La Chronique Agora

Ni croissance ni embauche malgré l’assouplissement quantitatif de la Fed : pourquoi ?

▪ A mesure que nous comprenons comme fonctionne l’assouplissement quantitatif… et que nous voyons ce qu’il accomplit vraiment… nous en venons aussi à réaliser que c’est une politique bidon — quel que soit l’angle par lequel on la regarde ou presque. Le "ou presque" est important. Parce que si vous êtes un actionnaire, un banquier ou un zombie… vous aurez probablement trouvé les QE I, II et III plutôt agréables. Injecter de l’argent et du crédit dans le système bancaire a fait des merveilles pour les prix des actions… et pour les prix de l’immobilier aussi, apparemment. Mais ces politiques de relance ont en fait retardé une vraie reprise.

Comme nous l’avons souligné hier, aux Etats-Unis, le secteur privé représente encore trois quarts de l’économie. Si le secteur privé n’embauche pas, il est presque impossible, pour le secteur public, de compenser le manque.
 
Avec autant d’argent bon marché à disposition, on pourrait penser que les entreprises embaucheraient. Ce n’est pas le cas, en partie parce qu’elles n’ont qu’un accès limité au crédit. C’est vrai que les taux sont bas. Mais l’argent va au gouvernement. Les petites et moyennes entreprises — celles qui embauchent — n’en voient pas la couleur. David Malpass, dans le Wall Street Journal :

"Le crédit au secteur privé ne s’est développé que de 0,8% de la fin 2008 à la fin 2012, tandis que le crédit au gouvernement a augmenté de 58%".

M. Malpass explique également pourquoi les prix à la consommation n’ont pas grimpé, alors même que la Fed ajoute 85 milliards de dollars par mois au bilan des Etats-Unis. Au lieu d’augmenter les réserves "prêtables" des banques, le QE n’a fait qu’agrandir leurs "excès de réserves", qui ne sont ni prêtés par le système bancaire ni augmentés par le système de réserve fractionnelle.

Cette politique a simplement pour effet de maintenir les coûts de l’emprunt au plus bas pour le gouvernement et les grandes institutions financières. Les grosses huiles obtiennent l’argent. La classe moyenne, les créateurs d’emploi, les salariés et les entrepreneurs, non. Résultat ? Pas de reprise.

Les spéculateurs gagnent de l’argent avec la hausse du cours des actions — ces dernières ont pris près de 130% depuis 2009. Le revenu réel médian américain, en revanche, est toujours en baisse de 5% durant la quatrième année de ce qui devrait être une "reprise".

 

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