La Chronique Agora

Crise de la dette : la Zone euro pourrait entraîner les Etats-Unis dans le gouffre

▪ Les conditions économiques aux Etats-Unis sont « terrifiantes » a déclaré cette semaine Mohamed El-Erian. M. El-Erian est, comme vous le savez peut-être, le bras droit de Bill Gross chez Pimco, le plus grand fonds obligataire au monde. Il estime que les Etats-Unis ont une chance sur deux de repartir en récession.

« Qu’est-ce qui est le plus terrifiant ? » a demandé pour la forme El-Erian lors d’une interview sur Bloomberg TV. « Nous discutons à propos du risque de récession à un moment où le chômage est déjà trop haut, à un moment où un quart des propriétaires n’arrivent plus à rembourser leurs emprunts, à un moment où le déficit fiscal est à 9% et à un moment où les taux d’intérêt sont nuls ».

« La grande inquiétude est que les Etats-Unis basculent avec l’Europe. Or la situation en Europe empire ».

En effet. Selon un journal belge, un plan pour sauver la banque hybride franco-belge Dexia n’a pas pu avoir lieu. Cet échec a alimenté les discussions selon lesquelles la France doit puiser plus profond dans son fonds de sauvetage… ce qui, à son tour, a poussé l’agence Fitch à déclarer qu’elle pourrait revoir le triple A de la France.

Voilà les principales nouvelles d’Europe. En arrière-plan, on trouve cette effrayante petite ritournelle : une adjudication d’obligations allemandes a échoué cette semaine.

Le gouvernement allemand espérait vendre pour six milliards d’euros de Bunds à 10 ans. Il n’a pu en tirer que 3,644 milliards d’euros.

« L’adjudication reflète la profonde défiance [envers] le projet euro, plutôt qu’une défiance vis-à-vis des obligations d’Etat allemandes », tente de rassurer un analyste de la Danske Bank dans une déclaration au Wall Street Journal.

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J’EN AI MARRE !!!
J’en ai ASSEZ d’entendre parler des déficits de la Zone euro… de la monnaie papier contre l’or… des Triple A ou Triple Z… des problèmes des PIIGS… et autres théories économiques ENNUYEUSES sur lesquelles vous n’avez AUCUN contrôle.

La vérité, c’est que si vous voulez faire des gains dans les marchés actuels, rien de tout ça n’a d’importance !

Il suffit d’aller chercher les opportunités ailleurs : je vais vous montrer comment

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Mais si on consulte le très sérieux hebdomadaire allemand Der Spiegel, on peut y lire, dans un article publié hier : « on est en droit de se demander combien de temps l’Allemagne pourra encore être considérée comme un refuge de stabilité et de sécurité ».

« La gestion du budget de l’Allemagne n’est pas aussi exemplaire qu’on pourrait le croire et la dette nationale a dépassé de loin les limites imposées par l’Union européenne. A certains égards, les finances de l’Italie sont en bien meilleure forme ».

▪ La Réserve fédérale prévoit de mettre en oeuvre une nouvelle série de stress tests sur 31 des principales banques américaines — ce sera la troisième fois depuis que Lehman et tout le reste a touché le fond il y a trois ans. Cette série de tests sera censée évaluer la capacité des banques du pays à résister à une intensification soudaine de la crise de la Zone euro.

Nous vous épargnerons le suspense : nous nous attendons à un résultat similaire aux deux tests précédents — une diffusion limitée des données, soigneusement conçue pour dissimuler la capitalisation trop légère de chaque grande banque.

« Quand allez-vous vous réveiller ? » demande David Stockman, ancien directeur du budget de Ronald Reagan.

Pourquoi cette colère de Stockman ? Avec l’échec de la « super-commission », les discussions à Washington sont parties sur une extension des exemptions fiscales de la Sécurité sociale de cette année sur l’année prochaine (110 milliards de dollars), plus une prolongation de l’allocation chômage au-delà des 26 semaines traditionnelles (200 milliards de dollars).

« Je ne sais pas à quoi joue Washington », déclare M. Stockman. « Penser que nous pouvons continuer à emprunter aux marchés 100 milliards chaque mois, que la Fed peut continuer à faire tourner ses rotatives et que tout se passera bien… C’est ce que les Européens croyaient. Regardez où ils en sont aujourd’hui ».

Une nouvelle dégradation de la dette souveraine américaine est une « certitude » ajoute-t-il. « Ce n’est qu’une question de temps ».

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