCain à Bob Schieffer, de CBS, lors d’un dîner où McCain recevait le Freedom Award de l’International Republican Institute. »
Il ne manque pas d’air. Le Republican Institute est une arme de propagande du Warfare State, un lobby militariste payé par le contribuable, source de gaspillage et qui n’a rien à voir avec la liberté. En fait, son objectif est de financer le même type de propagande belliciste que celle dans laquelle s’est spécialisée le Sénateur McCain.
McCain n’est pas le seul atteint de bellicisme vengeur. Selon The Hill, le principal organe de propagande pour la classe dirigeante permanente du Congrès, l’establishment du parti républicain est lui aussi en train de perdre son sang-froid.
« ‘Une nouvelle porte s’est ouverte,’ a déclaré un célèbre responsable républicain qui a travaillé pour aider la Maison Blanche de Trump. ‘Il y a une semaine, nous discutions du coup de frein de l’agenda. A présent, le train dévale à toute allure la colline.' »
Oui et il entraîne avec lui les mesures de relance budgétaire de Trump prétendument pro-croissance.
De même, toute perspective que pouvait avoir Washington pour éviter un interminable bain de sang sur le front du budget est à présent bel et bien enterrée.
Relever le plafond de la dette sera pratiquement impossible.
Cependant, ce ne sont pas les perspectives des réductions d’impôts tant rebattues de Trump qui constituent la cause réelle du retournement de Wall Street.
La vraie raison du retournement boursier
Ce qui est réellement à l’origine de l’effondrement des indices boursiers prouve bien que la soi-disant reprise économique depuis juillet 2009 est totalement bidon et non durable. L’économie américaine chancèle dangereusement sur une base économique pourrie.
Je ne cesse de le répéter : le cycle économique n’a pas été aboli par la Fed. Depuis environ 100 mois maintenant, l’expansion actuelle a duré trop longtemps et est vulnérable à tous les vents contraires qui peuvent se développer tant de l’intérieur qu’au niveau mondial.
Certes, la pourriture qui portera la prochaine récession a été cachée aux yeux de tous. C’est l’exigence par Wall Street d’un stimulus perpétuel qui l’a maintenue masquée.
Mais la Fed ayant résolument pris le chemin d’une normalisation de sa politique et Washington plongeant dans le cauchemar de l’impeachment, l’ombre ne la masquera plus très longtemps — même dans les canyons profonds de Wall Street.
Le net recul du marché laisse penser que le message commence enfin à être entendu.