La Chronique Agora

La crise monétaire est votre meilleure alliée

Le rôle profond de l’or dépasse la « simple » protection de votre épargne ; il remonte aux racines de l’humanité.

La fausseté, le mensonger, le bidon, sont au centre de ce monde en tant que moyens à la fois d’imposer leurs lois pour les maîtres et de résister à cette loi pour les sujets/serfs.

Je soutiens que dans cette voie il n’y a pas de victoire possible : ce n’est pas en se battant sur le champ de bataille dessiné par les élites que les peuples gagneront. C’est en faisant alliance avec la vérité, l’authentique, avec les lois du réel et de la nature, que les peuples peuvent gagner.

Les couches populaires n’ont qu’un allié : la dialectique de l’Histoire, le jeu des forces antagoniques – bref, le meilleur allié des populations actuellement, c’est la crise monétaire en cours.

La crise monétaire oblige les élites à prendre encore plus de risques, à aller encore plus loin dans le mensonge, dans le cynisme et la destruction des fondements du système. La crise fait son travail : elle sape, elle ronge, elle fragilise – la taupe creuse.

La taupe est votre alliée ; elle va marquer les limites des pouvoirs des apprentis sorciers et faire chuter leurs idoles.

L’imaginaire ne remporte pas de victoires

On ne gagne pas dans l’imaginaire, on ne gagne qu’en prenant appui sur les contradictions internes du réel.

La monnaie, la Valeur, les valeurs, sont au cœur des contradictions ; elles sont au cœur de la crise de la dette et donc au cœur du mensonge qui consiste à dire que les dettes valent quelque chose, qu’on peut en émettre à l’infini – et que pour maintenir leur valeur… il suffit d’en émettre encore plus.

La dialectique qui est à l’œuvre, c’est celle-ci : l’émission infinie de dettes d’un côté – et de l’autre, la prétention que face à cet infini, le monde, lui, n’est pas fini. Le système actuel « imprime » de l’infini, du sans-limite sur du fini, sur du limité. Et il le fait parce qu’il a instillé une croyance, une foi religieuse, il a détourné le sacré qui était apanage du divin et en a drapé les faux prophètes de la monnaie.

L’or pour reprendre contact avec le réel

L’or – dont nous avons commencé à parler vendredi – c’est la réintroduction de la vie, celle dont on dit que « nous ne sommes vivants que d’être mortels ».

L’or, c’est la réintroduction de notre condition de mortels. C’est le retour du tragique face à ces misérables corrompus, pourris, menteurs qui vivent dans les égouts du dramatique.

L’or, c’est la noblesse, l’héroïsme, la flamboyance de la vie ; c’est aussi notre finitude face au rêve/pacte faustien de l’éternité et de la toute-puissance.

Dans ce monde où aussi bien les signes monétaires que la parole sont de la fausse monnaie, l’or est le réel – un réel humain bien sûr, culturel, qui résiste à la folie de l’imaginaire dans lequel les dominants et le système veulent vous noyer. C’est votre bouée pour surnager, et pas seulement financièrement.

L’or a à voir avec le symbolique, avec ce qui reflète vraiment, authentiquement le monde ; il est le redresseur de la dérive qui tord, qui fausse, qui mystifie. L’or est un empêcheur de baiser le peuple en rond ! L’or, c’est la question de Kant : tu prétends avoir cela ? Mais l’as-tu dans ta bourse ? Montre-le !

L’or est un en-soi qui reste un en-soi alors que tout le reste n’a sa valeur que par « l’autre », le petit « autre », le petit maître façon Macron qui cherche à commander. L’or a sa valeur par « l’Autre », le grand « Autre », le symbolique qui est à la racine de notre humanité.

Monnaie des maîtres contre monnaie suprême

La monnaie-papier, c’est la monnaie des maîtres ; l’or, c’est la monnaie suprême, en soi, en elle-même. Elle ne dépend de personne d’autre que l’inconscient collectif, social, millénaire, constitutif de notre humanité. En ce sens, l’or est un archétype qui nous habite, nous les humains. A moins que ce ne soit encore plus ; nous habitons cet archétype.

Quand le patron de Goldman Sachs dit j’accomplis l’œuvre de Dieu, il vous livre la clef de la compréhension du système : il se prend pour l’intermédiaire de Dieu, son envoyé.

Il affirme sa névrose, et la filiation de sa névrose – celle qui consiste à dire et à penser que quand on travaille le pognon on est le chef, le maître, le dieu sur terre. C’est la même névrose que celle du juge qui, étant censé interpréter la loi, croit qu’il incarne la justice ; ou que les députés du LREM qui, quand ils sont agressés, prétendent que l’on agresse la République !

Tout ce qui est papier, finance, monnaie est fait à la main, c’est-à-dire manipulé… et qui dit manipulé dit pouvoir. Tout cela est fait à la main, de la main des maîtres, et leur escroquerie consiste à faire croire que cela vient en haut, que l’on ne peut y échapper, que c’est une fatalité.

L’or est un refus

Eh bien non, ce n’est pas une fatalité car c’est humain immanent et non pas transcendant. Ce n’est pas au-dessus de vous ; c’est à votre niveau mais vous ne le savez pas. On vous fait croire que c’est au-dessus et que c’est un « il faut » tombé du ciel.

Les classes supérieures ont récupéré le sacré, elles l’ont fait redescendre sur terre et elles l’ont confisqué. Et elles l’ont plaqué, elles l’ont foutu dans le pognon, la monnaie et la finance ; c’est leur reprendre ce sacré qu’ils ont volé que d’acheter de l’or. C’est tirer le tapis sous leurs pieds, c’est découvrir la béance qu’ils cachent que d’acheter de l’or.

Psychologiquement, vous sentez bien, confusément, intuitivement, que l’or est un refus, une colère rentrée, un gigantesque doute, une colossale mise en cause de ceux qui prétendent diriger les affaires.

Je ne suis pas persuadé, depuis les dizaines d’années que je parle et analyse l’or, je ne suis pas persuadé que le mouvement vers l’or soit principalement motivé par la peur. Ou même l’instabilité. Non, pour moi, c’est moins la peur que la colère qui est déterminante.

L’or est au plan psychologique un moyen de dire non, presque de voter « contre », c’est quasi une révolte. Pas étonnant que les gilets soient jaunes. Au moment où l’on ressent à quel point on est impuissant à modifier le cours des choses, on se tourne vers l’or.

L’or a ce pouvoir de vous mettre en marge, de dire « je ne joue plus », de vous isoler, de faire en sorte qu’une sphère redevienne vôtre et ne dépende pas de ces élites méprisables qui vous salissent, vous imposent leurs lois scélérates. Il y a un lien entre l’or et la préservation de ce que vous êtes, sauvegarde de votre identité.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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