La Chronique Agora

Crise et choc géopolitique : les deux sont possibles d’ici six mois

p>▪ Deux catalyseurs pourraient provoquer un rally du marché obligataire, disions-nous vendredi : la crise et un choc géopolitique. Voyons cela plus en détails…

Il paraît excessif de parler d’une nouvelle crise : nous nous remettons à peine de la dernière en date. Mais la reprise a été très faible et elle date maintenant de 72 mois, ce qui est beaucoup plus long que la moyenne des reprises depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. C’est même très long si l’on se base sur les plus fortes reprises enregistrées depuis 1982.

Certes, ce n’est pas parce que la reprise est longue qu’elle ne peut pas l’être encore plus. Toutefois, les données montrent des signes de récession. La création d’emplois a atteint un pic en novembre dernier aux Etats-Unis. Au cours de ces cinq derniers mois, les ventes au détail ont été décevantes sur quatre mois.

Le PIB US sera probablement négatif au premier trimestre 2015, lorsque les révisions seront annoncées

Le PIB US sera probablement négatif au premier trimestre 2015, lorsque les révisions seront annoncées. Au deuxième trimestre, le tracker de la Fed d’Atlanta qui suit le PIB en temps réel montre que la croissance est à peine positive, avec une tendance à la baisse.

Ce type de croissance, faible et en baisse, et ces conditions à la limite de la crise, sont totalement incohérents avec les taux d’intérêt réels de 3,0%. En fait, ce taux réel excessivement élevé est l’une des raisons pour lesquelles la croissance est si faible.

Puisque la Fed ne peut pas exercer de stimulation en réduisant les taux qui sont déjà à zéro, le marché obligataire devra faire le job de la Fed pour y parvenir.

Deuxièmement, il ne faut pas oublier la possibilité d’un choc géopolitique qui précipiterait les investisseurs du monde entier dans le marché des bons du Trésor US pour y trouver refuge.

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Après l’échec du président Obama à respecter sa propre "ligne rouge" en Syrie en 2012, les dictateurs en Russie et en Chine ont perçu les Etats-Unis comme faibles et ont décidé de les tester dans divers domaines.

La Russie a envahi la Crimée en 2014 et soutient depuis un mouvement séparatiste en Ukraine occidentale. La Chine a étendu ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale et n’hésite plus à y construire des îles artificielles en y installant des plate-formes pétrolières.

L’Ukraine et la mer de Chine méridionale sont comme des bornes géopolitiques dans la zone eurasienne. La confrontation permettra de mettre à l’épreuve les alliances militaires américaines avec l’OTAN et les Philippines.

Les tensions s’aggravent et la probabilité d’une confrontation militaire directe est élevée

Reste à savoir si une guerre éclatera, mais les tensions s’aggravent et la probabilité d’une confrontation militaire directe est élevée.

Au vu du niveau élevé actuel des taux d’intérêt réels américain, une récession ou un conflit géopolitique suffirait à déclencher un rally obligataire. La possibilité que les deux événements aient lieu d’ici six mois ne peut être exclue.

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