Pas grand chose n’a changé depuis le krach des dot-com au début des années 2000… sinon que les banques centrales sont devenues encore plus accommodantes… les sommes encore plus folles… et les enjeux encore plus élevés.
Nous nous sommes intéressés hier au cas MoviePass – une société de tickets de cinéma en ligne dont la stratégie marchait sur la tête : elle achetait les tickets au prix de détail… et le vendait au prix de gros à ses clients. Elle perdait de l’argent sur chaque client.
L’idée était d’attirer une grande quantité d’abonnés, puis de vendre leurs « données ».
Apparemment, les données en question ne valaient pas grand-chose. Les gens aux commandes ont donc essayé de limiter leurs pertes en s’abstenant de livrer le produit – les films.
Ils ont arbitrairement changé le mot de passe des consommateurs… puis ont empêché qu’on le change à nouveau.
La fin du film s’annonçait tragique – avant même que le lion ne pousse son rugissement légendaire.
Mauvaises stratégies
Mais c’est typiquement le genre de choses qui se produisent quand les autorités faussent le coût réel de la monnaie.
Depuis 13 mois (à l’exception de quelques mois en 2018/2019), le coût du crédit de la Fed est plus bas que le taux d’inflation. De nombreuses start-ups… ainsi que des zombies bien établis… n’ont eu aucun mal à lever de l’argent – par milliards.
Et comme l’ont découvert Elon Musk, le PDG de Tesla, et de nombreux autres… tant qu’on peut empruntera à bas prix, pas besoin de fournir un bon service, de livrer de bons produits, de satisfaire des clients ou d’engranger des profits.
A la place, on peut « brûler » du capital… nous appauvrissant tous.
La stratégie MoviePass a en fait été inaugurée durant la bulle des dot-com de la fin des années 1990.
Les entreprises n’ont pas besoin de s’inquiéter de gagner de l’argent, ont déclaré les experts. Elles devraient plutôt accumuler les parts de marché… s’assurer « l’avantage du premier venu »… puis profiter de « l’effet réseau ».
Quand tout le monde s’est habitué à utiliser votre appli, c’est là… et là seulement… qu’on peut augmenter les prix et engranger un profit.
La plupart des entreprises qui ont tenté de mettre cette stratégie en place à la fin des années 1990 ont fait faillite lors du krach du Nasdaq en 2000. Les investisseurs, voyant les prix chuter, ont refusé de mettre plus d’argent sur la table. Sans accès quasi-illimité aux capitaux, les entreprises ont coulé.
Décollage immédiat !
Évidemment, il y a eu quelques survivants. Le principal d’entre eux est le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, dont l’entreprise offrait un service utile… et dont la stratégie « de l’expansion, encore de l’expansion, toujours de l’expansion » s’est révélée suffisamment durable pour faire de lui l’homme le plus riche au monde…
… Alors même qu’Amazon ne gagnera peut-être jamais assez d’argent pour justifier les sommes énormes qui y ont été investies !
Il y a quelques jours, adossé à sa colossale fortune, Bezos a annoncé qu’il visait la conquête de nouveaux mondes.
Oui, lui et son frère Mark partent en voyage – dans l’espace !
Youpi ! Décollage immédiat !
Et devinez quoi ? Vous auriez pu partir avec lui.
Oui, cher lecteur, ils ont mis une place aux enchères. Elle a été remportée par un acheteur mystère – pour 28 millions de dollars.
Pourquoi pas, après tout ? Ce n’est que de la fausse monnaie !