La Chronique Agora

De la Grèce aux élections, les dangers qui pèsent sur les marchés financiers

▪ Le CAC 40 est maintenant dans le rouge depuis le début de l’année avec un recul de 0,95%… Tous les gains ont été annulés et le niveau des 3 600 points atteint il y a six mois est bel et bien oublié.

Mauvais chiffres américains — chômage décevant vendredi dernier –, Mario Draghi inflexible, montée des extrêmes (gauche comme droite) aux législatives en Grèce, élection de François Hollande, j’ai décidé de passer en revue les dangers qui pèsent sur les marchés actions.

▪ Un risque de sortie de la Grèce de la Zone euro
Tous les économistes et votre serviteur en sont conscients. Les élections législatives du week-end dernier, très mauvaises pour les partis de la coalition, font peser une lourde épée de Damoclès sur le pays. Les deux partis principaux, la Nouvelle Démocratie et le Pasok, obtiennent 32% des voix et n’ont pas la majorité absolue au Parlement.

Les grands gagnants sont notamment la Syriza, soit la gauche radicale, qui devient la deuxième force du pays et qui est très hostile à la politique d’austérité et aux plans de sauvetage de la Zone euro. Le pays pourrait être ingérable dans les prochaines semaines. C’est pour cela que l’indice grec abandonne 7% en ce moment.

Evidemment la sortie de la Zone euro de la Grèce poserait de nombreux et sérieux problèmes.

Primo une perte directe pour les Etats européens qui ont prêté des montants énormes à la Grèce — autour de 170 milliards d’euros.

– Secundo un risque de contagion aux autres pays européens : les investisseurs européens rechigneraient désormais à prêter aux pays européens en difficulté. Comment l’Espagne, le Portugal, l’Italie dans une moindre mesure et… la France vont-elles continuer à emprunter à des taux raisonnables ?

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J’ai parlé avec un économiste d’une banque helvétique qui chiffre à 50% une sortie du pays de la Zone euro. Les banques françaises ont toutefois largement diminué leur exposition au pays, ce qui n’entraînera pas forcément de risque systémique, sauf pour le Crédit Agricole qui perd 4,5% actuellement suite à son positionnement grec via sa filiale Emporiki.

▪ Le programme de François Hollande
J’étais dans les coulisses de TF1 et de LCI lors de la soirée électorale. Et je n’ai pas eu le sentiment d’un triomphalisme de la part des socialistes qui savent très bien que le plus dur est à venir.

Il faut absolument éviter le clash avec l’Allemagne alors que François Hollande a maintes fois annoncé vouloir renégocier le traité. Même si le volet croissance demeure une idée appréciable… l’Allemagne est tendue. Mais je ne crois pas à un clash.

Par contre, certaines mesures pourraient voir le jour, comme par exemple l’augmentation de l’impôt sur les bénéfices des sociétés très présentes en France. Pages Jaunes (95% de son résultat en France) ou encore M6 (95%) pourraient donc être pénalisées. Par contre, les petites et moyennes entreprises pourraient être favorisées avec peut-être une fiscalité adoucie…

J’emploie le conditionnel car j’ai senti encore beaucoup de flou dans les mesures qui doivent être prises. La consommation sera sans doute touchée par l’austérité, nécessaire pour réduire les déficits budgétaires.

Mais pour l’heure, c’est le flou et les marchés ne s’inquiètent pas de notre nouveau président. Nous sommes visiblement très loin du 11 mai 1981, date qui faisait suite à l’élection de François Mitterrand, et où les marchés avaient énormément plongé.

Une économie américaine au ralenti
C’est ce point qui a fait réellement plonger les indices en fin de semaine dernière. En effet, les dernières statistiques publiées outre-Atlantique ne sont pas très bonnes avec notamment un ISM des services très décevant et surtout des chiffres du chômage américain nettement inférieurs aux attentes.

Seuls 115 000 emplois ont été créés en avril ; surtout les chiffres de l’emploi dans le secteur privé sont inférieurs aux attentes. Les chefs d’entreprise semblent prudents dans leurs recrutements.

Et il n’est pas sûr que les autorités américaines — c’est-à-dire la Fed — mettent en place rapidement de nouvelles mesures non conventionnelles. Pas sûr donc qu’il y ait un QE3, ce qui explique la violente réaction des marchés américains vendredi en clôture.

La Bourse américaine, qui est à des niveaux élevés, pourrait subir des prises de bénéfices. Il ne faudrait pas que les estimations de croissance américaine soient de nouveau revues en baisse et que l’on se retrouve avec un PIB inférieur à 2%.

Première parution dans Small Caps Confidentiel du 30/04/2012.

 

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