La Chronique Agora

Clowns et autres pitres (2/2)

budget, dépense publique, gouvernement

La dépense publique pourrait-elle être réduite de moitié (voire plus) d’un coup ? On peut toujours rêver…

Nous avons commencé hier à nous intéresser au budget du gouvernement américain pour 2023. Il s’y trouve quelques postes de dépenses ressemblant presque à une liste au père Noël.

Voici d’autres pépites dénichées par la Heritage Foundation :

Ce budget affecte tous les aspects de l’économie et de la vie sociale aux Etats-Unis. Mais aucun membre du Congrès ne l’aura lu avant de l’avoir voté.

Si nous étions un membre du Congrès, nous ne nous embêterions pas à le lire. A quoi bon ? Ce sont des dons masqués sous des tonnes de balivernes.

Mais, plutôt que de simplement critiquer, nous allons aujourd’hui formuler des suggestions constructives.

Comment réduire les dépenses budgétaires et éviter le désastre ?

De modestes suggestions

Si, par acte de démence ou d’imprudence, nous nous retrouvions à la tête du gouvernement américain, nous nous empresserions d’éradiquer nos problèmes majeurs, sur le territoire national et à l’étranger. En moins de 24 heures, l’inflation disparaîtrait, le budget serait équilibré, les Russes et les Chinois ne seraient plus nos ennemis mortels et les Américains pourraient vivre leur vie sans être freinés par les mains lourdes de leur gouvernement.

Concernant les affaires étrangères (Russie, Ukraine, Chine et les autres épopées), en quoi cela nous importe que la frontière entre la Russie et l’Ukraine coure le long du Dniepr ou de la mer d’Azov ? Pareil pour Taïwan. Ce n’est pas notre problème.

Les Etats-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour promouvoir la « démocratie » ou, parfois, la « dictature », selon le sens du vent. Quels ont été les bénéfices pour nous ? Un grand nombre de gens brillants ont fait carrière, ont bâti leur réputation et leur fortune en intervenant à l’étranger, mais « le peuple » n’a rien retiré de tout cela, si ce n’est de l’argent perdu, des TSPT et des vies perdues.

Nous nous contenterions d’annoncer que cela ne nous intéresse plus, nous mettrions un terme à toutes les aides à l’étranger et rapatrierions toutes les troupes armées en garnison dans des endroits reculés et oubliés de tous.

Nous pourrions également, par souci de clarification et pour conférer une dimension théâtrale à l’initiative, envoyer un court message aux gouvernements étrangers pour leur indiquer que nous avons renoncé à notre ‘mésaventure impérialiste ». Plus de sanctions. Plus d’assassinats ou de coups d’État. Plus de guerres non déclarées. Nos fantômes seraient rappelés, jugés pour leurs crimes et exécutés s’ils le méritent.

N’ayant plus aucune utilité, la plupart de nos avions et navires prévus pour faire la guerre à l’autre bout du monde seraient détruits. Le budget de la Défense serait réduit de 855 Mds$ au montant réellement nécessaire pour défendre le pays contre une attaque, aux alentours de 100 Mds$, voire moins.

Un gouvernement limité

Sur le plan intérieur, la Fed serait immédiatement démantelée. À partir de là, si les banques se retrouvaient dans le pétrin, tant pis pour elles. Les acheteurs et les vendeurs fixeraient les taux d’intérêt entre eux. Les taux pourraient être plus élevés ou plus faibles. Mais ils seraient enfin honnêtes.

Nous rétablirions également l’étalon or et fixerions le prix du dollar à 1/1800ème du prix de l’once d’or. Il ne s’agirait pas d’un système monétaire parfait. Il n’en existe pas. Mais c’est le meilleur qui nous vient à l’esprit. Fini le spectre de l’inflation et finie l’instabilité causée par la monnaie de singe et des taux d’intérêt bidons.

Nous fermerions également environ 1 950 organismes gouvernementaux. Ils se multiplient, sans jamais disparaître. Ce serait l’occasion ‘d’assécher le marais’ et de s’en débarrasser. Seuls ceux qui opèrent des fonctions vitales seraient maintenus, s’il en existe. Nous mettrions fin à toutes les prestations sociales. Plus de cadeaux, plus de subventions, plus de chèques…

Plus de pots-de-vin. La sécurité sociale et la couverture médicale seraient maintenues pendant un temps car les cotisations rapportent gros chaque mois. Mais elles seraient réduites, et progressivement éliminées.

En gros, nous reviendrions à la forme de gouvernement qu’avait imaginée et que prescrivaient les pères fondateurs : un petit gouvernement, avec des pouvoirs et des ressources limités.

Les économies réalisées grâce à la réduction des dépenses militaires et intérieures donnerait à l’Etat fédéral un excédent d’au moins 2 000 Mds$ par an, qui servirait à rembourser la dette nationale.

Problème résolu.

Bien sûr, nous savons que ce ne serait pas une sinécure. Les ajustements seraient brutaux pour certains, pour ceux qui ont pris l’habitude de vivre du travail des autres. Pour les autres, il n’y aurait aucun heurt. Et les choses iraient vite pour tout le monde. D’un coup d’un seul, des millions de gens seraient obligés de bouger leur gras pour travailler.

L’économie américaine bourgeonnerait et éclorait grâce aux gens qui ressentent le besoin de prodiguer des biens et des services aux autres. Tout le monde ou presque serait plus heureux, car les nouvelles inventions, les nouveaux services, la liberté retrouvée et la baisse des prix des produits rendraient leur vie plus agréable.

Y a-t-il une chance que cela se produise ?

Aucune.

Mais, comme le disait Ernest Hemingway, « c’est chouette d’imaginer que ça puisse arriver ».

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