▪ C’est fou, ce qu’on peut trouver dans les journaux. A Johannesburg, nous avons lu l’histoire — à peine croyable — d’un homme qui a menacé trois individus avec un pistolet, les forçant à violer et mutiler sa propre épouse. Il a ensuite tué son fils d’une balle.
Après, il s’est enfui dans le bush… pour réapparaître quand il s’est trouvé à court d’eau et de nourriture quelques jours plus tard.
A Sydney, en Australie, le « Elvis Express » a quitté la gare il y a quelques jours sans un seul siège libre. Ce train amène les fans d’Elvis au Parkes Elvis Festival, qui a lieu tous les ans pendant cinq jours, depuis six ans.
▪ Scandale chez les marines
Par ailleurs, la presse a beaucoup parlé des marines américains filmés en train d’uriner sur les corps de talibans morts — une vidéo diffusée sur YouTube. Tout le monde est consterné. Leon Panetta, secrétaire à la Défense US, affirme qu’il désapprouve. Et il paraît qu’Al-Qaida utilise déjà cette vidéo avec grand succès dans ses campagnes de recrutement.
En ce qui nous concerne, nous prenons toujours la défense des marginaux, des paumés… et de ceux qui sont trop bêtes pour se défendre. Evidemment, ces marines ont fait quelque chose d’ignoble. Ils devraient passer en cour martiale. Et subir le plus sévère châtiment… tout comme leurs supérieurs… et ainsi jusqu’au commandant en chef. Ils ont tous saboté l’effort de guerre américain.
Mais ces marines nous laissent un sentiment mitigé. On les a envoyés mener une guerre barbare. Faut-il s’étonner de les voir agir comme des barbares ?
L’ami d’un ami, un médecin réserviste, vient de revenir d’Afghanistan. Il nous a donné ce point de vue :
« C’était un tel gâchis. Cela coûtait si cher de nous maintenir sur place. La plupart du temps nous ne faisions rien. Ensuite, nous partions patrouiller. Les Afghans essayaient de nous tuer ; nous essayions de les tuer. Ce n’était jamais que des dealers et des bergers. A quoi bon ? »
« J’avais deux sortes de patients… ceux qui venaient de marcher sur une mine et avaient perdu une jambe… Et ceux qui s’étaient blessés en jouant au football dans notre camp. Un gâchis, pour les deux catégories »…
La presse est en grande partie dégoûtée par les marines parce qu’ils montrent que la guerre américaine en Afghanistan est une fraude. Au lieu de renforcer les liens entre les nations à grands coups d’embrassades et de bonnes paroles, les marines agissent comme les soldats agissent toujours lorsqu’on les attelle à une tâche aussi ingrate. Ils ne luttent pas dans une guerre héroïque. Ils ne défendent pas leur pays. Ils mènent une guerre mesquine et sale — comme les Français en Algérie… ou les Russes en Afghanistan avant eux.
Ce n’est pas une guerre honorable, selon nous. Ce n’est pas une guerre juste ; ce n’est pas une guerre dans laquelle on devrait impliquer des hommes de valeur. C’est le genre de guerre contre laquelle les deux généraux les plus renommés des Etats-Unis — Washington et Eisenhower — nous avaient prévenus. Son seul but est d’améliorer la puissance, la richesse et le statut du secteur de la défense. Dans son discours d’adieu, le général Washington avait averti de ne pas se laisser embarquer dans des aventures militaires à l’étranger. Le général Eisenhower avait dit la même chose : méfiez-vous du « complexe militaro-industriel », avait-il dit.
Et pourtant… Les Etats-Unis sont désormais embarqués dans une guerre à l’étranger… à l’avantage du complexe militaro-industriel.
Ces marines n’urinaient pas sur les bonnes personnes.