▪ Les marchés américains sont revenus à la vie le mois dernier. Pour les aveugles de l’économie et les sourds de la politique, ceci est un signe clair que tout va pour le mieux au royaume de Mammon.
Le Dow a gagné 700 points. En pourcentage, l’indice S&P 500, calculé sur une assiette plus large, a encore plus haussé. Le dollar s’est lui aussi renforcé, alors que les investisseurs européens inquiets se dirigent vers la « sécurité » de la monnaie la moins mauvaise qu’ils peuvent trouver.
Pourtant… L’industrie américaine, un « pilier de l’expansion », semble traverser une mauvaise passe. Des rapports publiés cette semaine nous apprennent que (ce qui fut à une époque) la colonne vertébrale de l’économie américaine s’est « inopinément » contractée pour la première fois en trois ans. Selon Bloomberg :
« […] un rapport publié par l’Institute for Supply Management a informé que l’indice ISM Manufacturier a chuté à 49,7. C’est pire que la prévision la plus pessimiste d’une étude Bloomberg News, à 53,5 en mai. Des chiffres inférieurs à 50 sont signes d’une contraction. Les indicateurs de commandes, de la production et des demandes d’exportation ont chuté à leur plus bas depuis trois ans ».
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« Arrêtez tout ! » nous a dit Isabelle Mouilleseaux il y a quelques jours.
« Les affaires reprennent ! »
De quoi voulait-elle parler ? De la décision de la BCE de baisser son taux directeur… ce qui a instantanément provoqué une chute de l’eurodollar.
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Les chaînes de montage ralentissent le rythme alors que les consommateurs réduisent leurs achats de véhicules et d’autres biens, et que les entreprises limitent leurs investissements dans de nouveaux équipements. En même temps, les marchés d’exportation pour les industriels comme DuPont Co. (DD) et Steelcase Inc. (SCS) sont confrontés à une situation plus difficile tandis que l’Europe doit faire face à une crise de la dette et que les économies asiatiques, dont la Chine, s’affaiblissent.
« L’industrie ralentit », observe Neil Dutta, économiste chez Renaissance Macro Research LLC à New York, dont la prévision à 50,5 était la plus basse dans l’étude Bloomberg. « Cela est cohérent avec l’idée que l’incertitude pèse sur les entreprises. L’Europe fait fléchir le secteur des exportations ».
Amusant comment les mauvaises nouvelles sont toujours « inattendues » ou « pires que prévues ». Les économistes sont comme des boxeurs qui s’attendent toujours à donner des coups… mais jamais à en recevoir. Les mauvaises nouvelles semblent toujours les prendre par surprise, mettant K.-O. leurs modèles de charlatan et leurs pseudo-théories. Hélas, il faut un minimum d’intelligence pour ressentir la douleur. Même mortifié, l’économiste rebondit toujours sur ses pieds… et il reste toujours non préparé au prochain uppercut.
▪ En Europe, c’est pire…
Il devrait suivre notre conseil : jeter l’éponge, raccrocher les gants et faire une pause.
Une consolation : au moins les Etats-Unis ne sont-ils pas l’Europe. Pas encore. Les chiffres publiés cette semaine montrent que l’activité manufacturière espagnole a chuté à son plus bas niveau depuis mai 2009.
« Les économistes s’attendaient à un mauvais chiffre », rapporte un journal, « mais cela est encore pire que prévu. Cela souligne la détérioration constante de l’économie espagnole, qui est déjà en récession ».
L’histoire se répète à travers toute la Zone euro, où l’activité manufacturière ne cesse de ralentir de la Tamise au Danube. L’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas et la Grèce ont tous enregistré une croissance négative. Comme tout le monde (excepté les économistes) pouvait s’y attendre la situation de l’emploi a empiré également, le taux de chômage s’élevant à 11,1% au cours du mois de mai… un record depuis la création de l’euro.
Comme c’est le cas partout ailleurs, les chiffres du chômage ne racontent qu’une partie de l’histoire. Le problème est aussi d’ordre démographique : un nombre croissant de jeunes européens continuent de subir un taux de chômage excessivement élevé. Même dans les pays de l’Eurozone en moins mauvaise situation, le chômage des actifs considérés comme « jeunes » oscille entre 8% et 10%. Mais en Espagne et en Grèce, une personne sur deux âgée de moins de 25 ans est sans emploi. Que feront ces jeunes de tout ce temps d’oisiveté ? Accepteront-ils avec résignation leur destin sans espoir et sans travail ? Hériteront-ils sans rechigner de la dette à laquelle leurs pères les ont entravés ? Paieront-ils des programmes d’aide sociale obligatoires qui selon toute probabilité n’existeront plus lorsqu’il sera temps pour eux d’en recevoir les bénéfices ?
Il n’y a pas à s’inquiéter, affirment ceux qui ont créé les conditions nécessaires à ce gâchis… et qui continuent de jeter le bon argent (des autres) après le mauvais. La Troïka arrive ! Oui, cher lecteur, après plus d’une décennie d’interventions, d’ingérences et de (dé)réglages en tout genre, les étatistes sont de retour pour empirer la situation. Lu sur MarketWatch :
« Une délégation de responsables de la Commission européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne — appelés la Troïka — entamera jeudi une visite de trois jours à Athènes pour évaluer les progrès accomplis par la Grèce dans la mise en oeuvre de son dernier programme de renflouement de 173 milliards d’euros ».
« Cette visite de la Troïka commencera jeudi et se terminera samedi », explique un responsable du gouvernement grec.
Quels dégâts ces technocrates stupides espèrent-ils provoquer qu’ils n’ont pas déjà causé ? Le peuple n’en a-t-il pas assez de leur… engagement ?