La Chronique Agora

La fin du crédit facile ?

richesse

▪ Il existe une façon simple de considérer la hausse des taux d’intérêt américains : elle est le signe de la fin officielle de l’expansion globale du crédit qui était en cours depuis le début des années 1970. Cela peut paraître compliqué mais en fait c’est très simple.

Le crédit est une forme d’énergie. Lorsque le crédit provient de l’épargne disponible — le bénéfice réel que les ménages et les entreprises mettent dans le système bancaire après avoir réalisé un travail productif — la quantité de combustible pour la croissance économique est limitée par l’épargne. Le moteur ne peut correctement tourner à bon régime que lorsque le combustible correspond à de l’épargne réelle.

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Le graphique ci-dessous montre que, au début des années 1970, les banquiers centraux ont trouvé un moyen de relancer le moteur sans économies réelles. En abandonnant les fondamentaux du dollar, la Réserve fédérale a créé un monde de croissance illimitée de la monnaie fiduciaire. En termes d’énergie, il y avait dorénavant du combustible en quantité illimitée pour l’expansion de la croissance apparemment illimitée. Ce n’est pas par hasard si la Chine a commencé à libéraliser son économie à la fin des années 1970. Cela a accéléré l’expansion de l’économie liée au crédit que nous appelons aujourd’hui mondialisation.

Voilà où nous en sommes donc, à ce qui ressemble à la fin du cycle d’expansion du crédit. Si vous mesurez ce cycle en taux d’intérêt américains long terme, il est difficile d’arguer que vous obtiendrez plus de croissance en maintenant les taux d’intérêt bas encore plus longtemps. Les taux d’intérêt américains long terme sont revenus au niveau où ils étaient après guerre. S’ils restent encore faibles, ce sera un signe de l’échec de la Fed.

▪ Pourquoi cette hausse ?
La Réserve fédérale échouera probablement de toute façon. Les expansions économiques financées par le crédit ne peuvent se permettre des taux d’intérêt plus élevés.

Les booms financés par de l’argent emprunté échouent lorsque les taux remontent. Une hausse des taux d’intérêt réels serait un coup mortel pour les emprunteurs que sont les gouvernements, les entreprises et les ménages.

Or, les taux d’intérêt GRIMPENT. Savoir pourquoi est une question intéressante. Grimpent-ils parce que la Réserve fédérale a réussi à réduire le taux de chômage aux Etats-Unis ? Ou bien grimpent-ils parce que le marché obligataire haussier est terminé ? Ce n’est pas une question facile.

Notre réponse à cette question — depuis l’année dernière — est que vous pouvez voir ces décisions d’allocation d’actifs selon la pyramide liquidité/risque de John Exter. Lors d’une crise financière étendue, l’argent s’éloigne de son niveau théorique pour se diriger vers les actifs tangibles. Dans le contexte actuel, cela signifie qu’il s’éloigne des fixed incomes pour se rapprocher des actions.

Remarque : il ne s’agit pas ici de recommander des actions sur la base de valorisations ou de perspectives de croissance. Il s’agit simplement d’observer que dans un monde de taux d’intérêt en hausse, vous verrez probablement beaucoup d’argent s’éloigner d’investissements à revenus fixes "sûrs" pour se diriger vers quelque chose qui va battre le taux réel d’inflation. On assiste encore à des coups de semonces entre les forces de la déflation et de l’inflation par la dette. Mais parmi les actifs de marché, il est plus facile en comparaison de soutenir les actions sur une base relative.

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