La Chronique Agora

De la croissance du PIB à l’inflation, l’inefficacité prouvée de la Fed

▪ Comme vous le savez, cher lecteur, le principe des politiques de QE et de taux zéro de la Fed est de stimuler la demande. Une augmentation de la demande — c’est-à-dire plus de consommateurs dépensant plus d’argent qu’ils n’ont pas pour acheter plus de choses dont ils n’ont pas besoin — est censée être positive.

Les économistes de la Fed ont parié des milliers de milliards de dollars sur la question. Pas avec leur argent, bien entendu. Mais chaque année depuis 2009, ils ont mis leur argent sur le canasson de la consommation. Et chaque année, la vieille carne a échoué à gagner, se placer ou même se montrer. Puis, l’année suivante, ils ont doublé la mise… en chantant "le consommateur est de retour".

L’économie est constituée à 70% de dépenses de consommation, raisonnent les génies de la Fed. Tout ce que nous ferons pour stimuler les dépenses de consommation stimulera donc aussi l’économie.

Ce genre de logique simplette est soit d’une naïveté à couper le souffle, soit d’une idiotie à donner la migraine. Les consommateurs doivent avoir de l’argent avant de pouvoir le dépenser. Où vont-ils le trouver ? Si l’économie fonctionne correctement, ils le gagnent à la sueur de leur front. Mais si l’économie va mal ? Que sont-ils censés faire ?

Aucun problème, disent les économistes. On imprimera. Cet ersatz de monnaie est supposé pousser le consommateur à dépenser… suite à quoi les entreprises reviendront à la vie ! Elles lui offriront un emploi, augmenteront son salaire et il aura du vrai argent à dépenser !

Pourquoi se fatiguer à gagner de l’argent pour créer de la demande… quand on peut simplement l’imprimer ?

Attendez. Si la Fed peut simplement imprimer de l’argent pour augmenter la demande, pourquoi se donner la peine de faire autrement ? Pourquoi se fatiguer à gagner de l’argent pour créer de la demande… quand on peut simplement l’imprimer ?

Ce point n’a jamais été éclairci. Pas plus que les autorités n’ont remarqué que la demande de consommation résulte de l’épargne, de l’investissement, du travail, des compétences… et de toutes les autres choses nécessaires pour produire de véritables biens ou services. Ce n’est pas la demande des consommateurs qui engendre toutes ces choses. Dans l’idée, la demande est illimitée. Mais la production ne l’est pas.

Les preuves contre la Fed s’accumulent
Par ailleurs, il n’a jamais été démontré que la planification financière centrale fonctionne. En fait, depuis la semaine dernière et les chiffres de la croissance et de l’inflation américaines, nous avons de nouvelles preuves du contraire.

Ce que ces statistiques nous disent, c’est qu’il n’y a pas de véritable reprise. Simplement un boom bidon causé par l’argent facile.

Nous avons désormais deux mois de chiffres pour le deuxième trimestre. Ils nous disent exactement la même chose que ce que nous disaient les chiffres du premier trimestre. Les consommateurs ne dépensent pas comme si on était en 2007. Ils dépensent comme si on était en 2009… ou 2010… ou 2011… etc. En d’autres termes, ils dépensent comme des gens raisonnables qui ont compris comment fonctionne le système.

La Fed a rogné l’épargne, l’investissement et l’emploi. Maintenant, elle obtient ce à quoi on pouvait s’attendre… de mauvais chiffres du PIB !

La Fed donne à ses amis du crédit à un taux inférieur à celui de l’inflation. Les 1% deviennent plus riches. Et les 99% restants luttent pour joindre les deux bouts. Comme nous le disons sans cesse, les prix à la consommation grimpent plus vite que ne l’admettent les autorités. Cela laisse le ménage moyen avec moins d’argent à dépenser que ne le suggèrent les chiffres. Et nous en voyons l’effet dans les dépenses de consommation. La Fed a rogné l’épargne, l’investissement et l’emploi. Maintenant, elle obtient ce à quoi on pouvait s’attendre… de mauvais chiffres du PIB !

En bref, six années passées à "stimuler" l’économie en lui donnant plus de ce dont elle avait le moins besoin ont produit une reprise qui n’en est pas une… et plus de dettes.

Elle a aussi produit une économie nageant dans la graisse d’un système monétaire corrompu où quasiment toutes les courses sont truquées… les 1% gagnent à chaque fois… tandis que le consommateur parvient tout juste à se traîner autour de la piste en boitillant.

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