La Chronique Agora

Coronavirus : tout est de la faute de la Fed ! (2/2)

Qu’est-ce qui attend les marchés – et les investisseurs – dans les mois qui viennent ? Tout va dépendre des autorités… mais l’or devrait sortir gagnant.

 Le pire reste sans doute à venir sur les marchés, expliquions-nous hier. Les entreprises et leurs PDG vont utiliser le coronavirus comme excuse pour émettre des alertes sur le chiffre d’affaires et réviser leurs attentes à la baisse. L’excuse tombe à pic, c’est presque trop beau pour être vrai, pour des entreprises dont le cours boursier est bien supérieur à leurs recettes.

Voilà un argument en béton pour expliquer le déclin du chiffre d’affaires aux investisseurs et à l’industrie financière.

Le marché obligataire est déjà en train de modifier ses prix pour tenir compte des conséquences du virus, et deux autres diminutions des taux sont prévues cette année. Le rendement des bons du Trésor US à 10 ans est à des planchers record, signalant une crise potentielle des rendements obligataire aux Etats-Unis.

Les rendements obligataires US sur 30 ans sont d’ailleurs passés sous la barre des 2% pour la première fois de l’Histoire le mois dernier ; à l’heure où nous écrivons ces lignes, ils sont à un peu plus de 1,40%. Le marché obligataire nous signale ainsi qu’il préfère la sécurité et la liquidité au dynamisme et à la rapidité. Il nous indique qu’à moins de mesures extraordinaires prises par la Fed ou le Trésor US, nous allons droit vers une récession.

Retour aux années 1940

Lesdites « mesures extraordinaires » pourrait prendre la forme d’un immense paquet fiscal. Le gouvernement des Etats-Unis a déjà un déficit annuel de plus de 1 000 milliards de dollars. Les autorités fédérales dépoussièrent aujourd’hui la « méthode années 1940 » et mettent en place une politique de « contrôle de la trajectoire ».

Il s’agit de limiter les taux d’intérêt sur les obligations gouvernementales parce que l’on sait qu’il faudra emprunter des montants faramineux dans un avenir proche.

Dans les années 1940, les emprunts visaient à financer l’effort de guerre pour vaincre l’Allemagne nazie et l’empire japonais. Que finance-t-on aujourd’hui ? D’une part, le déficit : on finance l’empire américain. Il y a d’autres part les montants pharaoniques liés aux prestations dues aux baby-boomers en passe de partir à la retraite.

Du point de vue des assouplissements quantitatifs (QE), la Fed achètera des bons du Trésor US pour maintenir le système financier à flot et la Bourse au plus haut.

Warren Buffett le disait récemment sur le ton de la plaisanterie : pourquoi acheter des obligations avec un rendement nominal de moins de 2% quand la banque centrale a déclaré que son objectif en matière d’inflation était de PLUS de 2% ? Il faudrait être idiot. Ou avoir fumé…

L’or est bien conscient de tout cela. Voilà pourquoi il a connu une telle explosion. Son cours atteindra bientôt un nouveau sommet en dollars, même si l’on tente actuellement de limiter son prix sur le marché des futures en monnaie fiduciaire.

Soyez bien conscient que même si tous les arguments jouent en faveur de l’or, il ne progressera pas en ligne droite. Il y aura des remous. Vous pouvez cependant vous attendre à ce qu’il atteigne de nouveaux sommets en yen et en renminbi également. Plus les banquiers promettent de relance, plus cette monnaie réelle gagnera en valeur. 

N’essayez pas de profiter d’un effondrement

Bien entendu, le coronavirus n’est responsable d’aucune de ces conditions sous-jacentes sur les marchés financiers. Le marché boursier était déjà surévalué. Les rendements obligataires étaient déjà très bas. Le cours de l’or était déjà en train de monter. Nous sommes simplement passés à la vitesse supérieure.

Voici pourquoi Bill et moi-même pensons que vous ne devriez pas vous précipiter sur une baisse des cours. Ne faites pas comme un chien qui attraperait entre ses crocs le pare-chocs d’une voiture qui passe.

Pouvez-vous gagner des millions grâce à l’effondrement boursier ? La réponse est oui. Il faudra un très gros effet de levier, et le cours de l’or devra être nettement plus élevé. Mais jamais, en 20 ans, nous n’avons vu de meilleur moment pour parier sur les minières d’or, surtout les plus petites.

En attendant, il est certainement possible qu’une résolution rapide du problème du coronavirus – avec l’introduction d’un vaccin par une entreprise pharmaceutique, par exemple – puisse permettre une énorme reprise liée au soulagement.

Le Dow pourrait même alors atteindre les 30 000, comme je m’attendais à ce qu’il l’ait déjà fait. Il est cependant nettement plus probable que les marchés continuent de baisser et l’or de monter.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile