La Chronique Agora

Cuivre, pétrole, céréales : la fièvre pourrait-elle se transformer en refroidissement ?

La semaine commence avec un nouveau plus haut record pour le cuivre et avec l’insinuation, à en croire une source improbable, selon laquelle la Réserve fédérale peut être en train de semer les germes de sa propre déchéance.

En premier lieu, parlons de notre ami le cuivre — le "Docteur Cuivre", comme on le surnomme parfois. Le métal rouge entre dans la composition de tant de choses — circuits électriques, plomberie, ordinateurs, climatisation, réfrigération, défibrillation, véhicules à moteur, etc. — que les traders utilisent sa demande et par conséquent son prix pour "diagnostiquer" l’économie mondiale.

A 4,59 $ la livre, ce bon docteur dirait que l’économie mondiale se porte comme un charme. Ou bien… indique un début de fièvre. Depuis sa chute en catastrophe à 1,25 $ environ, le prix du cuivre a pratiquement quadruplé en seulement deux ans.

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"Un truc hallucinant"
C’est en ces termes qu’Isabelle Mouilleseaux — normalement plutôt mesurée — décrit les performances de ce service pas comme les autres… et elle a raison !

+182% de performance cumulée depuis le 1er janvier 2011… 75% de recommandations gagnantes sur la même période… des gains de 49,6%, 23%, 30,5%, 31% en deux jours maximum par transaction…

A votre tour de ne pas en revenir !

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"La demande des marchés émergents a été le principal moteur des métaux industriels", remarque notre collègue Chris Mayer. Par conséquent, "ces métaux sont également les plus susceptibles de subir une baisse".

Mais quelles sont les probabilités pour que cela arrive ? Assez fortes. "Les métaux industriels en tant que secteur ne sont pas attractifs, tout simplement parce que je crois que la demande des marchés émergents ralentira", affirme Chris. "Ces pays connaissent trop d’évènements, trop souvent et trop vite".

Comme le pétrole, qui est revenu à 100 $ le baril, en prenant la mesure du Brent qui est devenue le nouveau standard mondial.

▪ Et les denrées alimentaires. "Dans le monde entier, les marchés émergents ont un gros problème avec la hausse des prix alimentaires", a écrit le mois dernier Chris aux lecteurs de sa lettre, Capital & Crisis. Et ce problème va sans doute empirer si l’on en juge son développement.

Le US Grains Council prévoit que les importations chinoises de maïs vont être multipliées par sept en seulement un an — passant de 1,3 million de tonnes métriques en 2010-2011 à neuf millions en 2011-2012.

Neuf millions de tonnes doubleraient le record précédent de 4,3 millions établi il y a 15 ans après une récolte catastrophique. Si cela se confirme, les facteurs de ces chiffres élevés sont au nombre de trois :

La Chine a été frappée par la sécheresse l’année dernière.

Mais la classe moyenne en augmentation dans le pays exige plus de viande… et la plupart du bétail et des porcs sont nourris au maïs.

Pire, la Chine a réduit ses stocks. "Nous avons appris que le gouvernement garde normalement des stocks à hauteur de 30%" de la demande annuelle, observe Terry Vinduska, président de l’US Grains Council, "mais ils sont actuellement à peine supérieurs à 5%".

"En Chine, les gens consacrent 50% de leurs suppléments en dollars à la nourriture", continue Chris. "En Inde, c’est plutôt 70%. La hausse des prix de l’alimentation est plus fortement ressentie sur ces marchés" qu’en Occident.

Les prix augmentent plus vite dans ces deux marchés. "En Inde, les prix de l’alimentation ont augmenté de 18% et sont à leur plus haut depuis un an. Même problème en Chine. Les prix ont augmenté de 5%, rien qu’en novembre".

"Dans le monde entier, cette hausse des prix alimentaires pose un gros problème aux marchés émergents. Le président de l’Indonésie essaie de faire en sorte que les gens cultivent eux-mêmes leurs propres piments. Et le gouvernement sud-coréen a récemment remis sur le marché ses réserves de secours de chou, de porc, de maquereaux, de radis et d’autres denrées alimentaires de base".

"Le boom des marchés émergents ne va pas aller bien loin face à une crise alimentaire ; si la Chine et l’Inde et le reste ralentissent, cela aura un gros impact sur toutes les actions et les matières premières les plus sensibles à la croissance des marchés émergents".

Nous surveillerons le prix des denrées alimentaires et celui du cuivre pour voir si et quand cette fièvre se transformera en un refroidissement.

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