La Chronique Agora

Des crises de plus en plus fréquentes

crise économique

Lorsqu’on applique les mauvaises solutions à un problème, il ne faut pas s’étonner que rien ne se résorbe. Il en va de même pour l’économie – que les autorités s’appliquent à affaiblir depuis des décennies.

 Pourquoi les gouvernements et les banques centrales mettent-ils en place autant de plans de relance et autres injections monétaires, nous demandions-nous hier ? Est-ce que cela aide vraiment l’économie ? A qui est-ce que cela profite vraiment ?

En réalité, les gouvernements qui ressentent le besoin « d’augmenter l’inflation » – ce qu’aucun consommateur n’a jamais exigé nulle part – le font parce que c’est dans leur propre intérêt. Ils sont en effet les premiers à percevoir la monnaie nouvellement créée et ils sont les seuls à réellement profiter de l’inflation.

Même les secteurs qui profitent de relations privilégiées avec les autorités ne bénéficient pas pleinement de l’inflation, l’impôt des pauvres. Ils subissent en effet l’augmentation de l’ensemble de leurs coûts ainsi que des prix des importations.

Cela a des effets dévastateurs pour les citoyens concernés…

En effet, puisque leur diagnostic est toujours le même, les autorités répètent et accumulent sans cesse les mêmes erreurs. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que chaque phase de reprise économique soit plus lente, plus anémique et débouche sur un niveau d’endettement encore plus élevé que lors de la précédente.

Faiblesse croissance des reprises

Il y a quatre raisons principales à cette faiblesse croissante des phases de reprises économiques.

Premièrement, les gouvernements estiment que le problème réside dans une insuffisance de la demande et se présentent eux-mêmes comme la solution en s’appuyant sur les épargnants pour financer leurs programmes via les impôts et l’inflation.

La meilleure façon de stimuler le PIB ? Des projets pharaoniques et superflus, de grands travaux d’infrastructures qui ont pour effet d’augmenter à court terme les dépenses comptabilisées dans le PIB.

Il est nécessaire de construire des infrastructures, bien évidemment, mais il faut savoir faire la différence avec une situation dans laquelle un pays décide d’utiliser les dépenses dans les infrastructures comme un subterfuge pour altérer artificiellement les chiffres de la croissance. Les autorités ordonnent de construire n’importe quoi à n’importe quel prix. Au lieu d’une économie plus solide, il en résulte une dette massive néfaste au dynamisme économique.

Deuxièmement, les politiques de relance de la demande ont pour effet de soutenir des secteurs en voie d’obsolescence, au détriment des épargnants, des salariés et des secteurs réellement productifs.

Les gouvernements subventionneront et soutiendront toujours les secteurs inefficients au détriment des plus efficients étant donné que leur unique objectif est de maintenir les activités qu’ils estiment viables et d’éviter des destructions d’emploi. Ce n’est pas le résultat de mauvaises intentions ou d’objectifs malveillants, c’est simplement le besoin de perpétuer le monde du passé dans lequel ils étaient habitués à vivre.

Troisièmement, les injections massives de liquidités et les taux bas représentent l’équivalent de subventions indirectes aux secteurs inefficients. Les premiers et les plus grands bénéficiaires des « politiques monétaires non conventionnelles » seront, par définition, les plus endettés et les moins productifs.

C’est pourquoi la croissance de la productivité et la vitesse de circulation de la monnaie ralentissent pendant les périodes de création monétaire et de déficits budgétaires excessifs.

Quatrièmement, le cercle vertueux du crédit s’est brisé. Le processus de destruction créatrice a été pratiquement éliminé, les mauvais investissements sont encouragés par le biais de taux d’intérêt excessivement faibles et les liquidités injectées sont absorbées par les actifs financiers ainsi que les secteurs improductifs.

L’inflation n’augmente pas autant que les planificateurs centraux l’auraient souhaité, car rien ne peut arrêter le progrès technologique et les gains de productivité, même s’ils essaient, et parce que le refinancement perpétuel de la dette permet de maintenir les surcapacités. Les liquidités massives qui sont déversées et les taux bas ont pour conséquence une démultiplication des entreprises zombies.

La proportion d’entreprises dont le bénéfice d’exploitation est insuffisant pour couvrir le poids des intérêts sur leur dette continue de s’accroître malgré des taux d’intérêt extrêmement bas et les plans supposés « relancer » la croissance.

Des signes supplémentaires des problèmes à venir

Pendant des décennies, les politiques de soutien à la demande ont montré des résultats décroissants sans pour autant être létales, mais à présent le monde a répété ces mêmes politiques un si grand nombre de fois qu’elles sont simplement arrivées à bout de souffle.

Les taux sont à des niveaux planchers insoutenables, il y a un excès de liquidités et il n’y a pas véritablement de marges de manœuvre budgétaires du côté des Etats qui ne peuvent guère mettre davantage à contribution les épargnants qu’ils ne le font déjà.

Plus les gouvernements affirment que nous devrions dépenser davantage et épargner moins, plus la réaction des agents économiques s’affaiblit.

Les gouvernements et les banques centrales transforment en crise ce qui n’était au départ qu’un ralentissement modéré et parfaitement sain en refusant les cycles économiques et, pire encore, en prétendant pouvoir les inverser.

Promouvoir un système économique basé sur la dette conduit nécessairement à des crises plus fréquentes, avec des cycles économiques plus courts et des récessions de plus en plus brutales.


Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici

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