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Créditisme : Sans argent réel pas de valeur réelle

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Le dollar d’après 1971 est une imposture. C’est l’enfant du « créditisme ». Il n’a aucune corrélation avec la mesure de la création de richesse réelle, il ne mesure que l’endettement et fait la fortune de l’industrie financière.

Revenons aux fondamentaux.

Nous remettons tout le monde sur la même longueur d’onde… en apprenant ensemble… en reliant les données entre elles… et en essayant de comprendre ce qui arrive.

Nous avons accompli une avancée en identifiant la source de ces innombrables tendances actuelles, bizarres et grotesques.

Il s’agit de l’argent, du nouveau dollar postérieur à 1971.


Quarante-cinq ans plus tard, un nouveau reset monétaire, un D-Day, pourrait se produire très prochainement. Peut-être même avant la fin de ce mois. Vous pourriez en profiter, très simplement. S’il arrive, vous serez idéalement positionné sur les marchés financiers. Tout est expliqué ici.


Le Dollar, cet imposteur

Ce nouveau dollar est vert. Avec, on peut acheter des choses.

Certes, il a perdu plus de 80% de son pouvoir d’achat depuis sa mise en circulation.

Pour autant, il n’est pas si mauvais.

Comparé au peso argentin (taux d’inflation actuel : 47% par an), il est formidablement solide.

Mais ce nouveau dollar est un imposteur. L’ancien dollar, lui, était lié à l’or, à taux fixe. Et l’or était ancré dans l’économie réelle.

Le nouveau dollar n’est pas adossé à l’or.

Warren Buffet, investisseur milliardaire, pense qu’il est idiot de payer quelqu’un pour extraire de l’or… que l’on remet ensuite sous terre pour l’entreposer, et payer quelqu’un pour monter la garde.

Mais Buffet néglige un élément vital : l’argent réel est nécessaire afin de créer de la richesse réelle.

C’est ce qui fait que l’économie fonctionne bien. L’argent nous aide à décider à quel moment acheter et vendre… à quel moment investir et à quel moment s’abstenir… et à quoi consacrer notre temps précieux ainsi que nos ressources non moins précieuses.

Argent réel implique valeur réelle

L’argent réel possède une valeur réelle.

La quantité de monnaie, lorsqu’elle était adossée à l’or, augmentait presque aussi vite que l’industrie minière pouvait extraire de l’or, ce qui équivalait à peu près au rythme de croissance de l’économie.

Donc, lorsque les gens gagnaient plus d’argent, ils avaient droit à davantage de richesse réelle.

Mais le nouvel argent, lui, fut une imposture.

Les gouvernements, les banques pouvaient en ajouter autant qu’ils le souhaitaient. Mais cet argent ne créait aucune richesse réelle et n’en était même pas un indicateur. Il se contentait de la dérober à ceux qui la possédaient.

C’était comme si Peter Angelos, propriétaire des Oriole, l’équipe de baseball de Baltimore, tentait de faire venir plus de monde au stade en imprimant des tickets d’entrée supplémentaires.

A l’image du faux billet pour un match de baseball, le nouvel argent n’est pas parvenu à créer par magie un siège supplémentaire dans le stade.

La Fed a procuré aux banques des fonds faciles à obtenir… et les banques les ont prêtés à tour de bras à leurs clients.

Chaque nouveau prêt bancaire créait de l’argent qui n’existait pas auparavant. De l’argent venu de nulle part. Aucune richesse supplémentaire n’y était rattachée. Uniquement des crédits.

Voilà pourquoi certains économistes qualifient ce nouveau système de « créditisme « . Car ce nouvel argent n’est plus basé sur la richesse réelle mais sur le crédit.

Or le revers du crédit, c’est l’endettement.

Vous cernez déjà le problème. Il n’y a pas de limite à l’argent réel que vous pouvez avoir. Chaque nouveau dollar représente de la richesse supplémentaire.

Avec l’argent du crédit, c’est différent.

Avec le crédit, vous savez que vous pouvez augmenter vos dépenses de façon spectaculaire. Mais vous savez également qu’il y a une limite à ce que vous pouvez emprunter.

Il arrive un moment, au bout du compte, où vous n’avez plus les moyens de rembourser les intérêts de votre dette. Et là, c’est la faillite. Vous êtes insolvable.

Une nouvelle crise du crédit

Avec l’argent réel, plus vous en avez, plus vous devenez riche.

Mais à mesure que le volume d’argent issu du crédit augmente, l’économie devient de plus en plus vulnérable à un retournementdu cycle de crédit.

A mesure que le volume de dettes augmente, la qualité diminue. C’est ce qui est en train de se produire avec l’endettement des entreprises.

Rappelez-vous, depuis 2008, les entreprises ont énormément emprunté. Selon les analystes de Goldman Sachs, les entreprises américaines ont plus que doublé leur endettement depuis la faillite de Lehman Brothers.

Et c’est un gros problème…

Voici ce qu’écrit Michael Lewitt, rédacteur de la newsletter The Credit Strategist :

Fin août, 113 entreprises avaient déjà fait défaut sur leurs dettes, en 2016, ce qui correspond au nombre total de défauts enregistrés en 2015. Le taux de défauts par rapport à la même période l’an dernier était déjà en hausse de 57%. Au cas où cela intéresserait quelqu’un (il semblerait que non), la dernière fois que le taux de défauts a atteint ces proportions, c’était en 2009 : 208 sociétés ont fait défaut pendant la crise financière.

Oui, préparez-vous à une nouvelle crise du crédit : cette fois, elle sera axée sur l’endettement des entreprises.

« Mais, attendez », me direz-vous, « le gouvernement peut imprimer de l’argent. Il peut s’assurer que nous ne subissions plus jamais une crise du crédit, non ? »

Hélas, non. Il ne peut pas créer d’argent réel. Il ne peut qu’imprimer de nouveaux tickets correspondant à des places qui n’existent pas. Autrement dit, il ne peut qu’aggraver le problème sous-jacent, en prêtant davantage d’argent à des gens qui ne peuvent le rembourser.

La première grande faille du système de l’argent basé sur le crédit s’est produite en 2008, lorsqu’un abîme s’est ouvert entre le crédit hypothécaire et la capacité de remboursement des propriétaires de maisons.

Les prix de l’immobilier se sont effondrés. Une maison sur 20 faisait l’objet d’une procédure de saisie en 2010… et le taux de suicides a augmenté de 20%.

Et le voilà, l’énorme secret, inavouable, de ce système… et la raison pour laquelle les riches l’apprécient tant… et donnent tous ces millions à Hillary Clinton pour qu’elle le fasse perdurer.

Les riches vont au stade avec leurs faux billets d’entrée et y trouvent toujours une place assise

Lorsque la bulle de l’immobilier a éclaté, environ 800 milliards de dollars (notre estimation) de biens immobiliers ont fait l’objet de procédures de saisie.

Les maisons sont des actifs réels. Lorsque les propriétaires n’ont plus été en mesure de rembourser, leurs maisons sont passées aux mains des banques qui avaient prêté de l’argent contre une hypothèque.

Ces banques n’avaient pas construit ces maisons. Elles n’en avaient jamais été propriétaires. Elles n’avaient jamais gagné l’argent prêté pour leur acquisition, non plus.

L’argent ne provenait pas non plus d’épargnants ayant déposé leur argent à la banque. C’était de l’argent que personne n’avait jamais gagné. Il était fictif.

Mais cela n’a pas empêché les banques d’utiliser cette fausse monnaie pour s’emparer d’une richesse réelle : nos maisons.

Et voilà comment les riches – très concentrés dans le secteur financier – deviennent plus riches, grâce à ce nouveau système de l’argent basé sur le crédit.

Il augmente la valeur des actions, des obligations et de l’immobilier (grâce à des taux d’intérêt bas et les rachats de la Fed).

Il augmente les profits des entreprises, aussi, en réduisant les coûts de financement (et, accessoirement, en réduisant les rendements des épargnants) et en dopant les ventes au détail alimentées par le crédit.

Plus important encore : les riches sont les premiers dans la file d’attente, lorsque les faux tickets sont distribués.

Ensuite, vous allez au stade… et vous les trouvez assis à votre place.

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