La Chronique Agora

La dangereuse course à la ruine de la France

France

La particularité de la France est désormais que sa caste dominante multiplie les injonctions paradoxales, et dissimule sa profonde incompétence dans la conduite des affaires. Cette somme d’inconvénients nous conduit à la ruine, comme l’annonce d’ores et déjà le Sénat. Attention à l’atterrissage brutal pour le pays.

Les injonctions paradoxales de la caste dominante constituent aujourd’hui le principal danger pour le destin français.

D’un côté, la caste prétend vouloir relever la France de son abaissement. De l’autre, la caste refuse toute remise en cause de ses privilèges et continue jusqu’au suicide collectif ses vieilles pratiques d’entre-soi, qui gangrènent nos forces vives.

La situation est devenue si préoccupante que le président de la Commission des finances au Sénat s’est senti obligé de publier un communiqué de presse mettant le gouvernement en garde contre ses dérives.

Et il y a de quoi…

Injonction paradoxale n°1 : le chômage

Officiellement, le gouvernement se mobilise contre le chômage et pour la protection des salariés. D’où une dépense de 10 Mds€ mensuels, qui coûtent cher au pays, acceptés au nom du « quoiqu’il en coûte » d’Emmanuel Macron.

Dans la pratique, les choses se passent un peu autrement. Au premier trimestre, l’emploi est reparti en France avec une forte dynamique due à la prise de risque des très petites entreprises (les moins de 20 salariés). Si l’injonction gouvernementale de lutter contre le chômage était sincère, les mesures en faveur des TPE se multiplieraient donc, et les petits patrons seraient encouragés sans réserve à développer leur activité.

Problème : la caste au pouvoir fait l’inverse. Le troisième confinement s’est traduit par une nouvelle fermeture des commerces non-essentiels. C’est évidemment la façon la plus brutale de condamner une part importante des très petites entreprises à de nouvelles difficultés économiques et sociales.

Nous vivons aujourd’hui dans ce paradoxe où les meilleurs élèves de la classe sont punis au bénéfice des moins bons.

Mais il est vrai qu’aucun administrateur de Bercy ne rêve d’être recruté dans un magasin de vêtements, alors que directeur des affaires publiques d’une chaîne de grande distribution, ça fait un peu plus décoller de la réalité…

Injonction paradoxale n°2 : relancer l’économie

Une autre injonction paradoxale est illustrée par la difficulté à sortir du « quoiqu’il en coûte ». Officiellement, la France doit retrouver une vie normale en mai 2021. Mais c’est compliqué, parce que la campagne de vaccination ne marche pas aussi bien qu’on le dit, et parce que le virus continue à circuler.

Donc, d’un côté, on annonce qu’il faut relancer l’économie, on emprunte à tout va, et on attend l’argent européen pour développer l’activité… Mais d’un autre côté, on prolonge le couvre-feu, on maintient les restaurants fermés, et on s’interdit de remettre en cause le portage à bout de bras des entreprises, dont la dette devient désormais colossale.

Dans la pratique, les aides massives aux entreprises zombifient l’économie. Autrement dit, elles permettent de maintenir artificiellement en vie des entreprises qui n’ont pas d’avenir, mais qui absorbent des sommes colossales qui ne vont pas à l’innovation.

La politique de la caste prétend préparer l’avenir, mais elle vise seulement à éviter les troubles sociaux qui seraient susceptibles de nourrir des contestations contre l’ordre en vigueur.

La caste dominante est entrée dans une impasse

Le problème des injonctions paradoxales est que, tôt ou tard, elles se terminent mal. Elles vous placent dans une impasse au bout de laquelle se dresse un immense mur : celui des contradictions.

On a tous bien compris que, dans un monde de pénuries et de ruptures, la caste au pouvoir voulait s’exonérer des efforts en les déportant sur les autres. On connaît l’anthologie qui justifie ce déport : la solidarité, l’intérêt général, l’égalité, la justice, sont autant d’écrans de fumée qui servent à faire croire que servir les hauts fonctionnaires, c’est servir l’intérêt général.

Si la France était seule au monde, comme la Corée du Nord, ce discours aurait une prise sur la réalité.

Le problème vient du fait que la France n’est pas une presqu’île abandonnée et battue par les flots. Elle fait partie d’un ensemble géographique ouvert sur des voisins qui ne voient pas la réalité de façon aussi contradictoire que nous. Ces voisins ont la bonne idée de nous concurrencer.

Pensons-nous que nous pourrons éternellement affronter cette concurrence avec une caste dominante profondément égoïste, qui préfère brader les intérêts nationaux pour défendre ses privilèges ?

Ce serait bien téméraire de le croire : plus le temps passera, moins la France sera capable de rayonner, car le coût de son aristocratie décadente épuise de façon grandissante l’énergie des forces vives qui font le pays.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile