La Chronique Agora

De retour… Bonjour Dante !

masse monétaire

Hé ! Regardez ! Me voilà ! Juste là ! Je suis de retour ! (Tonnerre d’applaudissements). Merci, merci ! C’est merveilleux d’être ici !

Oui, vous êtes probablement en train de vous gratter la tête en vous demandant : « qui est ce crétin qui dit s’appeler le Splendide et Puissant Mogambo au paragraphe suivant, ce qui est insensé en soi ?

Et qui donc cela intéresse-t-il qu’il soit de retour ? Et d’ailleurs, pourquoi suis-je en train de lire cet article stupide ? »

Ou peut-être vous dites-vous : « Où étais-tu donc parti tout ce temps, ô Splendide et Puissant Mogambo (SPM) ? A présent tu annonces ton retour triomphant pour nous gratifier de tes réflexions éclairées sur des sujets comme disons : Nous Sommes Tous Fichtrement Condamnés (NSTFC) par les sommes insensées et les quantités de dette insensées qui vont avec, créées par cette diabolique Réserve fédérale et toutes ces autres sales banques centrales à travers le monde durant toutes ces nombreuses années ».

Je suis ravi de répondre à votre question – ou de répondre à toute question autre que « Mangez-vous toujours comme un porc ? » (la réponse est : non, pas systématiquement.)

La véritable réponse est que je suis resté hébété, abasourdi et assommé, dans une sorte « d’état de choc, » au vu des événements économiques titanesques, cataclysmiques, encore jamais vus, à propos de la politique monétaire et budgétaire, dont je ne peux qu’à peine constater les effets monstrueux, non sans frissonner.

Tout a commencé, comme c’est parfois le cas, de manière assez innocente. Je regardais un épisode de Gilligan’s Island* (« Ne cueille pas ces étranges fleurs, Gilligan espèce d’imbécile ! ») dans l’espoir de tomber sur une scène où apparaîtrait l’adorable Mary Ann.

En même temps, je lisais la lettre d’information de Chuck Butler, Daily Pfennig, pendant les temps morts de l’action – comme par exemple dans la scène où il n’y a personne sauf Gilligan et le Skipper (« Ecoute donc Le Sage Mogambo (LSM) et ne cueille pas ces étranges fleurs, Gillian espèce d’imbécile ! »).

Puis, soudain, surgie de nulle part, je reçus une gifle métaphorique (« Clac ! ») de M. Butler lorsqu’il révéla le fait alarmant que l’évaluation de la Masse Monétaire M2 était de 4 673 Mds$ en 2000, et qu’elle est aujourd’hui de 13 386 Mds$ !

Si mon utilisation des points d’exclamation dans cette dernière phrase ne vous a pas terrifié comme elle le fait pour d’autres Junior Mogambo Rangers (JMR) à travers le monde et le cosmos, alors permettez-moi de corriger votre optimisme béat en vous faisant remarquer que ceci est Quelque Chose de Vraiment, Vraiment Important (QCVVI) !

Et le point d’exclamation, je ne vais pas vous apprendre à quoi il sert.

La masse monétaire américaine a augmenté de 6,4% par an pendant 16 ans

Donc, M. Butler – peut-être pour s’assurer de notre compréhension totale malgré le fait que nous soyons déjà alertés par mon usage intelligent et judicieux des points d’exclamation dans les paragraphes ci-dessus – continue sur le mode « imaginez la situation suivante ! »… Cette partie de phrase, comprend un point d’exclamation, que je mets bien en valeur afin que vous soyez pleinement préparé à arriver à l’information suivante (roulement de tambour) : une « augmentation de 186% de la masse monétaire aux Etats-Unis depuis 16 ans. »

Argh !

Au cas où votre sang ne s’est pas figé dans vos veines, j’ai laborieusement procédé aux calculs nécessaires (d’abord, en essayant de trouver un gars qui sache encore faire le calcul sur une calculette Hewlett Packard HP12C) pour découvrir, à ma grande horreur, que cela signifie que la masse monétaire a augmenté de 6,4% par an ! Par Foutue Année (PFA) !

Argh ! Argh !

Mais, mais, mais… ça s’est passé alors que la croissance du PIB était à moins d’un quart de cela ! Argh ! Argh ! Argh ! Pas étonnant que la vitesse de circulation monétaire se soit ralentie !

Le hurlement de terreur – et les postillons dégoûtants – qui s’échappent de mes lèvres s’expliquent facilement par le fait simple et laid que l’inflation de la masse monétaire signifie nécessairement une inflation des prix !!!

Vous savez à présent ce que signifient trois points d’exclamation, je n’en doute pas.

L’inflation des prix détruit les économies ; le PIB chute lorsque de moins en moins de personnes peuvent se permettre des dépenses discrétionnaires ; les économies s’effondrent lorsque de moins en moins de personnes peuvent se permettre d’acheter des produits de première nécessité.

La dette mondiale atteint 230 000 Mds$ pour un PIB mondial de 80 000 Mds$

Et quelle quantité de dette a jailli de cette source empoisonnée de monnaie fiduciaire ? Selon Egon von Greyerz, de Matterhorn Asset Management AG, « la dette mondiale est passée de presque zéro il y a un siècle à 230 000 Mds$ aujourd’hui.

Ce chiffre astronomique comprend les dettes personnelles ne pouvant être remboursées et la dette publique qui ne sera pas remboursée. Et n’oublions pas, il y a des dettes et leurs dérivés non provisionnés qui se comptent en millions de milliards. »

Des millions de milliards de dollars ! Plus de deux milles millions de millions de dollars ! Ca fait beaucoup de fric !

Sachant que le PIB de l’Ensemble de ce Foutu Monde (EFM) totalise environ 80 000 Mds$, le chiffre le plus bas de 230 000 Mds$ représente (gloups !) presque 300% du PIB !

Aux Etats-Unis, il ne faut pas oublier la dette nationale colossale de 20 000 Mds$ ni les 500 Mds$ par an de déficit commercial, ni les déficits fédéraux annuels de 1 300 Mds$ !! Argh et Argh, comme je l’indique commodément par l’utilisation de deux points d’exclamation !

Et n’oublions pas ces marchés surévalués et largement endettés.

Des dizaines de milliers de milliards de dollars pourraient disparaître de ces valorisations encore jamais vues et qui sont toujours bien au-dessus de la valeur réelle long terme !

Cela signifie que tous ceux qui sont impliqués (c’est-à-dire vous, moi et tous ceux qui ont deux sous en poche, que cela leur plaise ou non) sont, ou devraient être, totalement obnubilés par le fait d’être sûrs, sûrs, sûrs, que rien, rien, rien, de mauvais n’arrive aux marchés actions, obligations ou immobilier du fait d’une funeste insuffisance – même bénigne et temporaire –dans l’injection d’argent frais avec lequel il est possible d’acheter et faire monter les prix toujours plus hauts.

Trump est devenu l’associé du « vampire des abysses » pour prolonger la fête

A présent nous savons pourquoi le président Trump s’est entouré d’une armada de collaborateurs associés à Goldman Sachs (« le vampire des abysses ») et au secteur des services financiers, qui ont apparemment toujours prouvé qu’ils sont plus que partants pour manigancer des choses secrètes, obséquieuses, corrompues afin de récolter les bénéfices de l’inflation des prix des actifs, utilisant l’argent que la diabolique Réserve fédérale crée, ce qui provoque l’inflation des prix en premier lieu !

Avec une monnaie fiduciaire, un Congrès volontaire et une Réserve fédérale diabolique et complice grâce à qui tout est possible, il semble de plus en plus évident que Beaucoup, Beaucoup Plus de Milliers de Milliards de Dollars (BBPMMD) seront créés ces prochaines années et que ce que vous achetez va devenir de plus en plus cher.

Le Dow Jones Industrial Average à 30 000 ? D’accord ! A 50 000 ? Pas de problème ! A 100 000 ? Simple comme bonjour !

Un taxi à 25 $ ? D’accord ! A 50 $ ? Pas de problème ! A 100 $ ? Simple comme bonjour !

Oublie donc ces étranges fleurs, Gilligan ! Facilite-toi la vie et reviens à l’épisode précédent où tu es en train de creuser à la recherche d’or et d’argent sur cette île déserte. Tu tombais sur d’énormes pépites, facilement trouvées dans le sable avec une pelle de fortune fabriquée à partir d’une carapace de tortue.

Pourquoi ?

Seule la valeur de l’or et de l’argent survivra à ces folies

Parce que l’histoire a montré que la valeur de l’or et de l’argent-métal survit toujours à de telles folies monétaires, en particulier à l’insensé charabia keynésien qui tient actuellement captif le système monétaire mondial et qui est directement responsable de la pagaille dans laquelle nous sommes.
[NDLR : C’est maintenant que vous pouvez profiter du « Facteur Ɛ » en achetant de l’or encore en terre. Les cours des petites minières exploseront lorsque tout le monde voudra de l’or ou de l’argent. Lesquelles choisir pour avoir le maximum de levier ? Tout est ici.]

Reviens donc à l’or et à l’argent, Gilligan.

Et débrouille-toi pour te faire aider par cette adorable Mary Ann : peut-être que son gracieux déhanchement nous permettra d’oublier un instant que nous nous dirigeons vers un enfer économique que même Dante n’avait osé décrire.

Bientôt, vous direz avec moi que « Youpi ! Investir c’est facile ET amusant ! »

* Série américaine produite en 1964

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