▪ La plus grande fraude de l’économie, c’est l’économie elle-même.
Quel est le but d’une économie ? Que les gens obtiennent ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin. Plus l’économie est efficace, plus les gens obtiennent de choses, tout en faisant moins d’efforts et en dépensant moins de ressources.
Gâcher des milliers de milliards de dollars simplement pour « protéger l’économie » n’a aucun sens. Le but même d’une économie, c’est de créer plus de choses… pas de les gaspiller. On pourrait aussi bien essayer de se suicider pour rester en bonne santé.
La plupart des économistes sont des idiots ou des canailles. Les canailles parmi eux veulent décrocher des postes prestigieux et des Prix Nobel en offrant des conseils insensés. Les idiots pensent que ça fonctionnera.
Il y a quelques mois, ils s’inquiétaient des pics. Il y avait un pic de la production pétrolière. Il y avait un pic de la production alimentaire. Il y avait un pic de l’eau potable. Ensuite, on a dû atteindre un pic des pics.
Aujourd’hui, il y a un pic des creux. Tout à coup, les pics sont loin. Les prix des matières baissent au lieu de grimper. La déflation inquiète les économistes, pas l’inflation. La déflation est une entrave à la croissance, tout le monde en est convaincu.
▪ La croissance est-elle vraiment si importante ?
En réalité, le débat européen est principalement une dispute pour savoir quelle solution frauduleuse causera de la « croissance ». Les partisans de l’austérité pensent qu’il faut lever le pied sur les dépenses gouvernementales. Cela augmentera la confiance des investisseurs dans les obligations gouvernementales. Les autorités pourront à nouveau emprunter. L’économie se développera. Tout ira bien.
Les partisans de la relance ciblent directement la croissance. Ils veulent que les autorités dépensent… créant des emplois, du revenu, des dépenses et ainsi de suite.
Paul Krugman s’exprimait hier dans le Financial Times :
« Alors que le secteur privé est engagé dans un effort collectif pour moins dépenser, la politique publique devrait agir comme force stabilisatrice et tenter de soutenir les dépenses ».
Selon Krugman, le vrai problème est un manque de demande. Les gens ne veulent simplement pas dépenser leur argent. Une chose à laquelle il faut remédier !
Pourquoi ? Pourquoi ne pas laisser les gens décider par eux-mêmes ce qu’ils veulent dépenser et quand ils veulent épargner ? Pourquoi laisser le gouvernement faire pour eux ce qu’ils ne veulent pas faire ? Krugman ne se donne pas la peine d’y penser.
Il s’inquiète de la croissance. Il a peur que l’économie s’effondre complètement avant que les mesures d’austérité ne mènent à la croissance. Le groupe de l’austérité s’inquiète quant à lui de ce que la « croissance » générée par le gouvernement fera exploser l’économie avant qu’elle n’ait une chance de se transformer en véritable croissance du secteur privé.
Aucun des deux côtés ne doute que la croissance soit la clé. Quasiment tout le monde est d’accord : il faut poursuivre la croissance. « Le héros » Ben Bernanke le fait en imprimant de la monnaie. Les gouvernements le font en accumulant des déficits de plusieurs milliers de milliards de dollars.
Personne ne doute que la « croissance » soit la clé du progrès, du bonheur, voire du Paradis. Mais nous n’avons là que les fondations de la grande escroquerie.
Pourquoi les économistes pensent-ils que la « croissance » est si extraordinaire ? Parce qu’ils peuvent la mesurer…
Les économistes peuvent mesurer le PIB. Ils peuvent dire quand il grimpe… ou quand il baisse. En général, plus il y en a, mieux c’est… parce que ça signifie que l’économie crée plus de choses.
Mais la croissance est-elle bénéfique ? Est-elle synonyme de progrès et de prospérité ? « Plus de choses », est-ce vraiment ce dont le monde a besoin ?
Il y a seulement cinq ans, le magazine TIME pensait que les Etats-Unis avaient besoin de plus de choses… sous la forme de maisons. Il y a 70 ans, les Etats-Unis avaient besoin de plus de choses… sous la forme de chars d’assaut et d’avions de combat.
Il y a 40 ans, les économistes américains — notamment Samuelson — étaient convaincus que l’économie soviétique ne tarderait pas à dépasser l’économie américaine. Pourquoi ? Elle pouvait produire plus de choses. Ils avaient des graphiques démontrant que la production de choses en Union soviétique augmentait… et qu’elle surpasserait celle des Etats-Unis quelques années plus tard.
Et que s’est-il passé ? Cela n’avait pas d’importance. Les choses n’avaient aucune valeur.
A suivre…