La Chronique Agora

Courage ! L’horizon est tout proche !

▪ Nous avons des lecteurs sagaces — cela nous le savions déjà. J’en ai eu une nouvelle fois la confirmation lorsque mon collègue Ionès m’a rapporté sa conversation avec un abonné, au sujet du nombre de choses que nos politiques nous promettent "à l’horizon 2014" (ou 2015, ou 2016… ou 2020…).

"Je n’ai pas fait de hautes études", a dit en substance notre lecteur, "mais l’horizon, ce n’est pas cette ligne qui s’éloigne à mesure qu’on s’en approche ?"

Eh oui : baisse du chômage, pause fiscale, reprise de la croissance… Tout cela a un "horizon", qu’on aperçoit au loin, qu’on nous promet régulièrement… et qui n’arrive jamais.

On peut appliquer le même raisonnement à bon nombre d’autres choses — comme la fin de l’assouplissement quantitatif de la Fed, par exemple…

… ou un effet tangible — enfin — de toutes ces injections monétaires dans l’économie réelle… au lieu de gonfler des bulles dont tout le monde s’obstine à nier l’existence, comme le disait Philippe Béchade il y a quelques jours :

"Puisque le S&P 500, le Nasdaq ou le Russell 2000 ne gagnent pas plus de 4% à 5% par mois cette année, il s’agit d’une progression sur un tempo raisonnable, sans emballement. Elle ne traduit aucun excès de valorisation et — tenez-vous bien –, elle est bien entendu entièrement justifiée par les perspectives de croissance qui se dessinent en 2014 et 2015, une fois que la ‘transmission’ de la politique quantitative sera complète et viendra à bout des derniers îlots de faiblesse économique".

Notez l’horizon 2014/2015, pour les perspectives de croissance…

▪ Remarquez que nous aussi, à La Chronique Agora, avons des problèmes d’horizon. Nous attendons le krach… qui n’arrive pas. Prenez Bill, par exemple :

"Le désendettement [de l’économie américaine] prendrait sept ans, pensions-nous. Nous sommes déjà à la sixième année. Est-ce que ça finira l’an prochain ? On ne dirait pas. Les niveaux de dette aux Etats-Unis sont en fait plus élevés — si on inclut la dette fédérale".

"Et dans la mesure où l’assouplissement quantitatif ne cause pas directement l’inflation, il pourrait continuer pendant des années encore — comme c’est le cas au Japon — sans véritable résultat… à part une dette gouvernementale beaucoup plus importante".

La raison de la bonne santé persistante — et pernicieuse — des marchés boursiers ? Simone Wapler l’expliquait il y a quelques jours aux lecteurs de sa Stratégie :

"[…] tant que la confiance règne, vous n’avez rien à craindre. Absolument rien. Les marchés actions vont continuer à monter. Les taux resteront bas sur les marchés obligataires. L’immobilier ne s’effondrera pas brutalement. Oubliez le taper de mars prochain aux Etats-Unis. Il n’aura jamais lieu".

"La seule chose qui pourrait faire exploser ces bulles (obligataires, actions… tous les actifs financiers en fait) serait la perte de confiance du public dans la monnaie fiduciaire, les actifs financiers et les autorités qui la manipulent".

"La confiance peut disparaître lorsque le public réalisera que l’argent créé n’est pas allé dans sa poche mais uniquement dans celle de l’industrie financière et que les politiciens l’ont trahi. C’est vrai aux Etats-Unis, c’est vrai en Europe".

A partir de là, explique encore Simone, deux choix s’offrent à vous :

"Si vous pensez que la bulle de confiance est éternelle, vous n’avez plus besoin d’or."

"Si vous pensez que la confiance peut disparaître, il vous faut garder de l’or. Car l’éclatement de la bulle ultime de la confiance se traduira par une ruée hors des actifs financiers, tous les actifs : obligations, actions, devises. Et si vous n’avez pas d’or à ce moment, il sera trop tard pour en avoir".

A la Chronique, nous savons dans quel camp nous nous trouvons…

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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